Critiques spectateurs de Dance Commander
Carrie au bal du diable
Carrie, c'est du grand art. L'affiche en elle-même fait frissonner. Le contraste blanc-rouge, joie-haine,apparence-réalité, est fabuleux. L'adolescence, c'est un film d'horreur, une véritable épouvante. On se métamorphose, on saigne, on éprouve de la haine, des pulsions meutrières, des envies de mort, de sexe... Alors on s'isole, on rumine, on crie en silence, on se révolte un peu vainement contre le monde qui nous entoure, contre les paillettes d'un bal, les amourettes d'un soir et les elections de miss... Le monde nous paraît bête, vaniteux, injuste et inutile, violent et hypocrite. Il est l'est. Beaucoup. Trop pour Carrie. Trop pour sa mère. Carrie porte le malheur du monde sur ses épaules, elle seule l'appréhende comme il est, dans son absolue laideur. Rien ne lui permet de croire en la vie, la seule échappatoire est la mort. La sienne. Celle des autres. Carrie est un monde qui implose, un trou noir, un cancer. La phase terminale ravage l'écran, le découpe en morceaux comme autant de cibles dans lesquelles la vie (adolescents, adolescentes, femmes, hommes, vieux, vieilles...) est assassinée, anéantie, dans la douleur et l'effroi. J'ai été subjugué par ce film. Par le roman de Stephen King, la réalisation révolutionnaire de De Palma, par l'interprétation de Sissy Spacek, par le sang qui coule en continu...il y a un avant et un après.
Publié le 1 Janvier 2007
Le Carnaval des Âmes
Je me rallie à la majorité, ne mettrait pas 0/20 car tout film fantastique, de par son existence même, me ravit, mais là on touche le fond. La seule chose dont je me souvienne, et pourtant je l'ai vu il y a peu, reste la magnifique paire de seins de Bobbie Phillips. A défaut de son jeu, ça crève l'écran. Rappelons que cette actrice redoutable aux atouts évidents officiait déjà dans "Amour, Gloire et beauté", et fut responsable de mes premières e******** matinales. On s'éloigne du "carnaval des âmes", je vous l'accorde, mais est-ce bien grave, le film s'étant égaré tout seul. Dites, je vais pas être censuré quand même? Je réécrirais une critique alors...
Publié le 1 Janvier 2007
La Chose
Je suis un grand fan de John Carpenter, j'ai énormément d'affection pour ce réalisateur qui personnifie exactement l'idée que j'ai d'un réalisateur de films fantastico-gores. Timide, reservé, ça devait être un gamin qui imaginait ses jouets prendre vie une fois qu'il quittait sa chambre, un enfant abreuvé et fasciné par les petites histoires (un monstre dans le placard, un fantôme dans le grenier, un extra-terrestre dans le champ d'à côté...) La générosité dégouline de tous ses films, son oeuvre m'apparaît comme un gigantesque recueil de contes pour adultes, tous différents - bleu pour The Thing, vert pour The Fog, rouge pour Prince of darkness-, et tous identiques car carpentériens. Je parle de couleurs car ses films touchent sensoriellement, viscéralement. The Thing impressionne sur tous les plans. Le pitch du film est une mine de suspens, et nécessite plusieurs niveaux de lecture. Le premier niveau, aussi connu sous la dénomination "Nom de Dieu, j'ai la pétoche à mort ! ". Car véritablement, on flippe, de tout, de tout le monde, on a froid, on manque d'air, on a la nausée, notre voisin de canapé ne nous inspire plus du tout confiance. J'ai perdu des potes à la suite de ce film. De façon tragique. Un carnage. Le gérant du vidéo-club m'a demandé le paiement d'un jour supplémentaire. J'avais oublié le dvd dans le crâne d'un pote de lycée. J'ai pas aimé son regard à mr Video-club. Je l'ai dézingué. Le deuxième niveau, plus connu sous le nom de "L'enfer c'est les autres" comme disait ce cher Sartre, et je rejoins alors complétement l'avis de Julien, le rédacteur de la critique. Le plus flippant, c'est que le véritable monstre, c'est l'Homme. Pas la chose. D'ailleurs celle-ci n'a pas de nom, car elle "est" nous. Nous sommes sa voie de propagation, le terreau favorable à la haine, la méfiance, la violence sous toutes ses formes. Ce message universel trouve ici un rayonnement terrifiant, comme seul le cinéma fantastique peut en produire selon moi. Pour finir, je vous avoue que j'ai regardé La Ferme Célébrités hier. J'ai pensé à The Thing. En voyant La Baronne, d'une part, mais aussi parce que la télé-réalité a énormément de points communs avec The Thing. Très peu de participants montrent un visage qui ne soit pas monstrueux lors de ces shows. Et j'adore ça !
Publié le 1 Janvier 2007
Le Carnaval des Âmes
Je me réponds à moi même, car je viens de réaliser que j'avais octroyé une note mirobolante de 5/10. En réalité je voulais mettre 1/10, parce que sanction il doit y avoir. C'est dit.
Publié le 1 Janvier 2007
Dark Water
Voilà un film que j'ai vu exactement 18 fois, et je pourrais vous rapporter pour chaque visonnage les circonstances exactes : jour, heure, personnes présentes, réactions personnelles...je dirais juste que les 3 premières fois se sont déroulées en moins de 24h. Un choc, toujours présent, toujours vif. Ce film est un film somme. Il symbolise si bien le Fantastique, la transgression du réel, qu'à part "Le Horla" de Maupassant, je ne vois aucune autre oeuvre capable de soutenir la comparaison. La frontière entre le réel et l'irréel, la raison et la folie, est très ténue, imperceptible la plupart du temps. La Peur naît d'un cartable rouge, d'un imperméable jaune, d'un dessin d'enfant, d'un "ploc" humide... Là réside la Peur, la Vraie. Le point de non-retour, le moment où l'on bascule, où l'on panique, où l'on doute de sa santé mentale. J'ai rarement ressenti un tel crescendo dans l'angoisse, une telle précision des mécanismes de la peur. Tout est fait par petites touches, par petites gouttes. Imaginons une baignoire qui se vide :lentement d'abord, de plus en plus rapidement, puis tout s'accélère à la fin, tout tourbillonne, l'eau s'échappe dans un râle guttural, un borborygme animal, effrayant. S'il n'y avait que cette construction parfaite ( merci Hitchcock bien sûr...), je n'aurais pas mis 10/10. Le vrai miracle, c'est que Hideo Nakata plaque sur ces événements une réalité sociale et psychologique aussi terrifiante que les événements surnaturels. Au Japon, la famille est en crise, les mariages en baisse, les divorces en hausse. Les femmes actives ont de plus en plus de difficultés à concilier éducation et vie professionnelle. La petite Yoshimi en est la victime tragique, le martyre. Elle meurt par oubli, dans l'oubli. De plus le passé de Yoshimi (la mère)se reflète dans celui de Mitsuko (le fantôme), tant est si bien que les 2 flashbacks (passé de Mitsuko et de Yoshimi) se superposent de façon troublante, et baignent dans une lumière jaune qui n'est pas sans rappeler la citerne du toit... Comment enfin ne pas parler de l'eau ? En plus d'être, au même titre que le cartable rouge, un symbole d'un quotidien hanté, il s'agit bien, au Japon, de l'élément paradoxalement le plus redouté et le plus vénéré. Le Japon est vitalement dépendant des richesses maritimes, mais le japon est aussi à la merci des tsunamis, et vit au rythme des répétitions d'alerte générale.L'eau n'a rien de banal dans la civilisation japonaise, c'est le premier élément du quotidien qui est déjà à la frontière du surnaturel dans l'inconscient des personnages (en tant que japonais)avant même les premières manifestations fantômatiques. Comment ne pas voir aussi dans cette eau qui suinte par tous les pores de l'immeuble (étrangement vide d'ailleurs...avez vous vu d'autres habitants ?)une métaphore des larmes de douleur de Yoshimi ? Je m'épanche (éponge ?) beaucoup. Pardonnez-moi. Je terminerai juste là dessus : l'amour entre Yoshimi et sa petite fille Mitsuko est véritablement bouleversant, à l'image du prologue, très mélancolique,où l'amour mère-fille explose à travers le sacrifice hors du commun de Yoshimi...
Publié le 1 Janvier 2007
Anatomie
Non alors là, j'accroche pas du tout, désolé. J'exagère en parlant de Derrick, parce que ça a RIEN à voir, sauf cette medicocrité toute germanique qui caractérise trop souvent les films d'Outre-Rhin. Certains diront que je suis caricatural... Il y a vraiment des bonnes idées, mais toutes sabotées soit par la réalisation, soit par le jeu des acteurs, soit par le scénario(impasses et longueurs). Le prologue est effectivement très très bon, sadique et choquant. La main du pauvre type, découpée, à qui il ne reste plus que les phalanges, soulève le coeur. J'étais vraiment mal à l'aise. J'ai vite déchanté. Le méchant (dévoilé comme dans un épisode de Scoubidou ) est ridicule à souhait, son complice insignifiant au possible, et la dernière scène qui lorgne méchamment du côté de Scream (les 2 potes psychopathes) manque cruellement de suspens et de dose de malsain. Le personnage du grand-père (27 secondes chrono à l'écran) manque de profondeur,alors que merde c'était tout de même un médecin anti-hyppocrate archi-sadique ! Bref, je m'ennuie encore en écrivant la critique.
Publié le 1 Janvier 2007
Saw
Vraiment super sympa, un pur film du samedi soir, dont le postulat de départ laisse imaginer un film sans surprise, filmé comme un téléfilm d'M6, et qui au final se révèle un e petite bombe sadique et foutrement bien ficelée. Même si j'avais deviné dès le départ où était le tueur, et je suis pas le seul. Les acteurs sont largement au-dessus de la moyenne. Cary Elwes est un de mes seconds couteaux préférés ( Bram Stoker's dracula, Sacré Robin des bois, Hot Shots...), il a une vraie gueule de cinoche, et son personnage ambigu m'a vraiment dégouté par moments. Le casting est un atout de taille : ni casting de star, ni casting d'ABC Productions, le suspens se déploie bien à travers leur jeu, d'autant plus que leur mi-notoriété laisse le champ des possibles ouvert. Personne n'est à l'abri de se faire scier un bras ou de se faire exploser le caisson. Les mises en scène des meurtres sont très bonnes, même si trop comparables à Seven, qui a posé les bases du genre pour longtemps. Trop longtemps à mon goût. Le coup du tueur qui ne tue pas, ça le fait pas mal quand même, bien qu'il soit ridicule avec son masque de clown archi-utilisé dans un millier de slasher movie. De là, paradoxalement, vient le principal défaut du film. Car s'il fait indéniablement preuve de véritables trouvailles scénaristiques, SAW reste vraiment dans la droite lignée de Seven et de tous ses rejetons. Tout en restant de bien meilleure qualité que la production calibrée actuelle. Le tueur clown, les décors, les couleurs glauquissimes qui suintent, les flics (vraiment transparents pour le coup...)en chasse, les pirouettes du scénar',la famille menacée à distance, la fin qui calme tout le monde...pour finir avec les défauts : la réalisation clippesque et épileptique de certaines scènes,à la mode, commence à facheusement courir sur le haricot.Je ne bouderais pas mon plaisir cependant, et conseille fortement cette série B, qui en sciera plus d'un (hé hé hé).
Publié le 1 Janvier 2007
Terror Tract
Voilà un film franchement sympa, sans prétention, efficace même si inégal. La première histoire, "Nightmare", est probablement la moins réussie. Au vu des acteurs, il eut été difficile de faire autrement, avec une mention spéciale pour l'amant, tout droit sorti d'un soap ricain genre "Amour, gloire et beauté". Reste un scénar' classique mais goûtu comme un Big Mac, des effets horrifiants somme toute réussis (le cadavre a une peau bien dégueu) et une fin jouissive. "Bobo" reste mon préféré, le plus subversif, celui qui illustre le mieux la fange que l'on découvre en grattant le bois blanc des palissades qui entourent les petites maisons américaines façon "Kaufman Abroad". Une famille unie, un couple heureux, une fifille qui aime son papa, un chien-chien qui ramène les pantoufles du papa, la fifille qui dort avec sa montagne de peluches, et gnagnagna...et hop ! Un bon singe tueur dans cette boîte de bonbons et tout part en vrille ! En laissant, à la fin, le doute quant à l'identité du véritable tueur, l'épisode s'éloigne du simple récit d'animal tueur, celui-ci devenant finalement le symbole de la folie latente présente chez tous ces ménages américains formatés. Le genre de folie qui, lorsqu'elle explose, fait dire aux voisins "je ne comprend pas son geste, il était pourtant très poli. Il n'a pas pu égorger sa emme, c'est impossible." Cependant il est fort dommage que la fifille finisse par tuer son père, le contraire m'aurait ravi, tant cette polly pocket exaspère en chouchoutant à outrance son singe...lui-même à claquer. Enfin, "Come to granny", charmant épisode, moins abouti que le précédent, mais qui ne trompe pas sur la marchandise. Un masque ignoble, de l'hémoglobine en veux-tu en voilà, une fin prévisible, une petite amie et une psy qu'on aurait tous aimé...fréquentées, évidemment. Rien de plus, rien de moins. Enfin, le fil rouge qui relie ces 3 épsiodes mérite lui aussi qu'on en dise du bien. John Ritter est sacrément sympathique, à l'inverse de son quartier de fadas dont on entrevoit, en épilogue, rapidement mais avec plaisir, la vie quotidienne somme toute pas si éloignée de la réalité....
Publié le 1 Janvier 2007