Il était une fois la révolution
Critiques Spectateurs de Il était une fois la révolution
De : Sergio Leone
Durant la révolution mexicaine, un bandit mexicain s'associe avec un terroriste irlandais dans le but de dévaliser une banque.
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publié le 01/01/2007 - 00:00
Grandiose
Dès les premières images, le ton est donné. Ambiance aride, visages en sueur, diligence pillée et bourgeois médisants dépouillés de leurs biens même les plus élémentaires… un univers morbide et pessimiste brossé par un Leone qui ne lésine pourtant pas sur l'humour. La première rencontre entre les personnages respectifs de Rod Steiger et James Coburn tient à ce titre davantage de la comédie burlesque qu'autre chose. Ce parfait équilibre entre drame solennel, virilité et tendre bouffonnerie a toujours été la marque de fabrique du réalisateur et il s'avère encore plus savamment développé dans Il était une fois la Révolution. Outre la douce drôlerie qui imprègne le métrage, une grande sentimentalité s'y affirme également. Ainsi, Il était une fois la Révolution est un film d'aventures qui marque moins par sa dimension épique — les explosions et séquences de batailles, quoique fort bien réalisées, apparaissent moins impressionnantes que chez Peckinpah, par exemple — que par la formidable histoire d'amitié qu'il illustre. La psychologie de ces deux caractères que tout oppose de prime abord bénéficie d'un traitement d'orfèvre et Leone trouve en ce sens l'occasion de nous octroyer quelques instants d'émotion à l'authenticité rare. Il est vrai que les prestations livrées par Steiger et Coburn forcent indéniablement l'admiration. L'on retiendra également les superbes flash-back romanesques sur les moments forts entre le personnages de Coburn et son ancien ami, interprété par un étonnant David Warbeck (qui deviendra par la suite un habitué du cinéma d'exploitation italien et jouera notamment sous la houlette de Lucio Fulci), filmés au ralenti sous la divine musique d'Ennio Morricone.
Le cinéaste livre — une fois n'est pas coutume — un remarquable travail de mise en scène avec Il était une fois la Révolution. Accumulation de très gros plans sur les visages des protagonistes traduisant n'importe laquelle de leurs expressions, travellings d'une grande ingéniosité mais jamais pédants ou gratuits pour autant, élégance extrême de la photographie (grande profondeur de champ) et du format cinémaScope, montage et découpage au scalpel; tout cela respire l'exactitude technique et démontre un savoir-faire exceptionnel de la part de Leone. Les traditionnels thèmes mélancoliques de Morricone, qui accompagnent ces magnifiques images, se font ici plus entêtants que jamais et participent de manière primordiale à l'émotion véhiculée par l'œuvre. Si la densité romanesque d'Il était une fois la Révolution n'atteint guère celle d'Il était une fois en Amérique, le point d'orgue absolu de son auteur, celui-là n'en demeure pas moins une vibrante leçon de cinéma, doublée d'une des plus belles fictions traitant de la révolution mexicaine jamais réalisées. Il constitue donc un chef-d'œuvre de plus au palmarès de Leone.
On peut dire d'Il était une fois la Révolution qu'il fait figure de transition entre les deux autres Il était une fois…, le tout représentant un extraordinaire triptyque sur des périodes fortes de l'histoire américaine sélectionnées par le génial Sergio Leone. Ce crépusculaire film d'aventures mâtiné d'héroïsme, d'amertume, d'amitié virile et même d'humour, dont la mise en images et l'interprétation confinent au sublime, restera l'œuvre la plus foisonnante du cinéaste derrière le miraculeux Once upon a Time in America.
publié le 01/01/2007 - 00:00
Le moins connu mais...