La Malédiction de Chucky
Chucky. Aaaaaah... Chucky! Poupée mythique s'il en est. Quel amateur de cinéma de genre ne connait pas sa petite bouille ronde, ses cheveux roux et sa salopette de poupée "Brave Gars" ? En l'espace de cinq films inégaux, l'avatar de Charles Lee Ray a su se tailler une réputation d'icône qui n'a rien à envier à celle de Freddy Krueger et Jason Voorhees, pour ne citer qu'eux. C'est dire si l'annonce d'un sixième volet a été accueilli avec plaisir, malgré le relatif échec du pourtant correct Fils de Chucky.
Longtemps annoncé comme un reboot de la saga, ce nouvel opus s'avère au final n'être "que" une simple suite. Enfin... quand je dis "simple", ce n'est pas tout à fait exact, car à l'instar de Wes Craven qui avait voulu rendre à Freddy ses lettres de noblesse avec Freddy sort de la nuit, Don Mancini s'attache à faire de même pour sa poupée tueuse dans ce sixième volet intitulé, on ne sait trop pourquoi, La Malédiction de Chucky.
Avec Chucky, c'est à la vie...
Quand un étrange paquet arrive chez Nica, elle n'y prête pas particulièrement attention. Que pourrait-elle craindre d'une simple poupée ? Ce qu'elle ne sait pas, c'est que Chucky est bien déterminé à finir un travail commencé 20 plus tôt...
...à la mort.
Chucky est donc de retour et le moins que l'on puisse dire, c'est que le début surprend. Où sont ses balafres ? Est-ce une nouvelle poupée ? Quel est le rapport avec cette famille dans laquelle il a été envoyé ? Toutes ces questions, vous vous en doutez, trouveront une réponse dans le film, mais comme je m'en voudrais de vous spoiler, je ne vais pas trop m'attardez sur le scénario.
Sachez seulement qu'il est de qualité malgré quelques lacunes plus ou moins gênantes, et qu'il fait le lien avec les autres opus de la saga. L'histoire fait la boucle avec le premier épisode et c'est presque dommage que la fin laisse la porte ouverte à d'éventuels opus supplémentaires car la saga aurait très bien pu se conclure sur cette Malédiction de Chucky.
On notera également que Brad Dourif fait toujours partie de la fête et qu'il donne cette fois la réplique à sa fille Fiona. Tout un programme.
Fiona Dourif n'a pas encore vu son père assis derrière...
A la mise en scène, Don Mancini livre une réalisation d'un bon niveau avec des placements de caméra et des angles de vue recherchés (ah, cet excellent plan rotatif au-dessus de la table...), tout comme le scénario qu'il a lui-même rédigé et qui fait le lien, comme je l'ai déjà dit, avec les autres opus de la saga.
On pourra tout de même lui reprocher une écriture poussive par moments (dans la description des relations entre soeurs, notamment) et une tendance à faire durer inutilement certaines séquences.
Par contre, la rupture de ton est saisissante par rapport au délirant Fils de Chucky. Mancini donne l'impression de vouloir en revenir aux fondamentaux et fait le maximum pour que son film se rapproche le plus possible de l'ambiance du premier volet, à savoir Jeu d'enfants. Les meurtres se font rares, tout comme les apparitions de Chucky sous sa forme "tueuse", dirons-nous. Il ne doit avoir qu'une dizaine de répliques en tout et pour tout, ce qui ne l'empêche pas de se montrer toujours aussi caustique, cynique, méchant, vulgaire, imaginatif et sadique.
Sadique ? Si peu...
Personnellement, son temps de présence assez réduit ne m'a pas dérangé, mais il clair que les spectateurs qui s'attendent à un festival d'humour noir et de sang comparable à celui de la Fiancée de Chucky seront déçus. Vous voilà prévenus. Ce Chucky cuvée 2013 est réellement comparable à Freddy sort de la nuit qui avait, lui aussi, rebuté nombre de spectateurs à cause de sa rupture de ton trop importante par rapport au reste de la saga.
Dans ta face !
Soyons honnêtes, La Malédiction de Chucky n'est pas un chef d'oeuvre ni un grand film d'horreur. A mi-chemin entre la suite et le reboot, il n'en demeure pas moins tout à fait sympathique. C'est un film moins fun que ses prédécesseurs, contenant quelques longueurs, mais à l'atmosphère travaillée et à la réalisation soignée, le tout agrémenté d'effets spéciaux numériques qui se marient parfaitement à l'animatronique old school.
Et puis, Chucky quoi !
P.S.: Ne manquez surtout pas la scène post-générique !
Un film de Don Mancini
Avec : Fiona Dourif, Chantal Quesnelle, Brennan Elliott, Maitland McConnell