Le Monde Ne Suffit Pas
Un Bond très moyen plombé par un scénario peu intéressant et maladroit.
Après un très bon retour de 007 dans le Goldeneye de Martin Campbell et une nouvelle aventure sympathique dans Demain ne meurt jamais, notre espion préféré revient une nouvelle fois sous les traits de Pierce Brosnan dans Le Monde ne suffit pas. Malgré le dicton, "Jamais deux sans trois", cette enième aventure de James Bond peine à convaincre. Il faut dire que le choix du réalisateur Michael Apted pour mettre en scène un Bond n'était pas des plus judicieux. Même si ce réalisateur anglais n'en est pas à son premier film (il a commencé dans le milieu des années 60), il n'était peut-être pas le plus à même de remplir le cahier des charges des producteurs de la série.
Michael Apted est davantage spécialisé dans les drames et les documentaires (pour plus d'infos sur sa filmo, faites un tour sur l'IMDB) que dans l'action pure et dure et l'espionnage. Dans le genre qui nous intéresse, on lui doit Coeur de Tonerre (avec Val Kilmer, Sam Sheppard et Fred Ward), Blink (avec Madeleine Stowe et Aidan Quinn) et plus récemment en 2001 de Enigma (avec Dougray Scott, Kate Winslet et Saffron Burrows). Bref rien de vraiment transcendant dans le pedigree d'Apted. Sur Le Monde ne suffit pas, Michael Apted essaye de se dépatouiller avec une intrigue plutôt maladroite, peu captivante et très mal agencée. Il case les scènes d'action de rigueur dans un James Bond avec peu de conviction et essaye de diriger une Sophie Marceau peu convaincante et une Denise Richards anodine (Pierce Brosnan reste fidèle à lui-même et n'en fait ni trop ni pas assez). De bonnes idées sont gâchées (le retour du personnage sympathique de Valentin Dmitrovich Zukovsky interprété par le talentueux Robbie Coltrane qu'on a pu voir aux côtés de Johnny Depp dans From Hell mais aussi dans le rôle récurrent de Rubeus Hagrid dans la série des Harry Potter) et l'on s'ennuie ferme par moment.
James Bond ne serait rien sans un bad guy charismatique. Dans Le Monde ne suffit pas, Bond doit affronter un certain Victor Zokas, dit "Renard". Ce dernier est interprété par un Robert Carlyle qui fait tout son possible pour donner de l'ampleur et du charisme à son personnage mais échoue faute d'un scénario à la hauteur. Il faut dire que l'idée d'un méchant "insensible à la douleur à cause d'une balle logée dans le crâne" n'est pas des plus excitantes. On est à la limite du grotesque et du méchant de nanar...
Bref, Le monde ne suffit pas n'est pas un Bond particulièrement réussi. Il propose malgré tout le minimum syndical imposé par la série avec quelques séquences d'action pas trop mal fichues.
Un film de Michael Apted
Avec : Pierce Brosnan, Sophie Marceau, Robert Carlyle, Denise Richards