My Friends Need Killing

Bien avant John Rambo, beaucoup de vétérans du Vietnam ont souffert de leurs actes de guerre et de leur retour aux States. Et le cinéma d’exploitation n’a pas manqué d’être témoin du phénomène. Voilà pourquoi My Friends Need Killing propose de suivre l’itinéraire meurtrier d’un ancien soldat incapable de retrouver une vie normale.

Après avoir adoré Avere Vent’Anni, Massacre at Central High et Night of Fear, ce film issu de la Vetsploitation est le premier des 10 perles Shock & Horror de Mad Movies à ne me convaincre que moyennement. My Friends Need Killing n’est pas mauvais, mais il ne m’a pas procuré le malaise que j’attendais.

Le film de Paul Leder a néanmoins de grandes qualités. Le scénario est intelligent, intéressant et fini sur des plans forts qui laissent le spectateur user de sa matière grise. Greg Mullavy est parfait dans la peau du soldat traumatisé. On sent bien qu’il a vécu son rôle à fond au point que ses yeux font souvent miroir à une incontrôlable folie. Les acteurs qui l’entourent croient au projet et apportent dignement leur pierre à l’édifice, ce qui met les personnages parfaitement en phase avec l’ambiance malsaine de l’ensemble.

La réalisation est pour moi trop sobre. Certes, il s’agit d’une production indépendante, mais le manque d’originalité n’aide pas à digérer plus facilement les longues scènes de dialogue mêlant souvenirs et réflexions. Le rythme est d’ailleurs le gros défaut du film : les scènes shock sont peu nombreuses et l’enquête casse maladroitement la tension. A la fin, par exemple, alors que le suspens fonctionne très bien, l’arrivée interminable des "sauveurs" au son de vielles musiques jazzy démolit malheureusement l’impact recherché.

J’ai également été déçu par les fameuses scènes shock. Bien entendu, on ne peut pas comparer les moyens de Paul Leder à ceux du dernier film de guerre de Stallone. Mais les scènes de torture, de viol ou de meurtre auraient pu être aussi déstabilisantes que The Last House on the Left, de 4 ans son ainé. Quant aux images issues de la véritable guerre, c’est tellement court et soft que l’intensité n’a malheureusement pas été au rendez-vous.

Conclusion : cette chasse folle aux anciens frères d’armes à de la valeur à mes yeux car le sujet abordé soulève de vrais questions, notamment lors du final. Le traitement manque malheureusement d’entrain et d’originalité. Le choc attendu n’est donc pas ce qu’il aurait pu être.