Voir la fiche complète du film : Poseidon Rex (Mark L. Lester - 2013)

Poseidon Rex - Critique

Malgré une bestiole qui évite l’hybridation très en vogue actuellement, Poseidon Rex multiplie toutes les tares qu’on puisse craindre en de telles circonstances. Une manière opportuniste et arbitraire de considérer le survival animalier comme un étron du septième art seulement capable d’engranger de l’argent rapide et facile.

Publié le 23 Juillet 2017 par Dante_1984
Voir la fiche de Poseidon Rex
2

Quand on parle dinosaures au cinéma, on songe inévitablement à Jurassic Park et Le monde perdu d’Arthur Conan Doyle. Le reste appartient au domaine du bis ou de l’anecdotique selon l’importance des reptiles à l’écran. En cela, d’autres productions notables évoquant des dinos les relayent sur le plan secondaire, comme King Kong ou Voyage au centre de la Terre. Mais l’on a surtout vu surgir nombre de navets depuis Carnosaur jusqu’à Age of Dinosaurs. Aussi, avec Poseidon Rex avons-nous droit à une nouvelle espèce surgie des profondeurs des océans: le T-Rex aquatique ou plutôt le P-Rex (prononcé comme la marque de verre!), encore appelé Poseidon Rex. Tout un programme en perspective pour la traque de cette erreur de la nature exhumée de la préhistoire.

Ce soir, un documentaire sur les abysses du cinéma bis...

Une fois de plus, l’argument tient sur un timbre-poste. Une plongée d’exploration tourne court et libère un monstre marin émergeant d’on ne sait où. Dès lors, le bestiau s’attelle à semer la terreur (et la bêtise) dans les eaux cristallines des Caraïbes. En cela, l’intrigue n’a rien de bien probant à offrir. Elle s’emmêle les pinceaux dans des pseudo-explications scientifiques rapidement occultées par l’absurdité omnipotente de la chose. Entre une chasse au trésor, une traque à la bestiole gigantesque et les frasques des divers protagonistes, l’inspiration n’est clairement pas de mise. En soit, ce n’est guère surprenant, même si un semblant de cohérence aurait pu venir agrémenter cette aberration scénaristique.

Poseidon Rex se paye le luxe de pomper deux scènes cultes du film de Spielberg. L’une à bord d’un 4x4 où notre joyeuse bande est poursuivie. L’autre dans le laboratoire face à un œuf de dino. Mais le côté navrant de l’histoire ne se pare même pas d’une ambiance fun qui assume la débilité de son pitch. On a vraiment l’impression d’avoir un produit relativement sérieux qui se fourvoie dans une médiocrité explicite. En l’occurrence, la fantastique interprétation du casting soutenue par des trucages sensationnels... Malgré la courte durée du métrage et une progression qui multiplie les péripéties en terre, comme en mer, les frasques de cette bande d’idiots finis s’avèrent laborieuses et guère entraînantes.

Un télespectateur pour le moins perplexe !

On ne sait jamais où se trouve le P-Rex, ni comment il privilégie ces terrains d’attaque. De plus, il ne semble guère influencer le comportement des personnages principaux ou secondaires. Ceux-ci demeurent étrangement indifférents à sa présence, même suggestive. Il faut le voir surgir des profondeurs ou se balader tranquillement dans les rues du village pour que la débandade survienne. Et pourtant, l’on revient à une constante linéarité propre à remettre les compteurs à zéro sitôt le dino marin disparu. Cela procure une ambiance très curieuse où la vacuité environnante est évocatrice d’artifices en cartons et en images de synthèse mal dégrossies.

Contrairement aux incrustations calamiteuses, le design du P-Rex n’est pas abominable. Il se pare des caractéristiques d’un T-Rex classique affublé d’attributs marins pour évoluer plus facilement dans l’eau. Et là, on tient un non-sens encore jamais vu, même dans ce genre de productions. Le reptile est capable de nager, d’être relativement redoutable dans ses déplacements et ses assauts. Pourtant, à certains moments, il surgit de l’eau et avance vers ses proies en... marchant! On reconnaît bien les mouvements comme s’il n’y avait pas de fonds alors que l’on se retrouve au large des côtes. Cela procure un rendu très étonnant, pour ne pas dire cocasse.

De quelle espèce s'agit-il ?

Point de plésiosaure, de prédateur X ou de mésosaure pour dépeindre la terrible créature qui hante les bas-fonds de Poseidon Rex. Ici, cette production au rabais nous dessert un cousin éloigné et imaginaire du T-Rex. Il en ressort une histoire aberrante qui se distingue par son nombre de tares et autres débilités en tout genre. Entre des effets spéciaux qui ont pris l’eau (littéralement), des acteurs en fin de course, une intrigue sans queue ni tête et un déroulement proprement pénible, rien ne permet de sauver le film de Mark Lester. Ce lot conséquent et non exhaustif que se traîne son métrage est malheureusement indissociable d’une approche mercantile qui exploite honteusement le survival animalier. À oublier.

Portrait de Dante_1984

A propos de l'auteur : Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

Le scaphandrier

Le scaphandrier

Le slasher est un genre extrêmement codifié dont les seules limites narratives peuvent suffire à l’enclaver à un public de connaisseurs. Il y a bien les modèles et les précurseurs qui peuvent toucher le grand public, mais l’aspect bis, voire Z, a tôt fait de décourager des spectateurs non avertis. En général, le boogeyman ou psychopathe se pare d’un masque ou d’un...
John Carter

John Carter

Au XIXe siècle, John Carter refuse de s'engager dans une guerre qu'il ne reconnaît pas comme la sienne. Par un malheureux concours de circonstances, il va néanmoins se retrouver téléporté sur Mars. La planète rouge est loin d'être morte et ses habitants sont également enclins à sombrer dans des luttes intestines. Pour John Carter, la découverte se mêle à la surprise face à cet univers...
Scarce

Scarce

C'est écrit en gros sur la jaquette et sur le DVD: "Par le réalisateur de Saw 2, 3 et 4 ". Etrange... puisque les réalisateurs répondent aux noms de Jesse T. Cook et John Geddes . Quel est donc le lien avec Darren Lynn Bousman ? La réponse est plutôt étonnante et nous est donnée par la pochette Canadienne du film. Sur cette dernière figure la mention "avec commentaire de Darren Lynn Bousman" et...
Mountain Fever

Mountain Fever

Au même titre que les invasions aliens sont prisées des productions de science-fiction, la crainte d’une pandémie mondiale fait les choux gras des films catastrophe. Qu’il s’agisse d’une maladie fulgurante ou d’un virus transformant la population en «zombie», le sujet permet d’extrapoler le devenir de la société et, plus intimement, le comportement...
Urban cannibals - The Ghouls

Urban cannibals - The Ghouls

Pour tourner un film, il faut quatre choses très précises : l'envie (l'envie de faire quelque chose de bien, de fort et de narrer une histoire prenante et originale), le talent (Certains réalisateurs se font remarquer dès le premier court-métrage comme Neill Blomkamp), des acteurs (difficile d'être crédible si l'on fait jouer ses potes ou sans un rôle principal charismatique) et...

Devinez le film par sa tagline :

Un guerrier. Un leader. Une légende.
Score actuel : 0
1 pt par bonne réponse, sinon -1 !