Touche pas à la femme blanche

Alors là j'atteins l'extase, l'orgasme cinématographique. Un film totalement unique, un western moderne filmé dans le chantier des Halles en pleine démolition. La mise en scène est intelligente, moderne renouvelant entièrement le mythe du western. Pour ce qui ne connaitraient pas Marco Ferreri, il s'agit du réalisateur de "La Grande Bouffe". Perso, "La Grande Bouffe" m'avait bien plu, même si je dois dire que je ne lui donnerais pas plus de 8,5/10. "Touche pas à la femme blanche !" m'a littéralement enchanté. Les acteurs sont tout bonnement géniaux. Tout d'abord Catherine Deneuve qui joue ici un rôle inhabituelle une jeune infirmière patriotique au possible et vertueuse qui se révèle être une hystérique du plumard et une folle dingue de l'amour. Marcello Mastroianni est, quant à lui, merveilleux jouant un personnage toujours au bord de la folie, violent, colérique, orgueilleux... Michel Piccoli cabotine et est parfaitement à l'aise dans son rôle. Philippe Noiret excelle dans le rôle d'un général digne et magnifique de lâcheté (Il ne peut pas aller sur le champ de bataille à cause de son asthme et d'un panaris) à la solde de commerçants qui eux mêmes lui ont dit qu'il était trop précieux pour qu'on puisse le sacrifier. Serge Reggiani fait merveille dans son rôle d'indien fou mais plus intelligent que les autres veillent bien le croire. Enfin Ugo Tognazzi est toujours aussi bon. Les seconds rôles sont savoureux. Le film est empli d'humour noir. Une satire dénonçant toute la connerie humaine, les manipulations du pouvoir et des commerçants qui veulent provoquer une guerre à cause des indiens qui empêchant le développement de l'économie et du chemin de fer, la violence, la haine, le racisme...servi par de merveilleux acteurs et un réalisateur inspiré qui nous sert un film unique. Une bataille absurde orchestrée par des hommes avides de profits et menés par un fou patriotique suivi par des moutons. Un Buffalo Bill avide de gloire et de reconnaissance, un indien fou mais terriblement perspicace, une infirmière patriotique cintrée courant après l'amour éternel, un vétérinaire qui empaille les cadavres avec du papier journal, un traître ne supportant pas qu'on le traite comme un indien, un général lâche mais empli de dignité militaire et respecté de tous, un Custer fou, égocentrique, colérique, amoureux aussi, souhaitant massacrer de l'indien à l'ancienne avec charge à l'épée et tout le tutti, des soldats violents et sadiques et des représentants du commerce avides de pognon...une belle brochette d'êtres humains et de monstres.