Affamés
Critiques spectateurs
Réalisateur: Steven Hentges Avec Laura Albyn, Linden Ashby, Joe Egender, Lori Heuring, Bjorn JohnsonInscrivez-vous ou connectez-vous pour ajouter votre avis !
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publié le 29/01/2011 - 19:23
La faim justifie les moyens...
publié le 24/12/2010 - 10:40
L'appétit vient en mangeant
Le film débute sur une séquence de plus de 15 minutes dans une obscurité permanente. On ne voit presque rien, des voix chuchotent, appellent à l’aide. Qui sont-ils ? Où sont-ils ? L’immersion est au rendez-vous et ce, dès les premiers instants du film. Pour un huis-clos, la principale difficulté est de réussir à tenir la longueur qui plus est, si la durée excède les 100 minutes, ce qui est le cas ici. On n’échappe pas aux habituels conflits intergroupes, mais le plus surprenant est de constater avec quel savoir-faire le réalisateur nous plonge dans la tourmente de ces cinq individus. Malgré un cadre unique et une histoire qui peut rapidement tourner en rond, on ne s’ennuie quasiment jamais grâce à une astuce simple, mais ingénieuse.
Plutôt que de faire évoluer l’intrigue dans l’espace (un parcours pervers dans les méandres de souterrains), elle progresse dans le temps (une étrange horloge amorce chaque jour passé dans cet endroit). De fait, la tension monte crescendo, une routine malsaine s’installe tout en variant les points de vue et les situations. Les caractères s’exacerbent pour fomenter des plans aussi machiavéliques qu’ignobles. Pour accentuer ce sentiment délétère, quelques incursions du psychopathe ajoutent une touche de voyeurisme au récit via des caméras disposées un peu partout pour qu’il se délecte du « spectacle » ; en d’autres termes, il est le maître incontesté du destin de ces pauvres hères impuissants.
Au lieu de nous resservir l’habituelle tuerie d’un fou furieux, le réalisateur opte pour une approche davantage pernicieuse. Concrètement, le responsable de la séquestration ne tue personne. La destruction vient au sein du groupe par l’émergence des instincts primaires qui sommeillent en chacun d’eux. Déchéance et loi du Talion prévalent pour survivre à tout prix. Grâce à un traitement sans concession, Steven Hentges parvient à créer une ambiance macabre. Hunger n’est pas forcément innovant sur tous les points, mais il parvient à immerger le spectateur dans un tourment de dilemmes tous plus cruels les uns que les autres de par une thématique qui a rarement été abordé sous cet angle.
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