Le Royaume de Ga'Hoole: La Légende des Gardiens

Znyder, c'est surtout 300, Watchmen, et le titanesque l'armée des morts (je passe volontairement sur sucker punch que je n'ai pas aimé). Donc des films pour un public en fin de compte assez mature. Donc qu'il se lance dans l'animation en visant des gosses, il y a de quoi être surpris. Son talent ne s'effondre pas néanmoins, avec un métrage bourré d'action, d'aventure et, bien entendu, de ralentis classieux mais trop réguliers.

Esthétiquement parlant, c'est superbe. Le plumage nous donne envie de caresser les bestioles, le rendu de l'eau est magnifique, le monde créé est des plus convaincant, que ce soit esthétiquement parlant que l'univers en tant que tel. Pas révolutionnaire mais très coloré (et donc destiné à toute la famille), il permet de s'évader dans un monde fantastique le temps du film.

Mais, car oui, il y a un "mais", l'histoire en tant que telle n'a vraiment rien de passionant. Le duel des frangins est sympa mais téléphoné, et le monde souffre d'un aspect manichéen bien trop important. Dommage.

Ca ne veut pas dire qu'il faille bouder ce film, loin de là. Agréable, beau, envoutant... Bref, un film agréable qui mérite d'être vu

Des chouettes sont capturées par une bande de hiboux qui les asservissent en esclavage. Soren parvient à s’échapper avec Gylfie. Ils partent avertir les gardiens de Ga’Hoole qu’une guerre se prépare contre eux. Après s’être essayé avec brio au remake de Zombies, retranscrit la bataille des Thermopyles ou détaillé avec un certain pessimisme les super-héros du déjà classique Watchmen, Zack Snyder fait une incursion dans le film d’animation avec cette adaptation du roman éponyme de Kathryn Lasky. Une nouvelle corde à l’arc du talentueux cinéaste qui, s’il contente le spectateur dans les grandes lignes, recèle quelques menus écueils qui l’empêchent de se hisser au rang de chef d’œuvre.

On pourrait s’étonner de ce choix incongru pour un réalisateur qui nous avait habitués à tant de nihilisme et de violence à travers ses précédents projets. Pourtant, il faut bien admettre que Zack Snyder se serait essayé tôt ou tard à l’exercice de l’animation au vu de son obsession démesurée pour un rendu esthétique précurseur de bons nombres de productions qui le succèdent. La qualité visuelle de ses films est indiscutable. Avec Ga’Hoole, la transposition de cet univers bluffe par une maîtrise technique somptueuse et des arrières-plans tout aussi magnifiques. Ne nous y trompons pas, Ga’Hoole est une formidable démonstration technique qui n’a pas à rougir face aux ténors de l’animation.

Outre les qualités précitées, on ne peut s’empêcher de constater que l’histoire ne recèle rien de fondamentalement novateur. Mis à part la présence de chouettes et autres hiboux guerriers, il les tenants et les aboutissants demeurent prévisible. Des enjeux profondément manichéens qui laissent présager d’un esprit bon enfant où le dénouement se devine très aisément. En quelque sorte, il s’agit du revers de la médaille. En ciblant un public plus large, mais surtout plus jeune, Zack Snyder se conforme davantage aux bonnes mœurs, délaissant au passage cette verve qui lui sied tellement pour magnifier la brutalité du contexte.

Bref, Le royaume de Ga’Hoole est un film d’animation splendide. Il recèle tout ce que l’on attend de ce genre de productions. Néanmoins, le nom de Zack Snyder étant associé à des œuvres incontournables, pour ne pas dire emblématique d’une certaine vision du cinéma, on ne peut s’empêcher de ressentir le potentiel de pareil projet dans les mains d’un réalisateur aussi talentueux que convoité ces derniers temps. Même les passages les plus symboliques de l’histoire (par exemple la scène où la musique de Lisa Gerrard bat son plein) manquent de force et de puissance dans la retranscription de l’action. Malgré cela, on demeure tout de même en présence d’un bon film qui s’adressera avant tout aux plus petits et, pourquoi pas, aux plus âgés à condition de ne pas exiger un récit complexe et surprenant.