Phénomènes Paranormaux

Inspiré de l’histoire vraie d’Abigail Tyler, The fourth kind nous propose de retracer les évènements qui ont bouleversé la communauté de la petite ville de Nome en Alaska. Plusieurs habitants disparaissent sans laisser la moindre trace, d’autres accumulent des troubles du sommeil. Une chose est certaine : chaque patient affirme avoir vécu une expérience similaire à celle des autres, une rencontre du 4e type. Troublant, voici le mot qui pourrait résumer parfaitement l’étrange impression que nous laisse le film d’Olatunde Osunsanmi. Outre une histoire singulière sujette à de nombreuses polémiques de par le sujet qu’il aborde, le réalisateur distille tout au long de l’histoire un malaise palpable. Pour ma part, je n’ai pas d’a priori en ce qui concerne les OVNI et les extraterrestres. Il existe de nombreux témoignages relatés au cours du 20e siècle pour laisser une place à l’inexplicable. Tant que l’inexistence des OVNI est prouvée, je reste ouvert à toutes théories (à conditions qu’elles ne soient pas farfelues ou fantastmagoriques). Imaginons que sur les 11 millions de témoignages d’observations (ou plus si affinités), seul 1 % s’avèrent réellement inexplicables ou mystérieuses, le reste s’expliquant par des phénomènes météorologiques ou divers ballons sondes. Il resterait tout de même plus de 110 000 manifestations demeurant dans le flou total. The fourth kind ne singe pas son sujet par le biais d’effets spéciaux grandiloquents ou d’autres artifices racoleurs bas de gamme. Non, il joue sur la suggestion psychologique tout en exposant les faits tels qu’ils se sont déroulés. Il n’y a, ni parti pris pour infirmer ou confirmer les dires des protagonistes, ni conclusion hâtive concernant la résultante de ce récit. Une vision objective et réaliste qui est desservis par une réalisation novatrice et sobre. L’efficacité de l’atmosphère ambiante réside dans des petites trouvailles originales parsemant le métrage. En effet, le cinéaste incorpore à son récit des images d’archives (les vidéos prises par les protagonistes) dans la fiction. Un savant mélange où l’on joue sur les deux tableaux par le biais d’une image biseautée en deux ou plusieurs parties. D’un côté la fiction, de l’autre la réalité. La frontière entre les deux oscille sous nos yeux laissant libre cours à notre interprétation. D’ailleurs, l’introduction où Milla Jovovich se présente et expose les faits, donne le ton. A l’instar de la ville de Nome, nous sommes témoins d’évènements paranormaux inexpliqués. Il ne tient qu’à nous d’en tirer nos propres conclusions. Rien ne nous est imposé. Au final, The fourth kind est un film efficace et inquiétant sur bon nombre d’aspects. Il présente un sujet pouvant prêter à sourire (du moins pour certains) avec une retenue surprenante. En cela, il pourrait se rapprocher du film de Mark Pellington : La prophétie des ombres, qui était également inspiré d’une histoire vraie. Dérangeant et peut-être effrayant (les scènes d’hypnose s’apparentent à des séances d’exorcisme), The fourth kind vous laissera dans l’expectative. Jusque dans les dernières minutes, l’on se pose une multitude de questions. La plus évidente étant : Sont-ils parmi nous ?