Le BIFFF 2018 s'est terminé depuis déjà quelques semaines et l'heure est donc venue de dresser le bilan d’une bien belle édition, aussi bien en termes de qualité cinématographique que de fréquentation.
Cette 37ème édition se referme donc sur un bilan positif, avec plus de 55.000 spectateurs cette année. Au total, 97 films d'horreur, thrillers, de fantaisie et de science-fiction - dont une trentaine en avant-première - ont été projetés.
Le palmarès – assez diversifié – reflète bien ce bon cru en espérant que quelques-uns des primés trouveront le chemin des salles.
Compétition internationale
- Golden Raven: LITTLE MONSTERS de Abe Forsythe
- Silver Raven: FREAKS de Adam B. Stein et Zach Lipovsky
- Silver Raven: EXTRAORDINARY de Mike Ahern et Enda Loughman
- Mention spéciale de Steve Johnson: THE POOL de Ping Lumprapleng
Prix du public
ONE CUT OF THE DEAD par Shin’ichirô Ueda
Compétition 7th Orbit
WEREWOLF d’Adrian Panek
Mention spéciale à CITIES OF THE LAST THINGS de Wi Ding Ho
Prix de la critique (UPCB – UCC)
THE POOL de Ping Lumprapleng
Compétition Thriller
DOOR LOCK de Kwon Lee
Mention spéciale à BROTHER’S NEST de Clayton Jacobson
Mais sans plus tarder, voici les avis sur les films vus par nos correspondants sur place.
CRIME WAVE de Gracia Querejeta
"Comme toutes les mères, Leyre a des soucis avec Asier, son fiston d’ado. Bon, certes, le divorce avec son père n’a pas aidé, et c’est vrai qu’on fait toujours des conneries à cet âge. Mais là, Asier s’est surpassé en stoppant net une conversation houleuse avec son père à coup de 22 long rifle à bout portant… Bien décidée à éviter la prison à son roudoudou d’amour, Leyre planque le corps de son ex-époux dans sa bagnole et file se fabriquer un alibi dans un bar..."
L'avis de Geoffrey :
Une amusante comédie policière "à l'ancienne", avec un esprit typiquement hispanique, où un événement va déclencher un effet domino dévastateur. Bien écrite, bien jouée et bien réalisée, cette farce espagnole vaut assurément le coup d'oeil si vous êtes amateur du genre.
Et mention spéciale à Maribel Verdú qui porte le film de bout en bout avec une énergie incroyable !
DEAD CENTER de Billy Senese
"Le cadavre d’un homme inconnu vient d’atterrir sur le billard de la morgue. On est en pleine nuit, et le médecin légiste Edwards n’est pas vraiment d’humeur à vérifier le dernier repas du macchabée avec son scalpel tout de suite. Autant garder ça pour le matin suivant : de toute façon, cette bidoche inerte n’ira pas bien loin. Mais quelques heures plus tard, le sac mortuaire se met à tortiller comme un ver de terre…"
L'avis de Geoffrey :
Bon... On n'est qu'au début du festival, mais ce film fera sans doute partie du palmarès des films les plus mous de cette cuvée 2019. C'est leeeeeeeeeeeent ! Et looooooooooong ! De plus, le scénario n'est pas très intéressant en plus d'être truffé de trous, et la réalisation peu inspirée. Bref, vivement déconseillé.
THE QUAKE de JOHN ANDREAS ANDERSEN
"Trois ans après avoir bu une tasse dantesque dans THE WAVE, nos amis norvégiens décident une fois de plus de mettre à mal leur beau pays avec, cette fois, un tremblement de terre ravageur..."
L'avis de Geoffrey :
Le pitch laisse présager d'un film catastrophe tout ce qu'il y a de plus classique... Et The Quake met un point d'honneur à ne pas décevoir cette attente. Certes, on pourra se dire que la figure du héros qui se bat seul contre des bureaucrates et des policiers bornés a été usée jusqu'à la corde, mais le personnage incarné par Kristoffer Joner se montre suffisamment sympathique pour qu'on ait envie de continuer à le suivre.
Et puis, dès que le film s'emballe avec le tremblement de terre vaguement mentionné dans le titre, le niveau d'intérêt s'élève de plusieurs crans.
Bref, The Quake n'est pas révolutionnaire pour un sou, mais ce qu'il fait, il le fait bien.
IRON SKY 2 (THE COMING RACE) de Timo Vuorensola
"Vingt ans après les événements d’Iron Sky, la terre s’est payé une guerre nucléaire maousse et assez définitive… Depuis, l’ancienne base lunaire nazie est devenue le dernier refuge de l’humanité et, au fil des décennies, des colonies se sont formées avec leurs propres idéaux fascistes et leurs religions 2.0, parmi lesquelles on trouve les Jobistes, un culte basé sur les préceptes de Steve Jobs…"
L'avis de Geoffrey :
Sept ans qu'on attendait la suite du délirant IRON SKY, devenu culte malgré ses défauts. Inutile de dire que l'attente était à son comble et le public du BIFFF chauffé à blanc dans une salle pleine à craquer.
Toute cette attente valait-elle la peine ? Inutile de faire durer le suspense : oui ! Trois fois oui !
Comme le premier volet, cette suite souffre de nombreux défauts, mais son ambition démesurée, sa générosité de tous les instants, ainsi ses délires plus barrés les uns que les autres, finissent par emporter l'adhésion.
Hitler chevauchant un T-Rex, Margaret Tatcher en reptilienne folle furieuse, une poursuite à bord de mâchoires de dinosaures transformés en chars romains, la secte Apple, j'en passe et des meilleures... Le film est rempli à ras-bord de trouvailles du même style.
Si vous avez aimé IRON SKY, vous aimerez THE COMING RACE. Et si vous n'avez pas aimé IRON SKY, il y a tout de même des chances que appréciez sa suite.
En attendant un 3ème volet sur Mars ?
"Vous entendez des voix chez vous ? Vous avez des livres qui volent tout seuls dans le salon, des portes qui claquent ou des messages d’amour spontanés sur votre vitre embuée du genre « tu vas crever ce soir » ? N’ayez crainte : Sam et sa bande d’enquêteurs paranormaux sont là pour faire la nique aux esprits revêches, avec leur matériel dernier cri et leurs caméras pour alimenter leur show de télé-réalité..."
L'avis de Geoffrey :
Je vais simple : j'ai beaucoup (beaucoup) aimé cette comédie fantastique qui se base pourtant sur un postulat ultra-classique, à savoir une bande d'arnaqueurs qui se retrouve face à de véritables esprits vengeurs.
La mise en scène est inventive, à base de split-screens et de plans bien réfléchis, mais le scénario se permet aussi des trouvailles inventives et rafraîchissantes, le tout porté par des acteurs excellents. Une vraie belle surprise que je vous conseille fortement !
Ce premier long de Tony West est un peu le fils illégitime de "Fantômes contre Fantômes" et de "Ghost Graduation", avec un zeste de "Ghostbusters". Un bien beau mélange si vous voulez mon avis.
THE GOLEM de Doron Paz & Yoav Paz
"Une communauté juive isolée est menacée par des pestiférés. Les plus religieux préfèrent tendre l’autre joue, alors que la plus énervée du clan décide de justifier le titre du film en invoquant une créature mythologique..."
L'avis de Geoffrey :
Un film intéressant, basé sur la mythologie juive, et nettement plus abouti que le précédent effort du duo, à savoir le très surestimé (selon moi) Jeruzalem.
La réalisation de The Golem est léchée (cette photographie de folie !) et plutôt efficace, malgré un très net abus des ralentis. Pour vous dire, durant les vingt dernières minutes, on aurait pu croire que le film était projeté en vitesse lente.
Ceci dit, l'ambiance est réussie, l'histoire est intéressante et les acteurs sont bons.
Bref, je le conseille, mais attendez-vous néanmoins à quelques longueurs.
"Un couple en crise fait face à un apocalypse zombie..."
L'avis de Geoffrey :
Si on m'avait dit avant d'entrer dans la salle que j'apprécierais (beaucoup) un huis-clos dans lequel on ne voit quasiment aucun zombie, je ne l'aurais sans doute pas cru. Et pourtant, ZOO réussit le tour de force de demeurer intéressant de bout en bout sans jamais quitter le décor de l'appartement. Il faut dire que le duo principal est excellent, aussi bien en termes d'acting que d'écriture de personnages, et que les situations/rebondissements sont bien trouvés.
Mention spéciale à la cohabitation forcée avec un autre couple, chef-d'oeuvre de malaise et de non-dits.
On regrettera simplement le dernier quart d'heure qui force le trait et flirte avec le grotesque alors que tout le reste du film avait su se montrer bien plus subtil.
A part ça, franchement, ZOO, c'est du bon.
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