BIFFF 2019 : compte-rendu complet



LITTLE MONSTERS de Abe Forsythe

"Ayant élu domicile sur le canapé de sa sœur depuis sa rupture, Dave est peut-être un grand gamin immature de trente balais, ça n’empêche qu’il s’entend merveilleusement bien avec Felix, son neveu de cinq ans. À tel point, d’ailleurs, qu’il l’emmène même chaque matin à sa classe de maternelle. Bon, faut dire que c’est aussi un prétexte tout trouvé pour croiser la ravissante maîtresse de Felix, Madame Caroline. Et quand cette dernière cherche un accompagnateur pour aller au zoo pour enfants avec sa classe, Dave saute sur l’occasion.
Sauf que des zombies s'échappent du centre militaire juste à côté..."

L'avis de Geoffrey : 
Mais que vois-je à l'horizon ? ENCORE une comédie zombiesque ? Fuyons mes bons ! Quoique... Ah ? Vous me dites qu'il y a Lupita Nyong'o en institutrice super badass et Josh Gad en animateur télé ringard ? Ok, jetons un coup d'oeil au bazar.

[1h30 plus tard]

Attention, coup de coeur ! LITTLE MONSTERS réalisé par Abe Forsythe est une petite pépite très drôle qui ne révolutionne pas le genre, mais qui réussit tout ce qu'elle entreprend. Inventif et sans temps mort, porté par une sublime Lupita Nyong'o (et son fidèle ukulélé), ce film est à voir absolument. 
Bien sûr, il n'est pas sans défauts, mais punaise, qu'est-ce qu'il est fun ! La salle de ciné 1 du BIFFF ne s'y est d'ailleurs pas trompé, les applaudissements furent nourris une fois le générique de fin arrivé. Must see !


RAMPANT de Sung-hoon Kim

"Complètement déconnecté de la réalité, le gouvernement subit la grogne populaire et les soulèvements ne vont pas tarder… Ce n’est pas un bandeau de BFM-TV, mais la triste réalité du royaume de Joseon : à force de se gaver de poulardes dans un pyjama en soie, tandis que son peuple s’auto-digère dans une vilaine famine, le roi Lee Jo est sur le point de se faire une sortie à la Kadhafi. 
Mais un autre soulèvement est en train de transformer le royaume en compost humain : la nuit tombée, des hordes de zombies affamés ont la sale manie de tout bouffer sur leur passage..."

L'avis d'Emilie : 
Du zombie-fantasy coréen dans la lignée de la série Kingdom. Je dois avouer que malgré mon intense fatigue du dimanche soir, je suis restée accrochée à l'histoire du début à la fin. 
On passe des combats aux zombies qui, à la nuit tombée sortent de l'ombre pour bouffer tout ce qui passe, en faisant un détour par les intrigues politiques. Quelques touches d'humour disséminées par ci par là font plaisir, et la scène finale, un peu longuette mais pas ennuyeuse pour un sou, clôt le spectacle avec panache. 
Moi qui ne suis pas une fanatique de ce genre, j'ai passé un bon moment !

 


YOU MIGHT BE THE KILLER de Brett Simmons

"Tout avait pourtant si bien commencé au camp d’été de Clear Lake… Sam, boyscout en chef, avait réuni tous les moniteurs au bord du lac pour un peu de bon temps avant l’arrivée des mioches. Au programme ? Roucoulades bières sans alcool et histoires effrayantes au coin du feu. Mais tous les connaisseurs de VENDREDI 13 et SLEEPAWAY CAMP savent que ça va très vite partir en sucette, et le plus souvent avec un tueur sanguinaire qui débarque à la fête sans y être invité..."

L'avis de Geoffrey :
Je ne vais pas y aller par 4 chemins, j'ai adoré ce slasher qui joue avec les codes du genre sans s'en moquer. La mise en scène est inventive, le scénario est excellent et les acteurs sont bien castés. Je ne peux malheureusement pas vous en dire plus car la surprise participe beaucoup à la réussite de ce film, mais je peux vous dire que les amateurs du genre ne seront pas déçus !
Dans l'esprit, il m'a rappelé Tucker and Dale vs Evil dans sa façon de traiter le genre du slasher.


YOU SHALL NOT SLEEP de Gustavo Hernández

"Buenos Aires, 1984. Alors qu’elle joue un rôle secondaire dans la pièce de théâtre Antigone, Bianca est approchée par un certain Krasso, assistant de la mythique Alma Böhm. Cette dernière est aussi célèbre que controversée car ses méthodes sont, disons, très brutes. Mais Bianca s’en fout : travailler avec Alma est une chance inespérée ! Peu importe que la pièce en question soit d’un auteur inconnu avec une fin qui manque. Peu importe qu’elle doive s’isoler avec les autres acteurs dans un hôpital psychiatrique abandonné depuis 20 ans..."

L'avis de Geoffrey :
Huit ans après un premier long métrage remarqué pour son côté novateur (The Silent House, constitué d’un long plan-séquence d’1h20, qui a eu droit à son remake US), le réalisateur uruguayen Gustavo Hernández replonge dans le cinéma de genre avec No Dormirás, un thriller bien plus psychologique que ce que laissait présager son accroche et son concept de base.

Coproduit entre l’Uruguay, l’Espagne et l’Argentine, le film marquera certainement moins les esprits que The Silent House (même s’il est plus réussi), la faute à plusieurs défauts/maladresses qui ont tendance à gâcher le plaisir d’un film dont l’entrée en matière est pourtant très réussie.

Bref, malgré de bonnes idées et intentions, No Dormirás loupe le coche.


KUNG FU MONSTER d'Andrew Lau

"Alors que la Dynastie Ming est sur le point de s’éteindre, Ocean – un dompteur du palais impérial – reçoit une drôle de bestiole venue des confins de l’empire: difficile à décrire pour l’époque (nous, perso, on dirait le résultat d’une nuit torride entre Gizmo et Flurby), le petit animal est si cro meugnon que, non seulement il lui donne un p’tit nom – Lucky -, mais en plus il le relâche dans la nature et range son fouet de dompteur au vestiaire. Mais cet acte de bonté n’est évidemment pas du goût de son supérieur Crane, un eunuque diablement vicieux qui – pour une fois – a vraiment les boules..."

L'avis de Geoffrey :
Avec Kung Fu Monster, Andrew Lau avait manifestement décidé de se faire plaisir. Du coup, le gars y est allé à fond. La demi-mesure, connait pas. Alors forcément, Kung Fu Monster est souvent over-the-top, au point de parfois frôler l'indigestion (un peu comme dans les films de Stephen Chow).

Pendant 1h40, le film balance à la gueule du spectateur une série ininterrompue de péripéties, dialogues et gags en tous genres. 
Personnellement, j'aime bien ça, car le rythme est soutenu (parfois même hystérique), mais c'est tellement bourré de bonnes idées, de trucs "wow !" et de folie que moi, je dis oui ! 
Par contre, c'est certain que ça ne plaira pas à tout le monde.

 

THE GOLDEN MONK de Billy Chung & Wong Jing

 

"Locataire permanent au Temple de Xuanguang, Butong n’est pas un moine comme les autres. Déjà, il a un nom très marrant, mais personne n’ose le vanner là-dessus, car Butong a des pouvoirs surnaturels. D’où est-ce que ça lui vient ? Il n’en sait rien du tout. 
Un jour, Kong, son mentor, est frappé par une foudre divine doublée d’une épiphanie : Butong n’est rien de moins que l’Enfant Doré, puni par Dieu pour avoir désobéi à une règle sacrée..."

L'avis de Geoffrey : 
D'habitude, j'aime beaucoup les films d'aventures chinois (Journey to the West, Monster Hunt, ...etc.), mais cette fois la sauce n'a pas pris, la faute à un scénario bordélique au possible, en plus d'être globalement inintéressant, et à des scènes d'action trop rares. L'esthétique ultra-kitsch et les effets spéciaux souvent moisis n'ont sans doute pas aidé non plus. Par contre, le design des créatures et le générique d'intro sont assez réussis.

Bref, je me suis ennuyé, malgré la faible longueur du film (à peine 90 min). Je ne conseille pas vraiment.

LEVEL 16 de Danishka Esterhazy

"Le fameux niveau 16… Le dernier niveau de l’académie Vestalis, un internat aux faux airs d’hôpital psychiatrique abandonné qui abrite une flopée de jeunes filles. De jeunes orphelines qui n’ont jamais vu la lumière du jour, car l’air est toxique dehors… De jeunes élèves studieuses et appliquées à qui l’on apprend les vertus féminines, telles que l’obéissance, la propreté et l’humilité pour être viables à l’adoption par des sponsors fortunés à l’âge de 16 ans..."

L'avis de Geoffrey : 
Finalement assez convenu, Level 16 n'en demeure pas moins intéressant avec son ambiance réussie et son histoire qui intrigue... jusqu'à la grande révélation qui m'a un peu déçu, je dois l'avouer. 
Du coup, une fois ses ambitions révélées, le tout s'avère un peu moins prenant. Le final tombe également (un peu) dans la facilité avec l'inévitable scène d'évasion, tandis que toute la seconde moitié du film souffre de quelques longueurs. Ces scories n'empêchent heureusement pas Level 16 d'être un bon film.

Katie Douglas, qui incarne la jeune Vivien, porte l’intrigue à bout de bras et se montre très solide dans son interprétation. Peter Outerbridge en médecin gentil/méchant fait également le job correctement.

Bref, un bon film qui mérite le coup d'oeil.

FREAKS d'Adam B. Stein & Zach Lipovsky

"À 7 ans, Chloé est une jeune fille incroyablement curieuse. Heureusement, elle peut compter sur son père, toujours disponible pour lui apprendre des tas de trucs sur le monde, sur la vie, la nature, les maths, le base-ball… et la mort. Bon, c’est vrai que papa est un peu tendu du slip. Un poil parano même, avec toutes ces fenêtres qu’il a calfeutrées et cette porte qu’il ferme à triple tour, 
Alors, Chloé, elle fermente entre quatre murs, de peur de crever dans d’atroces souffrances à cause des gens pas gentils dehors. Jusqu’au jour où son père se met à saigner des yeux, et où elle se met à voir des inconnus dans son placard..."

L'avis de Shano bobo :

Je me demande si avec FREAKS, je ne suis pas béni. Car après plusieurs années d’absence au BIFFF, voilà que je me retrouve devant un des meilleurs films hybride de la décennie.

Science-fiction, super-héros et un soupçon de thriller. Difficile de faire son trou dans un monde ou domine Marvel et ou cours constamment un essoufflé DC. Le scénario se la joue malin en distillant au compte goutte son intrigue pour mieux surprendre. J’étais assez perdu au début car le film partait dans plusieurs sens en me laissant sur le bas côté, sans que je ne puisse mettre de mots sur ce que j’étais en train de voir. Mais aux bons moments, comme s’il savait quand il fallait jouer les bons numéros, FREAKS m’a repris au vol avec précision. Je pense que le huis clos est un genre assez difficile ou tout à son importance, surtout le casting.

Je ne fus pas déçu et ça reste une surprise pour une série B de luxe (au sens figuré) à petit budget. Alors malgré quelques défauts visuels, je pardonne aisément les écarts de FREAKS tant il se montre original dans son histoire et fort dans ce qu’il montre.

 

 

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