Vampires suck : Mords-Moi Sans Hésitation
Une comédie catastrophique, qui réussit à être moins fun que la saga qu'elle est censée parodier. A fuir!
Il est une chose qu'on peut se demander concernant Jason Friedberg et Aaron Seltzer: mais comment font-ils pour encore convaincre des producteurs de leur donner de l'argent? A l'instar d'Uwe Boll, le duo de réalisateurs/scénaristes nous pond catastrophe sur catastrophe et continue, malgré tout, à nous abreuver de parodies toutes moins drôles les unes que les autres.
Vous avez résisté à Sexy Movie? Vous avez vu Big Movie en entier, mais avez quand même eu du mal à terminer Spartatouille? Rassurez-vous, Aaron et Jason sont venus vous achever en beauté avec Mords-moi sans Hésitation.
Que voulez-vous rajouter à ça?
Le cœur de Becca est écartelé entre deux garçons ; l’un, mystérieux, ténébreux et trop pâle pour être en bonne santé, et l’autre équilibré et gentil qui lui fait penser à « un petit frère gay ». Comme si ses difficultés sentimentales ne suffisaient pas, Becca doit aussi compter avec groupe de vampires assoiffés de sang et un paternel obsédé du contrôle, qui la voit encore comme une petite fille et insiste pour la transporter partout dans un porte-bébé…
L'un des seuls moments à faire sourire...
La nouvelle cible des deux handicapés de l'humour (impossible de les qualifier autrement) est la saga archi-médiatisée Twilight. Une cible certes facile, mais qui prête le flanc à la parodie en raison de son sujet guimauve.
Je dois l'avouer, j'attendais beaucoup de cette "comédie" malgré les déconvenues que m'avaient infligées les précédentes réalisations du duo. Et je suis certain que bon nombre de spectateurs obligés de suivre les aventures de Bella, Edward et Jacob pour faire plaisir à leur copine s'amusaient déjà de pouvoir en rire ouvertement. Pour tout ceux-là, je dois être honnête: Passez votre chemin. Car tout ce que vous trouverez ici est une triste pantalonnade qui vous fera réévaluer à la hausse votre jugement sur la saga d'origine.
En effet, Mords-moi sans Hésitation est le genre de parodie si nulle qu'elle permet à sa cible de s'en sortir la tête haute avec, en prime, une plus-value et un gros doigt d'honneur à ses détracteurs. Car comment imaginer qu'on puisse encore critiquer Twilight après le passage de Mords-moi sans Hésitation? Les fans hystériques nous répondraient: "Si tu te moques de Twilight, c'est que tu as le niveau intellectuel du film de Friedberg et Seltzer". Dur...
Attention, gag!
Les gags sont lourds, souvent mal amenés et se résument pour la plupart à des détournements de scènes connues, agrémentées de pets ou d'éléments absurdes tels que des apparitions de people (faudra m'expliquer ce qu'il y a de drôle à voir une pseudo-Lady Gaga se déhancher mollement pendant trois secondes...). Bref, les deux zozos à la barre de cette fanfaronnade ont un sens de l'humour qui n'appartient qu'à eux, dont on peut se demander s'il est le signe d'un réel humour beauf pipi-caca ou, au contraire, découle d'une volonté de prendre le spectateur pour un con.
De plus, on dénote dans leurs différents films un running-gag qui confine à l'homophobie latente et rend ces séquences plus gênantes qu'amusantes. 300 et Twilight étaient facilement attaquables sur ce point, avec les Spartiates en jupe chez l'un et des loup-garous à moitié à poil chez l'autre, mais la manière dont tout cela est traité se vautre dans une galerie de clichés lamentables. Chez Seltzer et Friedberg, les gays sont systématiquement de grandes folles efféminées qui dansent au rythme de la musique pop-disco. Bonjour la finesse.
Techniquement, le film est correct (encore heureux!) et si les effets sont cheap au possible, ils s'inscrivent dans la veine parodique dont sont coutumiers Seltzer et Friedberg (faut-il vraiment vous rappeler le Xerxès/Mégatron de Spartatouille?). Mais bon, c'est bien le seul point positif que l'on peut retenir de cette bouillie.
Ah non, j'oubliais les acteurs. Amusants, et pour la plupart très ressemblants à leurs modèles, ils apportent une petite plus-value au film. Dommage pour eux que le reste n'ait pas été à l'avenant.
Déjà que les originaux étaient bien grâtinés...
En bref, Mords-moi sans Hésitation est à fuir, sauf pour les amateurs de nanards à l'humour plus que douteux. Les partisans du bon goût et du bon cinéma n'ont plus qu'à espérer une chose: que quelqu'un se décide à couper les mains de Jason Friedberg et Aaron Seltzer afin qu'ils ne touchent plus jamais à une caméra !
Un film de Jason Friedberg, Aaron Seltzer
Avec : Ken Jeong, Matt Lanter, Anneliese van der Pol, Charlie Weber