Voir la fiche complète du film : Sleepy Hollow (Len Wiseman, Douglas Aarniokoski, Dwight H. Little - 2013)

Sleepy Hollow

Une libre adaptation de la nouvelle de Washington Irving convaincante avec une certaine variété dans les enquêtes grâce à une mythologie fouillée et cohérente autour de la légende du cavalier sans tête. Seule, l’atmosphère générale gagnerait à être retravaillée pour conférer un ton plus sombre à une histoire qui l’est par avance.

Publié le 31 Mars 2015 par Dante_1984Voir la fiche de Sleepy Hollow
7

Contrairement aux mythes fondateurs du fantastique tels que Dracula, La légende du cavalier sans tête ne possède pas une énorme filmographie au fil de l’histoire du cinéma. Des productions méconnues en passant par des séries B anecdotiques ou même des dessins animés pour effrayer tous les publics. Pourtant, la nouvelle de Washington Irving se voit adapter par un certain Tim Burton en 1999 qui signait une excellente version. Depuis, l’on a eu droit principalement à Headless horseman, slasher de sinistre mémoire. Aussi, reprendre l’intrigue pour en faire une série n’est pas forcément négatif ou surprenant.

Sonate au claire de Lune...

Comme bon nombre de relectures de contes et autres mythes en tout genre, Sleepy Hollow ne s’attache pas à calquer son modèle littéraire à la virgule prête. En effet, le scénario se sert du support principal pour le transposer à notre époque. Le terme de «remis au goût du jour» peut donc s’appliquer, même s’il possède quelques connotations péjoratives. Pourquoi déformer un chef d’œuvre? Néanmoins, la démarche se rapproche sensiblement de Grimm. À savoir, des enquêtes policières très terre-à-terre qui penchent avec une déconcertante facilité vers le fantastique et le mysticisme.

Le fil rouge est évident tout au long des épisodes. La traque du cavalier sans tête demeure le point central, mais s’effacera le temps de quelques chasses aux sorcières bien senties ou de renvoyer en enfer des créatures monstrueuses (golem, marchands de sable...). Le bestiaire se révèle varié, bien connu de tous et dispose d’apparences aussi disparates que convaincantes. Cette ménagerie dégénérée s’implémente sans heurt dans l’univers de Sleepy Hollow avec une version singulière de l’origine du cavalier. Les analogies bibliques et démoniaques sont nombreuses et surtout plausibles.

Après une conversation autour d'une tombe.

Malgré un générique aux tons gothiques du plus bel effet, l’époque contemporaine peine à remplacer l’atmosphère si particulière du XVIIe et XVIIIe siècle. De ce côté, l’ambiance est à minima avec une ville que l’on apprécie surtout en vue aérienne et ne se démarque nullement d’une autre bourgade américaine. Il demeure tout de même des lieux clos intéressants tels que les souterrains ou la bibliothèque qui possède un cachet singulier. La forêt, elle, se montre d’emblée hostile, même si des incursions plus longues au fil des péripéties s’était avéré préférable. Seul, le clivage entre Ichabod Crane et le XXIe siècle permet de rattraper l’ensemble grâce à une touche saugrenue.

D’ailleurs, l’interprétation décalée de Tom Mison n’est pas sans rappeler celle de Johnny Depp (en tant qu’Ichabod Crane lui-même ou Jack Sparrow), le maniérisme en moins. Expression fine et recherchée, accoutrement désuet ou comportement d’un autre âge (en particulier sur la galanterie), l’acteur offre un visage différent du personnage en délaissant son côté pleutre et craintif au profit de son érudition et son inventivité à faire face à chaque situation. Ajoutons à cela des aptitudes aux combats et l’on obtient un antihéros doté d’une ouverture d’esprit au-delà de la moyenne et d’un caractère plaisant.

Et gare à ceux qui ont perdu la tête !

Au final, Sleepy Hollow revu et corrigé pour la télévision se révèle une agréable surprise. Mélange étonnant et délicat entre le fantastique et le policier, la série démontre une certaine adaptabilité lorsqu’il s’agit de transformer le mythe du cavalier sans tête sans toutefois le dénaturer. Une approche originale et complémentaire à ce qui a déjà pu être effectué sur l’histoire de Washington Irving, même s’il fallait appuyer le côté macabre et angoissant au lieu de se cantonner à fournir un décor de fond avec la ville de Sleepy Hollow. À l’instar du manoir dans l’épisode «Le mal en la demeure», l’environnement peut très bien se montrer vivant et devenir menaçant...

 

Saison 2 : 7/10

Saison 3 : 6/10

Saison 4 : 6/10

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

Hostel: chapitre 2
Le risque avec les suites de film d'horreur, c'est toujours de tomber dans la surenchère. Le plus bel exemple reste évidemment la saga des Saw et son numéro 2 qui tranchait radicalement avec le premier opus, faisant ainsi prendre un tournant décisif à la franchise. Pour le meilleur ou pour le pire? Difficile à dire... Quoiqu'il en soit, pour la suite d' Hostel , Eli Roth a eu le...
Nurse
Attention, cette critique contient des spoilers. Une jeune infirmière, épaulée par une supérieure dévouée et attentive, comprend rapidement que celle-ci cache en réalité un lourd secret. Depuis plusieurs décennies, l'hôpital sert de repaire à bon nombre de praticiens dégénérés ayant offert quelques sueurs froides aux amateurs de sensations fortes. La 3D pouvant permettre de prolonger le plaisir...
Blood Snow
Blood Snow ... Quel titre d'une banalité affligeante alors que le Necrosis originel a tout de même une autre gueule. Vous me direz que ça ne change rien au contenu du film (et vous aurez raison) mais il n'empêche que cette manie de remplacer les titres anglophones par d'autres également en Anglais afin d'assurer l'exploitation en France est agaçante. Bref, après ce petit coup de gueule salvateur...
Wer

Wer

Il est clair que Le Loup-Garou de George Waggner a pris un coup de vieux. Toutefois, ce classique du cinéma de monstres a laissé derrière lui une descendance riche pour les amateurs de cette mythologie toujours aussi intrigante. Pour le plaisir de ces derniers, Wer vient ajouter sa pierre - pas bien lourde cela dit - à l’édifice de la lycanthropie cinématographique. Cette créature mythique...
Infectés
Imaginer une fin du monde, c'est à la portée de tout le monde. Et d'ailleurs, dans le cinéma actuel, on en voit de toutes les sortes. Entre les comètes, les volcans, les tornades, les maladies, les invasions extraterrestres... on peut dire que le cinéma fantastique se lâche et trouve tout et surtout n'importe quoi pour faire peur aux spectateurs. Bien souvent ce genre de film est la proie à des...

Devinez le film par sa tagline :

The British Empire branded them as outlaws. The oppressed called them heroes.
Score actuel : 0
1 pt par bonne réponse, sinon -1 !

Thématiques