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Queen Crab

Une incursion farfelue dans le domaine du survival animalier, totalement dénuée de sens, d’intérêt et d’enjeux. Outre son aspect fauché et la nullité omnipotente de la chose, Queen Crab multiplie les séquences inutiles avec un casting d’une bêtise effarante et des effets spéciaux d’une laideur rare. Une relecture affligeante des productions de monstres des années 1950.

Publié le 18 Octobre 2020 par Dante_1984Voir la fiche de Queen Crab
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Dans le domaine du survival animalier, de nombreuses créatures reviennent de manière récurrente, comme les requins, les serpents ou les monstres légendaires de type sasquatch. En règle générale, il s’agit de prédateurs. Aussi, il est plus rare de distinguer de nouvelles espèces en pareilles contrées méphitiques. On se souvient des pathétiques castors « zombifiés » de Zombeavers et autres frasques cinématographiques. Hormis L’Attaque des crabes géants de Roger Corman et quelques incursions sporadiques, notamment dans L’Île mystérieuse, le crustacé n’est guère la vedette de longs-métrages. Au vu de ce que propose Queen Crab, on en saisit mieux la teneur…

 

Parce que les crabes ont aussi droit à leur instant bronzette...

Avec un budget famélique de 25 000 $, le film de Brett Piper s’aventure dans les affres du Z. Il n’y a qu’à constater la « qualité » de la réalisation pour se confronter à l’amateurisme de la bobine. Le cinéaste n’a aucune notion de cadrage. La photographie est ignoble, tandis que la gestion de l’éclairage pointe aux abonnés absents. Cela se vérifie surtout pour les plans nocturnes où l’on entrevoit à peine les lieux et les protagonistes dans la pénombre. Même constat pour une bande-son anarchique où certains morceaux de métal prennent le pas sur les dialogues. À décharge, il est vrai que les échanges n’ont aucune espèce d’utilité.

Ce n’est pas forcément l’aspect fauché qui rebute, mais le manque d’inventivité ambiant et d’un sens de la narration exécrable au possible. Outre une entame qui ne fait aucune distinction entre le passé et le présent, le shérif ne prend pas une ride en 20 ans. Les moyens utilisés sont tout aussi rudimentaires, y compris pour les trois tubes à essai qui servent de matériel scientifique. La plupart des séquences font office de remplissage et débouchent sur un intérêt nul à leur issue. On s’ennuie ferme et ce n’est pas le cabotinage du casting qui inversera la donne. Mention particulière à la bagarre à l’entrée du bar qui procure un grand moment de solitude.

Ou comment faire fortune avec du surimi !

Bien qu’il renvoie à certaines productions des années 1950, le propos est ridicule au possible. Cela ne constitue guère un hommage, mais une piètre copie qui se targue d’afficher des effets spéciaux indignes desdites références. Malgré l’usage d’images de synthèse, on a l’impression de se confronter à des trucages qui date d’une autre époque. Les animations sont saccadées au possible et les fonds verts sont légion. L’intégration des plans confère un rendu artificiel quasi permanent que ne parvient pas à altérer un cadre campagnard qui évoque l’Amérique profonde. Même les véhicules sont modélisés avec les pieds.

Quant au crabe géant, il rugit comme un fauve et se déplace, sur terre comme en mer, avec autant d’agilité qu’un gobie. Dans les prémices du film, on distingue même un ronronnement ! Les attaques sont sporadiques et complètement ratées. Les faux raccords génèrent un décalage temporel pour de nombreuses séquences où la victime meurt puis, dans le plan suivant, agonise de ses blessures. On peut également s’attarder sur le comportement de la protagoniste, chevauchant son meilleur ami crustacé dans la position du lotus. Quant au dénouement, l’« apothéose » sombre dans le non-sens total avec l’irruption d’avions militaires et de rednecks décérébrés, malades de la gâchette.

Zen attitude à dos de crabe.

Au final, Queen Crab aurait pu s’avérer amusant s’il n’était pas aussi mauvais dans tout ce qui le définit. Le sujet prête à sourire et rappelle les séries B des années 1950. Au sortir de cette considération, le film de Brett Piper est une bavure cinématographique agaçante à tous les égards. Interprétation, mise en scène, scénario, rythme, effets spéciaux… S’il n’est guère facile de dissimuler l’absence de moyens financiers, il est préférable de s’abstenir plutôt que de fournir un travail immonde. Même en tant qu’amateur, il ne peut susciter un capital sympathie. Creux, moche et pénible, Queen Crab s’apparente à un bâtonnet de surimi avarié en lieu et place d’un plat au tourteau.

 

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

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