Puppet Master 2
Après avoir récupéré l'hôtel de Bodega Bay, le gouvernement américain charge une équipe spécialisée dans les phénomènes paranormaux de se rendre sur place afin d'élucider les nombreux crimes ayant eu lieu dans cette demeure.
Le succès conséquent du premier volet amena tout naturellement la firme Full Moon à en préparer une suite. Du premier volet, seuls le compositeur Richard Band et David Allen sont encore présents ici. Ce dernier, responsable des effets spéciaux pour Puppet Master, conserve ce poste, auquel s'ajoute celui de metteur en scène.
A première vue, peu de choses semblent évoluer niveau scénario. On retrouve le même hôtel près de la côte, ainsi qu'une nouvelle équipe de médiums (ou presque). Malgré quelques nouvelles technologies pour repérer des événements étranges, les personnages principaux ne font pas particulièrement dans la nouveauté. Le principal changement concerne les poupées. Sur le point de mourir, elles ressuscitent leur créateur, André Toulon, enterré dans le cimetière voisin, afin de survivre. Pour concocter le sérum nécessaire, Toulon aura toutefois besoin de chair fraîche.
Le retour de Toulon, introduit dès le début du métrage, pose celui-ci sur de bons jalons. La présentation des nouveaux enquêteurs est assez bien agencée, et l'amélioration des effets visuels permet de rendre plus réalistes les attaques des poupées tueuses, accompagnées d'un nouvel équipier au profil plutôt incendiaire. Sans y paraître, une fois le premier meurtre orchestré efficacement, David Allen parvient de bout en bout à maîtriser son sujet, offrant du rythme et du suspense à cette série B mieux équilibrée que son aînée.
En matière d'effroi, là où Puppet Master démontrait ses limites, sa suite s'avère plus inventive, offrant quelques meurtres attractifs, à défaut d'être terrifiante. André Toulon, inquiétant bien qu'un peu bavard, nous délivre également quelques éclaircissements sur son nébuleux passé (notamment lorsqu'il acquiert le pouvoir d'animer ses créations). Le thème musical clé de la saga, parfaitement exploité lors du montage, constitue l'un des points forts du film. La scène avec le couple de fermiers, grâce à cette partition musicale old school, retiendra l'oreille des nostalgiques, tout en concordant parfaitement avec l'ambiance du film, toujours située entre la comédie et l'horreur. On appréciera toutefois un peu moins l'histoire d'amour un peu niaise qui ralentit quelque peu le dernier tiers du long-métrage, mais davantage les expériences scientifiques loufoques de Toulon (dont le but est de transférer son âme dans un corps qu'il vient de créer de toutes pièces).
L'épilogue, évoquant davantage le thème du savant fou que des poupées tueuses, verra s'opposer Toulon à ses créatures, avant que ces dernières ne parviennent à s'enfuir pour continuer leur sanglante épopée.
Souvent décriée par les amateurs du genre, l'inépuisable saga des Puppet Master (dix épisodes à ce jour, ainsi qu'un cross-over contre les Demonic Toys) a le mérite d'avoir à merveille exploité l'univers mis en place dans le premier opus. Entre préquels, rétrospectives et séquelles, la franchise a déjà traversé quatre décennies, offrant ses "lettres de noblesse" (et surtout un paquet de dollars) à son créateur. Toutefois, disposant d'une maîtrise inattendue et d'un certain cachet, ce second Puppet Master reste sans doute le meilleur métrage de la saga, en partie grâce à l'excellente mise en scène de David Allen, qui n'a malheureusement pas récidivé l'expérience. A découvrir donc, afin d'avoir une meilleure opinion de la célèbre firme Full Moon.
Un film de David Allen
Avec : Elizabeth Maclellan, Collin Bernsen, Steve Welles, Gregory Webb