Once Upon a Time at Christmas
Hormis quelques sympathiques transpositions et détournements, comme Krampus, il est difficile de trouver des productions horrifiques de qualité lorsqu’on évoque Noël. À la manière d’un calendrier de l’avent dégénéré (et peu savoureux), il est possible de patienter jusqu’au réveillon avec pléthores de métrages de seconde zone. D’ailleurs, Once Upon a Time at Christmas use d’un procédé similaire pour échelonner le massacre en règle sur les douze derniers jours qui précèdent le réveillon. Une idée assez vaine qui démontre des limites narratives évidentes. Au vu de sa tonalité, le film de Paul Tanter n’est pourtant pas un slasher comme on pourrait s’y attendre.
Le réveillon s'annonce sanglant...
Le simple fait d’étendre la trame temporelle à près d’une quinzaine de jours rend l’évolution aussi chaotique que lénifiante. Si le démarrage tend à se montrer généreux en matière de carnage, la suite s’essouffle rapidement. Dépeindre le quotidien des victimes, introduire les scènes de crime, appréhender les investigations… La multiplication des points de vue se révèle laborieuse et rarement nécessaire. Outre la linéarité du récit, on dénombre plusieurs incohérences et échanges stériles. Les dialogues sont navrants de stupidité, tandis que l’interprétation est à l’aune des personnages : d’une grande pénibilité. Mention spéciale au doublage d’une indigence totale.
De l’irruption des bras cassés du FBI à l’enquête improvisée pour découvrir les véritables motivations du duo de psychopathes, tout respire le déjà-vu et l’amateurisme à peine voilé. Cela vaut également pour les assassinats qui se contentent du minimum en matière de violence et de morts. En complément de l’indétrônable hache, on peut évoquer une immolation et une énucléation par flèche d’arbalète. Les trucages sont grossiers, surtout quand il s’agit de faire gicler de l’hémoglobine en image de synthèse. Le nombre de victimes a beau croître, il n’en demeure pas moins que leur trépas laisse le spectateur indifférent.
Notre duo de psychopathes prêt à entretenir la magie de Noël
Mais les personnages prétextes ne se cantonnent pas uniquement aux seconds rôles. Dans de telles circonstances, il est indispensable de trouver un antagoniste (ou deux, en l’occurrence) charismatique, à tout le moins doté d’une singularité autre qu’un œil torve et une brûlure sur le visage. Chaque apparition résonne alors avec le même écho. À savoir, une gestuelle saugrenue et des rires agaçants qui précèdent les coups de haches. On peut également s’attarder sur l’allure et le style de Mrs Claus. Cette dernière n’est qu’un clone du pauvre d’Harley Quinn dans Suicide Squad. Batte de baseball à l’appui ! C’en est tellement flagrant que sa présence lorgne dangereusement vers le plagiat.
L’un des rares points sympathiques, pour ne pas dire le seul, reste cette volonté de fournir une justification sous-jacente au carnage. Cette initiative de complexifier l’histoire est si inattendue pour un tel métrage que cette « surprise » en deviendrait presque surprenante. Pour autant, l’explication demeure sommaire et assez alambiquée dans ce qu’elle suggère. Elle a le mérite d’amoindrir la médiocrité omnipotente de la bobine. On peut néanmoins déplorer un dénouement interminable qui insiste sur cette pseudo-révélation, censée étonner le spectateur. De là à parler de prétentions intellectuelles de la part du cinéaste et des scénaristes, il n’y a qu’un pas.
Un cadeau bien emballé, ça fait toujours plaisir !
Au final, Once Upon a Time at Christmas est un mélange pour le moins maladroit entre thriller horrifique et slasher « traditionnel ». Le premier sous-tend des investigations laborieuses sans compétences aucunes (scénarisation, mise en scène...). Pour le second genre, on assiste à un massacre inconstant qui manque de violence graphique et d’imagination. De même, le schéma temporel de la narration ralentit l’action sans jamais savoir instaurer un suspense de rigueur ou une atmosphère inquiétante à défaut d’être véritablement oppressante. Il en ressort une initiative globalement pénible qui s’affuble d’un duo d’antagonistes à l’image du métrage : surfait et agaçant.
Un film de Paul Tanter
Avec : Simon Phillips, Sayla Vee, Jeff Ellenberger, Brook Fletcher