Voir la fiche complète du film : Les Maîtres de l'Univers (Gary Goddard - 1987)

Les Maîtres de l'Univers

Kitsch à souhait, Les Maîtres de l'Univers est un nanar plutôt sympathique qui vous fera passer un moment pas désagréable...
Publié le 1 Janvier 2008 par JulienVoir la fiche de Les Maîtres de l'Univers
6
Extra-Terrestre

"Au centre de l'univers, à la frontière entre l'ombre et la lumière, se dresse le château de Crâne-Gris. Mais les forces des ténèbres ne restent pas inactives et la prise du château de Crâne-Gris est dans leur esprit. Car ceux qui possèdent Crâne-Gris ont tous les pouvoirs, le pouvoir d'être supérieur, le pouvoir d'être... les Maîtres de l'Univers!"

Le film live des Maîtres de l'Univers jouit d'une sacré réputation de nanar cosmique. Et nanar, le film de Gary Goddard (dont ce fut la seule expérience en matière de réalisation) l'est assurément. Mais pouvait-il en être autrement sachant que c'est au tandem Menahem Golan et Yoram Globus que l'on doit ce film qui pompe sans vergogne sur un peu tout et n'importe quoi ? Globus et Golan, on leur doit Sword of The Valiant (1981), Revenge of the Ninja (1983, avec l'inénarrable Shô Kosugi), Portés Disparus 2 (1985, avec Chuck Norris), Nine Deaths of The Ninja (1985, toujours avec Kosugi!), The Barbarians (1987), Cyborg (1989, avec Jean-Claude Van Damme)... Bref, que du lourd, du gros calibre, du nanar quoi.

Alors, Les Maîtres de l'Univers, de quoi ça parle ? Accrochez-vous, le scénario est en béton. Il est question d'un vilain répondant au doux nom de Skeletor (Frank Langella) désirant assouvir sa soif de pouvoir sur la planète Eternia. Pour ce faire, il envahit avec ses troupes le château de Crâne-Gris et, par la même occasion, emprisonne la Sorcière, qui "maintient l'univers en harmonie" (elle doit pas chômer...). Mais un valeureux et courageux guerrier va se dresser contre lui : Musclor (Dolph Lundgren) qui, compte son nom l'indique, est très musclé. Ce dernier se retrouve avec un nain, le frétillant Gwildor, serrurier et inventeur, ainsi qu'un homme d'armes, Duncan, et sa vaillante fifille. Cette fine équipe décide de reprendre Crâne-Gris et, dans ce but, utilise la "Clé de l'Univers", une invention de Gwildor, permettant de se déplacer n'importe où dans l'espace (pratique!). Mais voilà, Gwildor (Billy Barty) a fabriqué deux exemplaires de la fameuse clé (pourquoi faire?) et la seconde est entre les mains du malveillant Skeletor. Nos amis pénêtrent dans le château mais sont vite débordés face à l'armée de Skeletor. Ils utilisent la clé et se retrouvent... sur Terre. Ils perdent la clé (c'est malin ça) et doivent donc la récupérer (logique). Mais Skeletor lance ses sbires à leur trousse...

Musclor en compagnie de Gwildor...

Un scénario particulièrement palpitant en somme. Et la suite ne déçoit pas : Musclor et ses amis rencontrent une terrienne, July (Courtney Cox), dont le petit ami musicien Kevin se retrouve par le plus grand des hasards en possession de la clé de Gwildor, tant convointé par Musclor mais aussi par Skeletor (il en a déjà une mais ça ne lui suffit pas à cet escogriffe). Après, ça part un peu dans tous les sens et ne présente qu'un intérêt tout relatif (en gros : les gentils combattent les vilains et gagnent). Avec un scénario prévisible et une galerie de personnages tous plus transparents les uns que les autres, Les Maîtres de l'Univers a tous les atouts en main pour rejoindre les rangs des pires nanars de l'heroic fantasy, aux côté de Yor et de Krull le Conquérant. Kitsch à n'en plus finir (costumes, décors et SFX) , le film de Gary Goddard souffre de sévères lacunes en termes de rythme et de réalisation. La mise en scène est mollassonne et se rapproche très souvent de celle d'un banal téléfilm. Pourtant, on ne s'ennuie pas réellement...

Le maléfique Skeletor...

Visuellement, le film est tout ce qu'il y a de plus kitsch et de ringard : les gardes de skeletor (renvoyant aux stormtroopers de Star Wars) dans leurs costumes en plastique, le nain Gwildor et son affreux maquillage, les mercenaires de Skeletor : des méchants de pacotille que Musclor explose en quelques minutes, le palais de Skeletor en carton pâte, les méchants et les gentils se tirant dessus à coups de pistolets lasers (bleus pour les gentils et rouges pour les méchants), un Skeletor maquillé avec de la pâte à modeler... Bref, que du déjà vu et en beaucoup mieux. Par moment, le film louche du côté de la comédie avec le nain Gwildor essayant de parler avec une vache (!), un flic tenace, Lubic, tirant sur tout ce qui bouge pour rien (James Tolkan, le Strickland des Retour vers le Futur!), Gwildor encore qui vole de la nourriture dans un fast-food... On a même droit à quelques séquences-émotion avec le personnage de July, dont les parents sont morts dans un accident d'avion (rassurez-vous, tout finira bien pour elle et ses parents) et sa relation avec Kevin, le musicien de service.

Musclor en mauvaise posture ! Qui va gagner ? Je vous laisse deviner...

Pourtant, le film vaut le détour, ne serait-ce que pour son côté kitsch très prononcé, ses personnages caricaturaux et ses scènes d'action absurdes. Enfin, il faut absolument aller jusqu'au bout du film (après le combat "homérique" entre Musclor et Skeletor) pour entendre Dolph Lundgren hurler "J'ai... le... pouvoir!!!". Un grand moment "nanardesque".

Autres critiques

Gingerdead man
Fermez les yeux et imaginez ce que donnerait les aventures d'un cousin dégénéré (et hardcore) du Tibiscuit de Shrek , le tout mis en boîte par l'inusable Charles Band . Vous en conviendrez, le résultat a de quoi être alléchant avec au programme du fun et du gore, pour peu que le réalisateur s'en donne les moyens. Malheureusement c'est là que le bâs blesse dans Gingerdead Man . Car...
Raiders of the Lost Shark
Plus que n’importe quelle autre décennie, les années2010 auront été le prétexte à un florilège de navets et autres nanars en puissance dans le domaine de la sharksploitation. Des étrons cinématographiques tout droit sortis d’un imaginaire aussi limité que dérangé, le survival animalier s’est vu infliger de terribles exactions. En marge des frasques de SyFy et Asylum, de...
Wolfcop
Lou est policier dans une bourgade quelconque du Canada. Alcoolique et paresseux, il est toujours en retard, ce qui lui vaut d’être constamment rappelé à l’ordre par son supérieur et d’être ridiculisé face à l’efficacité de sa collègue Tina. Pilier de comptoir du rad local où il échoue régulièrement pour étancher sa soif et draguer la serveuse sans succès, Lou est chargé par son chef d’aller...
Sinbad
Les célèbres aventures de Sinbad , personnage emblématique des mille et une nuits, nourrissent l’imaginaire des lecteurs au fil des siècles. Même s’il n’a pas été décliné dans de multiples adaptations comme d’autres icônes (Sherlock Holmes et Dracula pour ne citer que les plus connus), le marin des sept mers compte une petite dizaine de films à son actif depuis les années 1940, un anime japonais...
Another Earth
Alors que l'on vient découvrir l'existence d'une planète jumelle à la Terre, Rhoda sort de prison après avoir causé la mort d'une mère et de son fils en état d'ébriété. Elle décide de participer à un concours pour se rendre sur cette nouvelle Terre, mais aussi de rencontrer le père des victimes. Pour son premier long-métrage, Mike Cahill se penche sur un concept pour le moins...
Les Maîtres de l'Univers
Réalisateur:
Sortie France:
Durée:
106 min
5.91304
Moyenne : 5.9 (23 votes)

Thématiques