Voir la fiche complète du film : Kick-Ass (Matthew Vaughn - 2010)

Kick-Ass

Un film de super-héros sans super-héros, à la fois irrévérencieux, ordurier et surtout très intelligent dans sa narration et sa mise en scène.
Publié le 14 Octobre 2013 par AqMEVoir la fiche de Kick-Ass
8
Transposé un comic book à l'écran est un défi relativement difficile. Beaucoup de réalisateurs s'y sont essayés et nombre d'entre eux se sont fourvoyés dans le navet. On pense à des films comme Elektra, Green Lantern ou encore The Spirit. Néanmoins, d'autres adaptations sont tout à fait honorables, comme les deux Hellboy de Guillermo Del Toro ou encore Sin City de Robert Rodriguez. Mais il faut remarquer une chose commune à chaque réussite, c'est l'implication dans chaque projet des auteurs du comic. Ainsi, Mike Mignola était constamment sollicité par le réalisateur sur Hellboy ou encore Frank Miller sur Sin City. Avec Kick-Ass, Mark Millar était le producteur du projet et surtout, il a refusé de changer des scènes ou d'adoucir son propos pour des raisons de rentabilité. Est-ce que cela fut une bonne idée ? Kick-Ass a-t-il gagné à être si violent ?


Vas-y, viens te battre !

Le scénario s'appuie donc sur le comic book de Mark Millar du même nom. On va suivre un jeune homme fan de comics qui répond au doux nom de Dave. Il est un élève normal de son école, sans grand talent, si ce n'est celui de faire croire qu'il est gay. Son obsession des super-héros lui monte à la tête et il se paye un costume et va faire la loi dans la ville sous le nom de Kick-Ass. Lors de sa première sortie, il se fait poignarder et renverser par une voiture. Avec des plaques dans le dos, la plupart de ses terminaisons nerveuses sont mortes, il ressent donc moins la douleur. Lors d'un passage à tabac par trois mecs, il devient une célébrité sur la toile. Grâce aux réseaux sociaux, il devient une vraie star. Alors qu'il se rend dans un ghetto pour régler un conflit avec sa meilleure amie, il va rencontrer Big Daddy et Hit Girl, de vrais héros masqués qui veulent tuer Frank D'Amico, un parrain qui a fait prendre à Big Daddy cinq ans de prison.

Le scénario suit donc un petit peu le schéma des initiations des super-héros, mais il s'en affranchit par un côté violent et drôle complètement assumé. On ressent un vrai vent de fraîcheur à chaque phrase et les vannes passent très bien. Mais surtout, le plus intéressant, c'est de nous montrer que même si l'on n'a pas de pouvoirs, on a quand même des responsabilités et qu'en se dévouant, on peut devenir un héros et sauver des vies. Bien entendu, le film est fort aussi car il contient son lot de scènes très puissantes, avec une réalisation impeccable. On pensera aux premiers méfaits de Hit Girl sur une musique pop rock, mais aussi et surtout à la mort d'un personnage dans un moment très émouvant et puissant. C'est d'ailleurs lors de cette séquence que l'on assiste à la plus belle réalisation, avec un ralenti en noir et blanc d'une beauté et d'une violence graphique incroyable. D'ailleurs, ce passage rappelle esthétiquement celui des minute-men dans le film de Zack Snyder, Watchmen.


Le casting y est pour beaucoup dans le succès du film et dans l'empathie que l'on éprouve pour les personnages. Aaron Taylor-Johnson incarne le parfait adolescent geek et il joue vraiment très bien. Mais la meilleure, c'est bien Chloe Grace Moretz dans son rôle de Hit Girl, touchante, drôle et surtout, très violente. Elle détient les meilleures scènes, comme l'attaque dans le couloir chez le mafieux et ses vannes sont dévastatrices. L'effet de surprise est là, chose que l'on ne retrouve pas dans le second opus. Bien entendu, Nicolas Cage est parfait dans son rôle de Big Daddy, à la fois touchant et triste quand il raconte son histoire.

On retiendra aussi les prestations des méchants. Christopher Mintz-Plasse est sympathique en Red Mist, devenant un méchant à cause de son père et de son isolement avec les autres enfants de son âge. Mais surtout, il faut retenir la prestation sans faille de Mark Strong en méchant. Il est charismatique, sans concession et rentre totalement dans le rôle du méchant crédible que l'on pourrait rencontrer dans n'importe quelle ville. Bref, tout cela est très bon et ce petit monde semble prendre un plaisir fou à jouer dans ce film. Le fin est très forte avec l'attaque de la tour du méchant, des combats vraiment bien chorégraphiés et une réalisation très lisible.


Kick-face !

Au final, Kick-Ass est un super film de super-héros sans super-héros. Irrévérencieux, ordurier, mais surtout très intelligent dans sa narration et dans sa réalisation, ce film est une véritable pépite. D'autant plus qu'il y a énormément de référence, que ce soit aux comics ou au cinéma, démontrant une grande culture et un second degré très appréciable. Bref, Kick-Ass est une valeur sûre du cinéma d'action, ou rires, larmes et rétention de souffle sont monnaie courante et c'est tout ce que l'on attend du cinéma !

Autres critiques

Train
Le Torture-Porn c'est un peu comme le slasher : en général les scénarios sont bidons et uniquement prétextes à nous présenter un enchaînement de scènes-chocs. Quand c'est bien fait ça nous donne Hostel ou Saw 3 (ce dernier étant également le summum du scénario-prétexte au service de la violence graphique) mais pour ces rares réussites, combien d'erzatzs mal foutus avons-nous vus...
La Mort au bout du fil
Je dois bien vous l'avouer: je n'attendais pas grand chose de ce film. A ma décharge, il faut reconnaître que les thrillers médiocres, sans envergure et plus efficaces qu'une boîte de somnifères sont aussi nombreux que les points noirs sur le front d'un adolescent. Donc, en mettant Mort au Bout du Fil dans le lecteur, je m'attendais à passer 1h30 devant une histoire mille fois...
Ginger Snaps : Aux origines du mal
**Attention, cette critique contient quelques spoilers.** Au début du XIX ème siècle, au Canada, deux jeunes soeurs, rescapées du naufrage d'un navire, trouvent refuge dans un fort assiégé la nuit par d'étranges créatures. Le dernier volet de la trilogie des Ginger Snaps peut se définir comme une préquelle revenant aux origines de la malédiction frappant les deux soeurs, Ginger et Brigitte. Cet...
Resident Evil Damnation
En règle générale, les films d’animation issus de jeux vidéo tiennent davantage du fan service un rien opportuniste que d’une réelle nécessité à étendre un univers en dehors du format vidéoludique. Preuve en est avec Dead Space ou encore Devil May Cry pour ne citer que deux exemples. Cela vaut également pour les adaptations live, mais celles-ci coïncident moins avec la sortie «...
La Mutante des Mers
La Mutante des Mers se présente comme le remake d'un film de monstre de 1956 : The She-Creature d' Edward L. Cahn . N'ayant pas vu cet antique témoin d'un cinéma populaire à base de Craignos Monsters en latex, c'est donc vierge de tout apriori que j'ai entamé le visionnage du film de Sebastian Gutierrez . Et puisque j'en suis aux confidences, sachez que j'ai...
Kick-Ass
Réalisateur:
Sortie France:
Durée:
117 min
8.37931
Moyenne : 8.4 (29 votes)

Films en tendance

Thématiques