Jason va en Enfer
Jason Voorhees est tombé dans un piège tendu par la police ! Catastrophe ! Il est criblé de balles et une roquette le pulvérise (!). Ses restes sont envoyés à la morgue. Jason is dead ? Pas vraiment, le "gros" - enfin son cœur ou son âme au choix - parvient à prendre possession du corps d'un médecin légiste. A présent, il doit à tout prix retrouver le descendant de la famille Voorhees afin de pouvoir continuer à démastiquer son entourage...
Pour les fans de la série, Jason va en enfer a été une belle arnaque, que dis-je, une honte sans nom, une insulte à la saga toute entière. Il est vrai que l'histoire est assez tirée par les cheveux et, si l'on est peu familier avec la série des Vendredi 13, on est un peu perdu dans cette histoire où le gros n'apparaît que très tardivement à l'écran. De même, on est loin du fameux Camp Crystal Lake et de ses moniteurs de colo crétins. Enfin, l'introduction de plusieurs éléments fantastiques dans tout ça n'a pas arrangé les choses. A qui doit-on tout ce chantier ? A un certain Adam Marcus, qui n'a d'ailleurs pas fait une grande carrière par la suite puisqu'à l'heure actuelle, il n'a que deux films à son actif, dont Jason va en enfer. Alors, est-ce que ce neuvième volet est vraiment aussi mauvais que beaucoup de personnes le prétendent ? Mon avis est assez mitigé et m'amène à me poser quelques questions...
Tout d'abord, comment faut-il prendre l'intrigue de Jason va en enfer ? Faut-il saluer ou non l'effort d'Adam Marcus d'essayer de nous pondre une histoire "originale" pour nous changer un peu du slasher banal et conventionnel dans lequel avait sombré la saga depuis belle lurette ? A l'image du fameux Halloween 3 de Tommy Lee Wallace, Jason va en enfer est un film difficilement rattachable à la série dont il est sensé faire partie. Dans sa forme primaire, la série des Vendredi 13 n'est qu'une suite de slashers plus ou moins réussis (un peu à l'image des Halloween, saga concurrente). Le problème réside dans le fait que, depuis le début de la série, aucun réalisateur ou scénariste ne s'est éloigné du schéma classique du slasher. Alors, question d'habitude sans doute, lorsqu'un réalisateur décide de "dévier de sa trajectoire" un Vendredi 13, il se fait naturellement incendier par les hordes de fans du gros Jason Voorhees. A juste titre ? Personnellement, je serais assez tenté de répondre par l'affirmative tant l'histoire de Jason va en enfer (qui pompe gentiment dans le concept du passage d'un corps à un autre sur le Hidden de Jack Sholder) est finalement peu convaincante, peu crédible et assez inintéressante. Pour ceux avides de voir Jason en action, la déception est de taille tant ce dernier se fait rare à l'écran (ou tout du moins dans sa forme originale avec masque, bleu de travail et machette à l'appui). Et ce n'est pas les quelques effets gores qui rattraperont le reste (même le director's cut ne vaut pas vraiment la chandelle)...
A tout cela, s'ajoute un casting assez médiocre, des sous-intrigues ennuyeuses et une mise en scène qui ne tire pas vraiment le film vers le haut. Malgré quelques clins d'oeil "amusants" à Evil Dead via la présence du fameux Necronomicon et de la dague et l'apparition furtive en fin de métrage du gant du croque-mitaine d'Elm Street, Freddy Krueger, on a vraiment du mal à accrocher à cette histoire qui louche beaucoup trop du côté du fantastique que du slasher pur et dur (qui est quand même la "marque de fabrique" des Vendredi 13).
Un film de Adam Marcus
Avec : John D. LeMay, Kari Keegan, Steven Williams, Steven Culp