Highlander : Endgame
Connor et Duncan McLeod doivent faire face à un nouvel immortel qui répond au nom de Jacob Kell. Celui-ci, avec l'aide d'autres immortels, a anéanti le "Sanctuaire", un lieu de "retraite" pour les immortels afin que le prix soit conservé. Mais Connor et Duncan savent tous deux qu'à la fin, il ne peut en rester qu'un...
La série TV dérivée des films à succès d'Highlander fonctionnait si bien que les producteurs se sont sûrement dit : "pourquoi ne pas refaire un film ?". L'un d'entre eux a même dû ajouter : "et pourquoi ne pas réunir Connor et Duncan dans un même film!". Mais, comme il y a quand même quelques producteurs qui pensent, un troisième s'est quand même dit :"ok les gars, mais et pour le scénario ?". Heureusement, un quatrième larron s'est empressé d'ajouter : "ben... on a qu'à reprendre dans les grandes lignes les histoires des précédents films!" (ils s'y sont quand même mis à trois et un quatrième pour rédiger un semblant de scénario). Et l'affaire était dans le sac...
Malheureusement, Highlander : Endgame n'est pas un film, c'est un calvaire. Un calvaire à la fois pour les amateurs de la série, les fans du premier film, ceux du second (il y en a ?) et du troisième (pourquoi pas ?). Le scénario n'apporte rien de nouveau, les dialogues sont creux et ennuyeux au possible, la mise en scène déplorable, les combats à l'épée sont filmés n'importe comment, aucune bande-son... Le pire étant sans doute les deux têtes d'affiche du film : Christophe Lambert, plus mauvais que jamais et Adrian Paul beaucoup moins convaincant que dans la série (un comble!). Le méchant de service est campé par ce cabotin de Bruce Payne (Full Eclipse, Warlock 3, Donjons et Dragons) qui fait plus sourire qu'autre chose...
Un Highlander bien fatigué...
Le film se permet même quelques incursions dans le Z avec cet improbable affrontement entre une bande d'immortels à moto (avec des casques et des costumes hideux) et des moines armés jusqu'aux dents. Un grand moment de Z pur et dur. On se demande d'ailleurs durant ce passage ce qu'est venu faire dans tout ce boxon Donnie Yen, qui a joué dans quelques films du chorégraphe de Drunken Master, Il était une fois en Chine..., Matrix ou encore Kill Bill : Yuen-Woo Ping. Ce pauvre Donnie Yen balance quelques pauvres coups de tatannes et basta. Décevant...
Le film, ayant bien sûr été pensé afin de plaire au public de la série, bénéficie par conséquent de la présence de quelques personnages récurrents comme le guetteur Joe Dawson (Jim Byrnes) ou Methos (Peter Wingfield). D'ailleurs, la présence de ce dernier apporte une certaine incohérence dans l'histoire. En effet, dans la série, Methos est connu pour être le plus vieux des immortels. Dans le film, Jacob Kell - le méchant qui veut se venger - essaye de supprimer le plus d'immortels possibles afin de s'approprier leur puissance mais, curieusement, il ne s'attaquera jamais à Methos qui est pourtant l'un des plus vieux et, par conséquent, l'un des plus puissants. On s'accorde donc à penser que cet élément de la série n'a pas été jugé "utile" par le scénariste d'être introduit dans le film... Du reste, ces deux personnages n'apportent absolument rien à l'histoire et ne font guère que de la figuration à l'écran.
Qui est le responsable de ce que je serais presque tenté de qualifier de nanar ? Un certain Douglas Aarniokoski. En 1989, il fait ses débuts en tant qu'assistant producteur sur la comédie Turner et Hooch. L'année suivante, il a l'immense "honneur" d'assister Tom Cruise himself sur Days of Thunder (Jours de Tonnerre). En 1992, il est premier assistant réalisateur sur un direct-to-video : Trancers 3 de C. Courtney Joyner. Il assurera le même poste sur des films comme Dollman vs. Demonic Toys (1993), Four Rooms (1995), Une Nuit en Enfer (1996), The Crow : La Cité des Anges (1996)... Il restera fidèle à Robert Rodriguez sur The Faculty, Spy Kids, et Il était une fois au Mexique... Quelques bonnes séries B dans le tas qui n'ont visiblement pas été des expériences marquantes pour Aarniokoski vu la qualité de son Highlander : Endgame.
Donnie Yen lève la jambe... Impressionnant!
Je ne vais pas m'attarder davantage sur ce film, à peine divertissant, qui enterre le mythe Highlander avec tristesse, car j'ai déjà suffisament lutté durant son visionnage pour ne pas appuyer toutes les cinq minutes sur la touche "avance rapide" de ma télécommande. Entre les flash-backs qui nous dévoilent l'amitié fraternelle entre Connor et Duncan (que c'est beau... mais que c'est chiant), l'histoire entre Duncan et Kate/Faith (encore plus chiant) et le reste (des combats à l'épée réglés par le jardinier d'à-côté), on s'ennuie ferme. Quant à la fin du film, je n'irais pas par quatre chemins : elle est nulle. Et dire qu'un Highlander 5 risque de voir le jour (Highlander : The Source, que mettrait en scène le réalisateur du Cobaye et de Souvenirs de l'Au-delà, Brett Leonard)...
Un film de Douglas Aarniokoski
Avec : Adrian Paul, Christophe Lambert, Bruce Payne, Lisa Barbuscia