Donjons et Dragons
Dire que l'attente générée par l'annonce a film été grande est donc un euphémisme car la base de fans étant énorme et donc le succès du film quasiment assuré, on pouvait s'attendre à ce que les producteurs mettent le paquet pour obtenir un monument de l'héroïc-fantasy à l'instar du Seigneur des Anneaux. Et pour être certain que l'univers serait bien respecté, les décideurs confièrent la réalisation à un novice certes, mais qui était surtout un très gros fan du jeu (il aurait fait le siège de Joel Silver, le producteur, jusqu'à ce qu'il reçoive le poste).
Mais manque de chance, au milieu de toute cette agitation, ils ont oublié d'engager un scénariste compétent...
Le jeune voleur qui va sauver le monde et faire craquer la fille...
Jeremy Irons cabotine discrètement...
Rien d'exceptionnel ni de franchement spectaculaire non plus du coté des effets spéciaux malgré un budget de 35.000.000$. Tout comme les décors qui sont jolis mais semblent vraiment "cheap" pour une production de cette envergure. L'école de magie se compose de deux salles et d'un couloir tandis que le fameux labyrinthe des voleurs ne comportent que trois pièces successives. Et c'est pareil pour tous les autres endroits visités, on en voit jamais qu'une salle ou deux.
Mais le plus ennuyeux dans cette histoire, c'est que l'ambiance est extrêmement enfantine. Au lieu de histoire sombre et adulte qui aurait dû nous être offerte, on se retrouve avec des péripéties qui n'amuseront pas les plus de douze ans. De plus, on a adjoint au héros un insupportable Sidekick comique black (Marlon Wayans, le Shorty des Scary Movie, la classe...) qui en fait des caisses dans les grimaces et l'humour pas drôle. Mais on touche ici à un autre des soucis de cette adaptation: les acteurs. Si Justin Whalin est encore honnête en sympathique voleur, on ne peut pas en dire autant du reste du casting.
Un compagnon charismatique...
Passons rapidement sur une Kristen Wilson absolument catastrophique en sous-Liv Tyler et sur un horrible nain roux d'1mètre 80 pour nous attaquer à présent à la pièce maîtresse qui nanardise l'ensemble: j'ai nommé Bruce Payne. Alors lui en Damodar, il fait des merveilles. On connait bien cet acteur de seconde zone habitué aux méchants de pacotille (Highlander Endgame entre autres) mais il faut le voir dans Donjons et Dragons, affublé d'une armure en toc et de lèvres d'un bleu schtroumpf du plus bel effet. En gros, il ressemble à ça:
Notez que le nain n'est pas mieux loti...
Enfin bref, comme vous l'aurez compris, Donjons et Dragons: le film ne constitue qu'un banal petit divertissement d'après-midi ou de fin de soirée à regarder d'un oeil distrait. C'est bien loin du film épique et spectaculaire que l'on attendait mais ce n'est heureusement jamais ennuyeux, c'est déjà ça de pris...
La jeune princesse dont l'armure est tout de même très classe...
Un film de Courtney Solomon
Avec : Jeremy Irons, Bruce Payne, Justin Whalin, Marlon Wayans