Dog Soldiers
Dans les hautes terres d'Ecosse, un groupe de commandos de l'armée subit un entraînement face aux troupes d'élite. Mais, l'entraînement tourne cours suite à la découverte du camp ensanglanté de leurs "adversaires". Seul survivant: le chef des troupes d'élite, Ryan. Puis, la nuit tombe. Sans avoir eut le temps de comprendre ce qui leur arrive, ils sont poursuivis par des ennemis rapides et redoutables. S'ensuit une course poursuite dans les bois. Les soldats ne doivent leur survie qu'à la présence en ces lieux inhospitaliers d'une zoologiste, Megan. Celle-ci emmène les blessés dans une chaumière abandonnée. Mais, les loups-garous les y poursuivent et en font le siège.
Après près de vingt ans d'attente, le cinéma redonne ses lettres de noblesse au lycanthrope. On n'avait pas vu un film aussi efficace dans le genre depuis Hurlements (le premier bien sûr!!) et Le Loup-garou de Londres. Délaissant les effets spéciaux par ordinateur, le jeune Neil Marshall préfére avoir recours aux effets plus traditionnels: animatronique et maquillage.La crédibilité des monstres est d'autant plus forte qu'ils nous sont dévoilés par bribes au départ, avant de nous les montrer de façon plus conséquente par la suite. Mais, le recours à des éclairages subtils (effets brumeux) rend leur présence encore plus inquiétante et pallie au manque de moyens. Car, malgré la faiblesse de son budget, Dog Soldiers fonctionne entièrement.
Les scènes gores sont redoutables (corps déchiquetés, tripes....) et font craindre chaque attaque des loups- garous. Neil Marshall arrive à éviter de tomber dans le burlesque et apporte au film un humour noir très british (Dog Soldiers est anglais). Toujours sur la corde raide, il démontre que le gore peut très bien aller à un film sérieux, tout en évitant la parodie qui gangréne pas mal de films contemporains.
Il faut lui reconnaître un sens du tempo remarquable et un suspense à glacer les os. En filmant de plus près possible, les soldats pris au piège, il nous met quasiment dans leurs peaux. Si la première partie du film ressemble plus à un film de guerre, la seconde qui se déroule dans la maison est un huit-clos paranoiäque, ou les doutes sont permis. Les révélations sont de plus distillés au compte-goutte.
Juste quelques petits regrets: que l'identification aux personnages ne soient pas plus forts ( mais s'identifier à des militaires n'est pas chose aisé-- le vocabulaire très fleuri sied bien dans leurs bouches) malgré une présentation qui est faites lors d'un feu de camp; la faute à des mouvements de caméra ultra- rapide qui débouchent sur une certaines confusion vers la fin du film. Ce qui peut un peu fatiguer. Notons aussi une luminosité trop forte (on se croirait en plein jour), lorsqu'on voit les fenêtres de l'intérieur.
Film à la fois d'action et d'horreur, Dog Soldiers, c'est un peu la rencontre de Predator et d'Hurlements. Un film réussi, et en qui le temps reconnaitra un futur classique.
Un film de Neil Marshall
Avec : Sean Pertwee, Kevin McKidd, Emma Cleasby, Liam Cunningham