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Daredevil - Critique

Mark Steven Johnson, auto-proclamé "fan absolu devant l'éternel du comics", commet l'irréparable et livre un film bancal, parsemé de quelques bonnes idées pas assez exploitées. Dommage...
Publié le 1 Janvier 2008 par Julien
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Adaptation de bande dessinée

Le réalisateur Mark Steven Johnson semblait partir avec les meilleurs intentions du monde par rapport au projet d'adaptation de Daredevil. Clamant à qui veut l'entendre qu'il est le plus grand fan de l'homme sans peur, Mark Steven Johnson batailla sèverement pour s'imposer devant l'autre réalisateur pressenti par la production : Chris Colombus. Face à ce dernier, la jeunesse et l'inexpérience du jeune Mark Steven Johnson ne semblaient pas être de réels atouts. Pourtant, et grâce à l'appui de son producteur, Mark Steven Johnson parvient à être embaucher sur le projet, s'occupant de la mise en scène et de l'écriture du scénario. Malheureusement, après la vision du résultat final, on en vient presque à se demander si Chris Colombus n'aurait pas été un choix plus judicieux...

Un jeune garçon, Matt Murdock, est victime d'un accident qui le rend aveugle à jamais. Effondré, son père décide de reprendre le "droit chemin" et se lance à nouveau dans la boxe. Mais, à la suite d'un différent avec un mafieux, le père de Matt est tué. Orphelin, Matt décide d'honorer la promesse qu'il avait faite à son père : ne jamais renoncer. Des années plus tard, devenu avocat, Matt partage sa vie entre la défense de personnes innocentes et la lutte contre l'injustice sous les traits de Daredevil. La perte de l'un de ses cinq sens décupla le pouvoir des quatre autres, offrant à Matt toutes les "armes" nécessaires pour combattre la criminalité, personnifiée par le Caïd. Matt fait bientôt la connaissance d'Elektra Natchios, la fille d'un riche personnage de la haute société qui traite avec le Caïd..

Contrairement au Spider-Man de Sam Raimi, Daredevil se plante dans les grandes largeurs en passant quasiment à côté de son matériau de base : le comics originel. Qui doit-on blâmer ? Plusieurs choix imputables à Mark Steven Johnson, transforment ce qui aurait pu être une belle transposition de l'univers de Daredevil en film bancal. Le casting n'est déjà pas des plus réussi : Ben Affleck portant sur ses épaules Matt Murdock/Daredevil est loin d'être convaincant, Colin Farrell dans le rôle du Tireur agace plus qu'autre chose avec son cabotinage à outrance et ses grimaces horribles, Michael Clarke Duncan aurait pu faire un bon Caïd s'il avait été bien dirigé par la bonne personne (en l'occurence, n'importe qui sauf Mark Steven Johnson), enfin, Jennifer Garner, incarnant Elektra Natchios, se révèle être la seule à s'octroyer quelques (rares) bonnes scènes. Mais voilà, le traitement de son personnage laisse à désirer. Elle se transforme en une Elektra avide de vengeance en quelques minutes (elle prend quand même la peine de s'entraîner un peu, histoire de justifier ses cabrioles) et prend en grippe Daredevil, qu'elle croit responsable de la mort de son paternel. Lorsqu'elle découvre son identité, ses soupçons s'effacent en quelques secondes (la scène est vraiment bancale) et tombe dans le bras de notre justicier planqué derrière un costume un peu craignos.

La mise en scène de Mark Steven Johnson n'est pas exempt de (rares) qualités - même s'il emprunte plus aux autres qu'il n'innove réellement - mais dans les scènes d'action, c'est vraiment "trop" par moment, tant et si bien qu'on ne sait plus trop qui frappe qui. Au passage, et malgré son "entraînement" avec un véritable aveugle, Ben Affleck, dans le costume de Daredevil, à peine à nous faire croire à son handicap. Pourtant, dans de rares occasions, il réussit parfaitement à transmettre au spectateur un chouia de sa détresse, du poids de son handicap et de la manière dont il le "détourne"(la scène sur le toit de l'immeuble avec l'Elektra, sous la pluie, est plutôt réussie et touchante).

Au final Daredevil ne remplit pas vraiment son contrat et nous laisse sur notre faim. Même le director's cut, avec ses 30 minutes de séquences supplémentaires/allongées, n'apporte pas grand'chose (toujours ce même problème de rythme, surtout en fin de métrage, avec ce final trop "expédié"). Il semble que Sam Raimi et son homme-araignée restent indétrônables...

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