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Cradle of Fear - Critique

Malgré le côté "amateur" de l'ensemble, le résultat n'est pas si mauvais que ça. De corrects effets gores. A découvrir.
Publié le 1 Janvier 2008 par Julien
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Kemper est un dément notoire qui prétend détenir des pouvoirs psychiques et entretenir des relations avec le diable en personne. Responsable de l'enlèvement, de la séquestration, de la torture et du viol de nombreux jeunes enfants, Kemper a été arrêté et enfermé dans une cellule sous bonne garde. Mais du fin fond de sa cellule, Kemper (David McEwen) n'a pas oublié ceux qui sont responsables de son incarcération. Avec l'aide d'un étrange individu avec lequel il correspond depuis sa cellule, il va se venger d'une horrible manière tandis que l'inspecteur Neilson, qui voue une haine profonde envers Kemper, découvre des meurtres d'une incroyable violence...

Tout d'abord, je tiens à préciser que je n'ai absolument rien contre Dani Filth, le chanteur du groupe de metal Cradle of Filth qui est également l'un des personnages-clé du film du jeune réalisateur Alex Chandon. Ce dernier, avant de collaborer avec Dani Filth sur Cradle of Fear, avait déjà réalisé une vidéo pour le groupe ("Pandaemonaeon"). Mais Chandon n'en était pas à son premier coup d'essai comme en témoignent ses précédentes oeuvres aux titres assez évocateurs : Bad Karma (1991), Drillbit (1992) et Pervirella (1997). Cradle of Fear se veut une forme d'anthologie en hommage à celles que produisait la société Amicus (Dr Terror's House of Horrors, The Torture Garden) dans les années 50 pour concurrencer la Hammer...

Malgré la présence au générique de Dani Filth, ne vous attendez pas à avoir comme fond sonore, pendant toute la durée du film, la musique de Cradle of Filth. Un peu dommage pour les fans du groupe et sans doute beaucoup moins pour ceux qui n'apprécient pas vraiment ce genre de musique. Mais avant de s'intéresser à la musique du film, concentrons-nous d'abord sur le film...

Pour résumer le scénario de Cradle of Fear, on peut isoler quatre segments qui correspondent en fait aux meurtres commandités par Kemper depuis sa cellule. Nous avons tout d'abord une jeune demoiselle, qui fréquente une boîte "goth" et qui flash sur ce cher Dani Filth (irrésistible avec son teint blafard et ses lentilles de contact). La donzelle n'y va pas par quatre chemins et s'offre à lui quelques minutes après leur "rencontre". Elle se réveille quelques heures plus tard. Elle est alors sujette à d'effroyables hallucinations... Le second segment nous présente deux jeunes filles qui s'introduisent dans une maison afin de voler le bas de laine d'un vieux pingre. Mais ce dernier ne compte pas laisser les demoiselles lui piquer son magot... Dans le troisième, on croise un unijambiste traumatisé par un accident de voiture qui va "demander" à l'un de ses vieux camarades de lui "prêter" sa jambe... Enfin, dans le segment final, on retrouve le fils de l'inspecteur Neilson, Richard, qui découvre un site Internet proposant des snuff movies "interactifs". Richard va peu à peu perdre contact avec la réalité et son obsession pour le site, "The Sick Room", va l'amener à se rendre dans les locaux du site... Enfin, un final qui met face à face l'inspecteur Neilson, Kemper et "The Man" (Dani Filth)...

Quatre petites histoires assez divertissantes bien qu'elles ne soient pas particulièrement effrayantes. Ces quatre petites"histoires" ne sont finalement pas si différentes que cela puisque les principaux protagonistes de ces histoires sont tous sous le joug de la convoitise et vont tous en venir au meurtre. Et là, Alex Chandon ne fait pas dans la dentelle et, dès le début du film, annonce la couleur : Dani Filth ("The Man") se ballade dans une ruelle sordide et croise deux voyous. Il arrache la gorge du premier et ouvre le crâne du second avant de lui écraser la cervelle par terre. Du gore, en veux-tu en voilà! Et le reste est l'avenant avec quelques séquences assez corsées avec notamment un accouchement dans la grande tradition d'Alien dans le premier segment. Chandon joue avec le voyeurisme du spectateur en s'attardant sur ces séquences et en accumulant les gros plans saignants et les giclées de sang sur les murs. Malgré des effets-spéciaux (signés Creature FX) pas toujours très convaincants (mais également proportionnels au budget du film), Cradle of Fear est suffisament gore pour satisfaire l'amateur du genre.

Du gore c'est bien, encore faut-il savoir le mettre en image. Cradle of Fear pèche par son cruel manque d'inspiration dans sa mise en scène. A cela s'ajoute le rendu très "amateur" de la caméra DV, des éclairages et une photographie pas toujours au point, et une trame sonore peu approprié par moment. Heureusement, le casting féminin du film, n'en déplaise à ces messieurs, est largement à la hauteur. On saluera donc au passage les très bonnes prestations d'Emily Bouffante (Melissa dans le premier segment), de Rebecca Eden et Emma Rice (Sophie et Emma dans le second), ainsi que Eileen Daly (vu dans Demonsoul, Pervirella et Razor Blade Smile). De charmantes demoiselles qui n'hésitent pas à faire profiter le spectateur de leurs charmes. Et une petite mention quand même à l'acteur Stuart Laing, parfait dans le rôle de Richard, l'adepte de snuff movies en temps réel. Pourquoi je ne parle pas de Dani Filth ? Tout simplement parce qu'il ne fait pas grand chose dans le film. C'est d'ailleurs lui qui se paye LA scène inutile du film : il éventre un pauvre chat avant d'ingurgiter les viscères de celui-ci. Pas sympa avec les matous le Dani!

Au final, pas besoin d'être forcémment un inconditionnel de Cradle of Filth pour apprécier le film d'Alex Chandon. Si vous aimez le gore, si vous n'êtes pas trop regardant sur la qualité visuelle (décors, mise en scène, photographie) et si les 120 minutes que dure le film ne vous font pas peur, laissez-vous tenter par ce Cradle of Fear.

Le site officiel du film : Cradleoffear.com et le site de l'actrice Emily Bouffante : Bouffante.tv

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