Beetlejuice Beetlejuice

Suite du film culte de Tim Burton, toujours à la réalisation. On reprend le casting original, à quelques points prêts, avec en plus de nouvelles têtes d'affiche comme Jenna Ortega.

On se retrouve donc avec la même famille, hormis le patriarche Charles qui n'est ici présent qu'en flash-backs animés, qui est à nouveau dans une crise familiale importante. On reprend le concept de l'ado rebelle incomprise qui s'isole et se retrouve manipulée. On appuie tout de même ici la notion de deuil et ses conséquences, ce qui apporte une petite touche de nouveauté dans cette fracture familiale.

Beetlejuice fait toujours ici figure de proue au récit, même si sa fonction initiale est survolé. On lui trouve un adversaire, en la personne de Monica Belluci qui est ici une promesse perdue car si le personnage était prometteur dans son intro il n'y a aucune évolution et sa confrontation avec Beetlejuice n'est finalement qu'un pétard mouillé. Michael Keaton reste très bon dans son rôle, même si on sent que le personnage est prit entre deux feux, on a l'impression que son rôle ici est floue entre celui de protagoniste et d'antagoniste.

On a quelques nouveautés narratives quand même à saluer, notamment sur le flirt de Astrid qui apporte un petit plus, avec un twist assez intéressant. Ça permet en plus de raccorder Beetlejuice à la famille, même si on aurait pu aller plus loin dans cette alliance de circonstances.

Sinon, on retrouve l'esthétique et le style burtonien, on développe l'univers Beetlejuice et on en apprend plus sur les origines du personnage-titre. En soi, le récit est intéressant et les nouveaux personnages sont plutôt convaincants. Par contre, on remarque une mise en avant du féminin au détriment du masculin. Les hommes sont ici relégués à des manipulateurs arrogants que ce soit le futur mari de Lydia, l'adolescent Jeremy, le prêtre, et surtout Beetlejuice où à des personnages sous-exploités comme le père de Astrid, et Charles qui pour le coup n'a même plus de tête. Le premier film offrait une parité plus riche et nuancée, je trouve.

Au delà de ça, voir Lydia en mère déboussolée incapable de gérer la rébellion de sa fille a un aspect jouissif quand on se souvient du premier film, qui est d'ailleurs rappeler à plusieurs reprises par Delia qui elle n'a pas perdu en caractère et extravagance. La dynamique de ce trio féminin fonctionne très bien et chacune apporte sa pierre au film.

Une suite agréable, pas du même niveau que son modèle mais qui offre tout de même un sacré spectacle visuel et un récit certes maladroit mais captivant. Et puis, c'est un vrai plaisir de revoir le personnage de Beetjejuice. Dommage par contre de ne pas retrouver le couple de fantômes du premier film.