Mystic river

Un film de Clint Eastwood, adapté du roman de Denis Lehane. Le moins qu'on puisse dire c'est que c'est une oeuvre forte et intemporelle par ses sujets : L'amitié, la famille, la pédophilie, le traumatisme et la délinquance.

On a ici un trio d'amis, séparé par un drame, qui se retrouve plusieurs années plus tard suite à un autre drame. Les trois protagonistes se démarquent alors par leurs parcours respectifs : Jimmy l'ex-taulard, Sean le policier, et Dave le traumatisé. Ses retrouvailles se font donc sur le terrain de la défiance, et surtout de la suspicion qui va petit à petit envenimer les trois ex-amis pour conduire à un final tragique mais mémorable.

On voit donc ici une enquête qui va prendre une ampleur particulière, malmenant les trois hommes et leurs entourages. Plus le récit avance, plus le public doute. Dave devint le sujet d'attention et ses monologues inquiétants amène un malaise.

Jimmy laisse aussi sa noirceur ressurgir, très bien sublimée par la performances de Sean Penn. Le personnage ouvre alors la porte à cette question morale de la justice personnelle. Le récit questionne mais donne aussi une réponse au travers de sa fin qui fait de Jimmy le personnage tragique par excellence dans ses choix. Le film peut ainsi se voir comme un pamphlet contre la violence.

D'ailleurs, même le meurtre qui amène cette enquête, celui de la fille de Jimmy, est lourd de sens quand on apprend l'identité des tueurs. La morale est donc que la violence ne conduit qu'à la violence.

Un chef-d'oeuvre du cinéma Eastwood, à regarder pour tout cinéphile. Le trio d'acteurs principaux est impeccable, surtout Sean Penn et Tim Robbins.

Je rejoins les rares commentaires "négatifs" sur ce film. Bien sûr je ne le qualifierais pas de mauvais film, mais loin de moi l'idée de le hisser au rang de chef d'oeuvre...

La réalisation est vraiment très propre, un peu trop policée même je trouve. Les acteurs sont assez incroyables, c'est le gros point fort du film. Malgré le rythme peu élevé, ces qualités font que l'on reste suffisamment captivé.

Là ou je suis géné c'est dans l'histoire en elle même. C'est assez lent tout du long et on s'attend forcément un un décollage en deuxième partie, un dénouement incroyable, un truc de fou !... mais ceci n'arrive pas. La fin et l''explication du "qui a tué et pourquoi ?" m'a laissé perplexe...déçu.

Au final un drame maîtrisé que j'ai eu plaisir à regarder mais qui ne m'a pas non plus fait sauter de mon siège. Je m'attendais à mieux. A voir une fois.

Après la vision de MYSTIC RIVER je peux sans erreur dire qu’il s’agit bien là du meilleur film de Clint Eastwood. Aucun de ses autres films n’avait jamais brassé autant de choses à la fois ! Sous couvert d’un scénario en béton, Eastwood nous raconte l’histoire de trois garçons devenus hommes et qui n’ont jamais cessé d’avoir 11 ans. Et de se retrouver des années plus tard à cause du meurtre de la fille de l’un d’entre eux. Avec un constat pareil, il y avait de quoi faire un drame/policier des plus inoubliables. Clint Eastwood l’a fait. Mais il va encore plus loin que ça ! Avez-vous déjà vu beaucoup de réalisateurs aller au-delà de vos espérances ? C’est chose faite. Muni d’une enquête policière qui aurait pu être banale entre de mauvaises mains, Eastwood la traite de manière singulière. D’une simplicité extrême en apparence mais qui en grattant bien laisse éclater au grand jour quelque chose de plus fort qu’une simple affaire de meurtre. Car MYSTIC RIVER est un drame profondément humain avant tout. Au fur et à mesure que le spectateur avance, il s’aperçoit de la fragilité de tout les personnages sans exceptions même ceux qui en apparence paraissent indestructibles. Rien n’est plus douloureux que la mort d’un proche. Autant pour le spectateur car la plupart des séquences, pour ne pas dire toutes, sont filmées d’une manière crue et sans concessions. Sans être gratuitement démonstratif, Eastwood nous touche droit au cœur. La scène la plus marquante restant sans aucun doute la découverte du corps de Katie par son père, impériale Sean Penn (en voilà un qui n’a pas volé son oscar !). Mais tout cet indéniable talent n’aurait pas été aussi frappant s’il n’avait pas été épaulé par les excellentes interprétations des autres comédiens. Décidemment, je ne peux pas faire sans les citer dans ma critique. Kevin Bacon est vraiment un comédien d’exception. Parfait pour ce rôle ô combien difficile d’un flic partagé entre son métier, ses amis, sa femme, son enfant et le drame qui l’a marqué étant jeune. Rien que ça ! Et que dire de Tim Robbins… A l’image du reste du film : sublime. Possédant là le rôle le plus difficile. Touchant, son personnage est fabriqué de pitié et de désolation tant les choses qui l’ont entourées (et l’entoure toujours) sont horribles. Un fait troublant de son enfance qui ne s’efface pas, une vie ratée et une femme guère confiante. Marcia Gray Harden ayant autant de mérite que le reste du casting. Ce qui est aussi le cas pour Laura Linney. Petit rôle mais beaucoup d’effet et une très grande importance dans le déroulement du récit. Casting en or traversant une mise en scène somptueuse de chaque instant et à chaque plans. Le décors miteux d’un Boston en ruines est tout simplement presque parfait et Clint Eastwood s’approprie tout l’espace disponible pour nous faire ressentir au maximum le malaise. En gros, le spectateur rentre facilement dans le film, dans l’histoire et s’identifie sans problème aux personnages. Mais pas sans difficultés ! Car les faits contés par le réalisateur sont bel et bien d’un réalisme effarant et jamais vu pour un film américain de ses dernières années. Si je pouvais mettre 12/10 je le ferais sans hésitations car en plus de nous livrer l’un des plus beaux films de l’histoire du cinéma, Clint « Harry » Eastwood plombe son film de qualités techniques. Photographie léchée et digne d’un tableau de grand peintre, bande-sonore classique en total osmose avec ce qui se passe à l’écran,… etc Le plus bel exemple étant le large travelling final de la fameuse rivière Mystic. Prouvant bien que quand on va à la mort on y va seul.

Eastwood offre ici un film à la fois dramatique , passionant et intriguant les deux heures passent sans trahir la moindre longueur les trois acteurs immenses que sont Kévin Bacon , Sean Penn et Tim Robbins sont géniaux et pour couronner le tout Eastwood derrière la caméra est littéralement génial et offre quelques plans de caméras géniaux . Bref pas loins du chef-d'oeuvre !

Après avoir incarné l'une des figures les plus emblématiques du western spaghetti sous la houlette de Sergio Leone, Clint Eastwood se lança avec talent dans la réalisation, délivrant de solides films de genre (Un Frisson dans la Nuit, L'Homme des hautes Plaines, Honkytonk Man) qui lui permirent une bonne consécration. Mais il faudra attendre les sorties de Pale Rider, Bird et Impitoyable pour qu'Eastwood soit enfin reconnu en tant que cinéaste émérite. Désormais, les succès s'enchaîneront, et les dernières œuvres du réalisateur (Million Dollar Baby, le diptyque Mémoires de nos Pères — Lettres d'Iwo Jima) répondent à l'appel pour confirmer que celui-ci n'a en aucun cas égaré sa couronne. Mis en bouteille en 2003, Mystic River relate une sombre affaire de meurtre bouleversant le morne quotidien d'une banlieue de Boston et faisant ressurgir les liens d'amitié entre trois hommes, autrefois altérés par une sinistre histoire d'enlèvement dont l'un d'eux fut victime. Vingt-quatrième réalisation d'Eastwood, ce remarquable polar au climat morose et glacial demeure sans nul doute l'opus le plus abouti du cinéaste dans un tel registre.

L'excellence de Mystic River repose sur une poignée de facteurs indissociables les uns des autres: un vigoureux scénario pondu par Brian Helgeland, adapté avec brio d'un roman de Dennis Lehane, des interprètes au sommet de leur art, ainsi qu'une mise en scène fluide et accrocheuse, exploitant à merveille le potentiel du format scope. Clint Eastwood prend pleinement le temps d'exposer le cadre et les personnages du sujet, chose qui pourra en rebuter certains, car le récit fait montre d'une lenteur aussi évidente que nécessaire. Derrière les échanges de prime abord insignifiants entre les protagonistes se tisse une puissante réflexion sur le deuil, la suspicion, le désir de vengeance et, par-dessus tout, la force inéluctable du destin. Si Sean Penn et Kevin Bacon ont tous deux trouvé un rôle parmi les plus marquants de leurs carrières respectives, Tim Robbins ne fait rien moins que crever l'écran dans la peau de cet homme meurtri par un traumatisme d'enfance vis-à-vis duquel le parcours de l'enquête porte à croire qu'il est le coupable de ce sordide assassinat. La caméra envoûtante d'Eastwood, la densité dramatique de l'intrigue et la psychologie particulièrement étoffée des personnages nous ouvrent ainsi les portes à un passionnant film policier, au service d'acteurs non moins exceptionnels, dont la bande-son aussi belle que discrète porte par ailleurs la marque de fabrique de son auteur.

Un petit chef-d'œuvre que ce Mystic River, vibrant « témoignage » de la maestria d'Eastwood pour un genre qui demeurera décidément son domaine de prédilection avec le western. On reste captivé de la première à la dernière scène devant un tel bijou de polar, noir, pessimiste et peut-être bien intemporel. Grandiose.