Big Bad Wolves
Critiques spectateurs
Réalisateur: Aharon Keshales, Navot Papushado Avec Guy Adler, Lior Ashkenazi, Dvir Benedek, Gur Bentwich, Tzahi Grad, Rotem KeinanInscrivez-vous ou connectez-vous pour ajouter votre avis !
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publié le 09/02/2016 - 19:30
99,9% d'excellence
Il arrive qu'une oeuvre atteigne la perfection. Mais trop souvent, un détail, un rien, va gâter le travail, et ravaler le résultat au rang d'oeuvre magnifique... mais pas parfaite.
Big Bad Wolves est dans ce cas : sur un thème des plus risqués, le film parvient à éviter les nombreux écueils, les facilités scénaristiques et les clichés à 2 balles pour en balancer plein la gueule au pauvre spectateur qui n'en demandait pas tant (surtout si comme mapomme il a pas zieuté le dos de la jaquette avant de mater et s'attendait à une brave série Z de loup-garou).
Film noir au possible, n'épargnant pas grand chose au sensibilités diverses, l'horreur n'y est pourtant pas visuelle, mais purement psychologique, le tout dans une ambiance tendue (sans être lourde), qui parvient à se maintenir bien que certains événements du quotidien tentent de se taper l'incruste et de ramener les protagonistes dans la normalité. Les personnages, plus fouillés qu'on ne le pense de prime abord (sauf pitêt le flic), sont incarnés avec une maestria rare, rendant parfaitement leurs complexités, leur conférant à chacun une véritable plausibilité... des plus flippantes.
Parsemé de scènes visuellement atroces, le réalisateur à privilégié le réalisme au spectaculaire. Sans aller jusqu'à nous épargner les cadavres décapités ou les scènes de torture sans aucune ellipse, il ne les montre cependant que très brièvement, alliant avec élégance la pudeur de la fiction et la violence de la réalité.
Mais alors, où c'est-y qu'ça coince ?
Les 5 dernières secondes.
Alors que tout le film est un pamphlet sur ce qui est acceptable ou non au nom de la justice (ou de la vengeance, selon le personnage que l'on préfère), les 5 dernières secondes viennent tout foutre par terre, rabaissant toute l'écriture au niveau d'un Bronson de la pire époque (Un taré armé dans la ville), vulgaire apologie de la vengeance, bien-pensante et bien propre sur elle.
Mon p'tit conseil de montage : lorsque, à la toute fin (1h40m40s environ), vous entendez un flic (un figurant), au téléphone, dire : "non, rien du tout", puis sortir et fermer la porte, stoppez la lecture. Mieux vaut se poser des questions intelligentes après un film dérangeant que se conforter dans le conformisme bien-pensant.