American Nightmare

Assez surpris, je pensais pas que ce serait aussi sympas. Bien sûr, ça reste assez prévisible mais le principe de la purge est très intéressant. Par contre j'aime la performance des acteurs, même Ethan Hawke se donne à fond.

Pour ma part j'ai grandement appréciée ce film. L'histoire est original un nouveau concept qui en a forcément fait réfléchir plus d'un!! Certe le 1 est plus au moins ennuyant, mais le 2, se démarque, l'action est au rendez vous ! Je vous conseilles fortement d'aller voir le 2 qui est actuellement au cinéma !

Totalement politiquement incorrect, fou et irréalisable dans la vraie vie, mais on s'en fout c'est du cinéma donc tout est permis même si c'est difficile à avaler l'idée que les Américains soient autorisés 12 heures par an à tuer n'importe qui et libérer ainsi les pulsions qu'ils gardent en eux tout au long de l'année. Grâce à cela plus de chômage ni de meurtres tout le reste de l'année, ouais totalement surréaliste mais bon j'adore l'idée.

Une riche famille avec à la tête l'excellent Ethan Hawke se prépare à passer les 12 heures de la purge tranquillement à se regarder un dvd dans leur maison hyper protégée contre l'effraction (c'est lui qui est l'inventeur de ce système anti violation) quand tout à coup un grand black débarque à la porte en criant à l'aide. Le gamin lui ouvre et les ennuis commencent.

Une bande de jeunes bourgeois à la FUNNY GAMES avec des masques hyper flippant veulent le noir SDF réfugié dans cette famille. Donc soit ils le livrent soit ils rentrent de force.

L'acteur qui joue le mauvais n'a vraiment pas besoin de masque, rien que sa gueule est excellente, il est parfait pour ce rôle. Dommage qu'il ne soit pas plus développé.

J'avais aussi deviné le twist dès le départ. Faut dire qu'à force de bouffer des home invasion, difficile d'être encore surpris, mais c'est comme une drogue, on connaît tout de ce genre de film mais on en veut encore d'autres, et vite !!!!!

Le scénar part sur un pitch original, mais le film s'essouffle vite et les acteurs sont plutôt moyens. Vous pouvez y consacrer 1H30 si vous n'avez rien d'autre à vous mettre sous la dent.

Et là j'aime bien, on a l'impression que les personnage du film parle de cette fameuse nuit, comme on parlerait de la nuit Halloween, ou du premier de l'an, voyez d'un ton détaché, comme si après tout c'était normal de tuer son prochain, car vous voyez c'est pour le bien de tous, ça permet... de canaliser la violence, de chacun, ainsi les 364 autre nuit, eh bien il n'y a plus aucun meurtre ! Et aussi voila une solution au problème du chômage, car les premières victimes sont avant tout les indigents, donc plutôt les chômeurs (peut-être le soumettre à Hollande cette idée, pour lutter contre le chômage). En fait c'est assez marrant, on nous dépeint un quartier de cartes postales, belles maisons, belles voitures, voisins copain comme cochon, et des mecs en train d'affûter leur machettes, ou se fournir en munitions.

Et là, mes bon amis, arrêtons nous 5 minutes, sur un tel concept voulez-vous ? On autoriserait ainsi le meurtre pendant une nuit, et après c'est bon, c'est le meilleur des mondes ? Ben, à mon avis, non ! vous savez très bien que cette fameuse nuit se prolongerait le jour suivant, la nuit suivante et ainsi de suite, la violence est... addictive, surtout compte tenu du tempérament de cette population et de la quantité d'armes à feux qui existe dans ce pays. On pourrait transposer ça à la Rome antique. Le peuple pouvait assister à des carnages dans les arènes, mais bien souvent la boucherie se poursuivait dans les gradins, entre spectateurs atteints d'hystérie collective. Nous sommes des bêtes ne l'oubliez pas et je dirais même plus, la bête la plus dangereuse de la planète.

Par contre ce qui cloche complètement dans le film c'est la facilité, et l'absurdité. C'est le petit copain qui, parce que le père de sa copine ne veut pas de lui, décide de le butter. Ouais, mais bon à mon avis après ça, c'est la fille qui ne voudra plus de lui. D'autant que cette séquence est gratos et n'apporte pas grand chose au film. Et puis le fugitif, qu'un jeune imprudent laisse rentrer, et qu'il faut livrer à ses poursuivants... Non, là ça devient trop facile.

D'autant que notre personnage principal, en ingénieur spécialisé, il conçoit un système de sécurité, et les autres arrachent la porte sans coup férir, à l'aide d'une bagnole... pas terrible l'ingénieur là !

Les assassins rentrent dans la maison fleurs au fusil, c'est le cas de le dire, apparemment sans réaliser que si eux sont armés, leurs victimes le sont aussi (curieusement je rejoins là un argument de la NRA, qui consiste à dire que chacun doit être armé contre l'autre, voyez, tout le monde a ses arguments). De plus rentrer comme ça dans une maison que les habitants connaissent bien mieux que vous, c'est... très risqué, car si vous faites feu avec un fusil de chasse dans un espace clos, vous transformez tout le monde en charpie.

Voyez, c'est dommage, ça déconne pas mal, en faisant dans la facilité, et laisse entendre que voilà on est prêt à flinguer le voisin pour presque rien ! Vous savez comme moi que la plupart des meurtres ne sont pas "réfléchis" et sont fait sous le coup de l'émotion ou de la passion, c'est pas si simple le mécanisme de le violence. Et c'est dommage car il y aurait eu matière à dire et à poser la question : Que ferions-nous s'il nous était possible de tuer ceux que nous fréquentons tous les jours, et avec les quels nous avons d'éventuels conflits, car les relations humaines, sont source... de conflits. Le jour, dans je ne sais quel futur barbare, où nous aurons totalement supprimé les relatons humaines, vous verrez que la violence aura presque disparu.

Mais je suis certain également que le passage à l'acte donnerait le "goût du sang" à bien d'autres qui ne pourraient pas s'empêcher de remettre le couvert avant la prochaine fête sanglante légale... Et puis, il y aurait forcément tous les problèmes de ranc½ur, de vengeance, "tu as tué quelqu'un que je connaissais", qui font qu'à mon avis la nuit de meurtres ne se terminerait pas aussi facilement que ça. Au couvre-feu oui, mais des représailles dans le temps ensuite...

Sinon, et bien moi je l'ai bien aimé l'acteur qui fait le méchant principal. Il me rappelle un peu celui qui faisait celui dans "Class 84", face d'ange, mais finalement très pervers. Moi j'aime beaucoup. Et cette démesure jouissive était beaucoup mieux employée dans "Class 84" je trouve !

Les "rebondissements" sont de l'ordre du mille fois vu pour les habitués du genre, et pour un film qui veut dénoncer la violence et sa société clivée par les paradoxes, le film ne s'embarrasse pas d'illogismes et de certitudes douteuses (une nuit où tout le monde peut tuer qui bon lui semble, suffit à réguler la violence dans la société. Cela tendrait plutôt à entraîner certains, à mon avis).

Reste un film assez rondement mené, tendu et divertissant. Mais quel dommage que son charismatique méchant soit si peu exploité...