La Cabane dans les Bois

The Cabin in the Woods / La Cabane dans les Bois – Drew Goddard – 2012 – 8/10

Voilà une bien bonne surprise au rayon horreur ! Contre toute attente, ce film aux allures de petit slasher ultra-conformiste (et donc très con) marque une nette différence au milieu des misérables productions actuelles. Plutôt que de suivre bêtement les sentiers battus, The Cabin in the Woods les utilise pour construire quelque chose de bien différent…

Tout commence de façon assez conventionnelle rappelant d’innombrables classiques comme The Evil Dead, The Texas Chainsaw Massacre ou The Hils Have Eyes. La différence, c’est que l’équipe de jeunes stéréotypes se trouve être l’objet d’une expérience hors-normes. Et comme (évidemment) tout finit par déraper, le film de Drew Goddard en profite pour se lâcher sévèrement ! L’occasion de multiplier les références à des monuments tels que Hellraiser, Land of the Dead (et ses prédécesseurs) ou encore Starship Troopers.

Si The Cabin in the Woods est un film aussi drôle que sanguinolent, il n’est malheureusement pas exempt de défauts. Pour une fois, ce ne sont pas les acteurs qui ternissent le tableau. Kristen Connolly et Fran Kranz sont tout à fait convainquant face à d’autres interprètes plus connus comme Chris « Thor » Hemsworth, Bradley Whitford ou même l’inattendue Sigourney Weaver. En revanche, la trop forte dose d’humour casse un suspens bien maîtrisé et la démesure du panel de monstre à disposition fait amèrement regretter de n’en voir que quelques-uns à l’œuvre (en l’occurrence des zombies, déjà vus et revus).

Néanmoins, malgré les défauts, Drew Goddard prouve qu’il peut faire beaucoup mieux que le mauvais Cloverfield dont il avait signé le scénario.

Merci à Lena pour m’avoir recommandé ce métrage. Merci à Clément pour m’avoir permis de le voir dans des conditions optimales.

C'est bien joué, Whedon et Goddard ont de ce point de vue réussi leur coup; le spectateur a toujours un métro de retard en croyant en avoir un d'avance et le final est plutôt inattendu (surtout quand on repense au début du film!). Pas bête non plus le saupoudrage de références pour les amateurs et le caméo final qui fait franchement plaisir. Encore à mettre au crédit du film, une ambiance décomplexée et quelques effets de bon aloi. Nous avons donc là un divertissement efficace, rondement mené et relativement original.

Le hic c'est qu'il se classe d'emblée dans la catégorie des films qu'on ne verra qu'une seule fois, car le dernier plan passé, on se rend compte qu'on s'est fait promener. Jouer avec les clichés c'est bien, les dépasser c'est autre chose. Au final, l'impression que je retire de ce film pourrait se résumer par "tout ça pour ça".

C'est malin, rigolo, plaisant, mais au fond ce n'est pas grand chose. Enfin, on accordera tout de même à Whedon et Goddard de ne pas tomber dans la complaisance mercantile d'un Scream, ici on ne produit pas séquelle sur séquelle pour faire marcher le tiroir-caisse tout en voulant se faire passer pour plus malin que ce que l'on tourne. Mais on réalise malgré tout un film moins efficace et sympathique que ceux qu'il pastiche.

Le film commence très mal. Un groupe d'amis part joyeusement en week-end quelque-part au beau milieu de nulle part, où ils ont loué un chalet bien moisi au bord d'un lac. Le genre d'endroit idéal pour se faire trucider à la machette par un croque-mitaine masqué armé d'une machette par exemple... Bref, cinq clichés ambulants qui m'ont fait grincer des dents, au point de regretter l'espace d'un instant d'avoir entrepris le visionnage de cette potentielle daube. Le sportif qui ne lâche jamais son ballon de foot US, la pétasse blonde encore plus conne que ses pieds, le junkie constamment défoncé, le beau gosse intello, et enfin la belle étudiante pudique et légèrement coincée, sorte de fantasme contemporain de la brave Amérique puritaine.

Trente premières minutes assez chiantes donc, puis le début du massacre avec des créatures bien craspec, mais du gore tout de même trop discret à l'écran. La soirée trépidante que nos cinq trous du cul s'étaient organisés s'annonce mal barrée, d'autant que ces créatures d'outre-tombe ne semblent pas être sorties de terre par hasard... Si j'évoque le film Cube, ça vous donnera peut-être une petite idée sur le pourquoi du comment de cette intrigue, aussi étrange qu'intrigante, aussi originale que peu crédible. Le film alterne entre horreur pure, survival et auto-dérision, sans parvenir à réellement se trouver, avec certaines scènes qui frisent le grand n'importe quoi. Une intrigue bancale pour un film qui a le cul entre deux chaises du début jusqu'à la fin.

Si on en était resté là, j'aurai refilé à ce film une note sévère proche du zéro pointé, mais je dois bien avouer que les vingt dernières minutes du film valent franchement le coup d’½il, avec une avalanche de créatures cauchemardesques à se mettre sous la dent, pour notre plus grande jouissance ! On sent que les scénaristes se sont lâchés sur ce coup-là, avec un rythme qui s'emballe et du gore un peu plus présent cette fois-ci. Un scénario totalement improbable et qui part en vrille sur la fin, mais carrément fun et qui détonne avec tous ces foutus clichés de la première partie. Beaucoup de spectateurs vont être surpris par ce final, avec en prime la brève apparition d'une certaine Sigourney Weaver, dans un rôle totalement inutile, mais au point où on en est, on s'en fout...

Bref, un film d'horreur plus atypique qu'il n'y paraît au premier abord. Beaucoup de clichés dégoulinants, mais également un paquet de références sympathiques au genre horrifique. A voir pour le fun. Ne ratez surtout pas le plan final !^^