Primeval

Un bon film aventure\horreur, un crocodile au top et une bonne intrigue.

Qu'est-ce qui peut bien différencier "Primeval" de ses autres congénères ?

Son contexte. Le film de Michael Katleman a la particularité de s'inspirer d'un "monstre" bien réel et tristement célèbre, un crocodile du Nil vivant au Burundi, sur les rives-nord du célèbre lac tanganyka, mesurant près de sept mètres et probalement âgé d'une soixantaine d'années selon les estimations des scientifiques ... Surnommé "Gustave" par la population locale, l'énorme crocodile serait à l'origine d'environ 300 attaques mortelles, et serait reconaissable aux nombreuses cicatrices que les balles ont laissé sur son corps. De nombreuses expéditions ont été effectuées pour tenter de le capturer, mais toutes ont échoué jusqu'à aujourd'hui ...Brrr, je plains les pêcheurs du coin ...

Mais outre "Gustave", le réalisateur s'intéresse également au contexte politique du pays où se déroule l'histoire, et qui a sûrement un impact sur les méfaits du monstre. Le Burundi est en effet déchiré par d'incessants affrontements entre Hutus et Tutsis, et la légende veut que "Gustave" ait pris goût à la chair humaine en dévorant les cadavres abandonnés dans les marais ... Une prise de position louable et qui apporte un peu plus de profondeur et de réalisme à l'ensemble.

Je continue la liste des points positifs : "Gustave" est bien foutu, et ses apparitions produisent leur effet, même si la bête se fait trop rare à l'écran, ce qui est de toutes façons toujours le cas dans ce genre de films, suspense progressif oblige ... J'ai notamment bien aimé la scène où le crocodile se tape un sprint gracieux sur la terre ferme, à la poursuite du black qu'ouvrait trop sa gueule depuis le début du film ... Enfin, les couleurs sont superbes, et le réalisateur a très bien mis en valeur les magnifiques paysages de cette région d'Afrique !

Mais tout n'est pas idyllique non-plus, à commencer par les personnages eux-mêmes, bien trop stéréotypés dans le genre américains civilisés qui débarquent dans le trou du cul du monde ... Dominic Purcell est d'ailleurs loin d'être transcendant, et j'aurai bien aimé que "Gustave" se tape la greluche de service ... Quant à la mise en scène, elle s'avère tantôt inspirée, tantôt maladroite, trop nerveuse lors des scènes d'attaques.

Bref,

"Primeval" ne s'illustre pas par l'originalité de son scénario et le charisme de ses personnages, mais mérite des encouragements pour la manière dont le sujet est traité. Les amateurs du genre ne devraient pas être déçus !