Ciao Arrivederci amore

Digne successeur de Mario Bava, Dario Argento et Lucio Fulci dans l'école de l'épouvante transalpine, Michele Soavi s'est illustré au cours de ces vingt dernières années par quelques bandes intéressantes, tant au niveau visuel qu'atmosphérique (Bloody Bird, La Secte, Dellamorte Dellamore). Un faible pour le travail à la télévision éloigna un certain temps le cinéaste du grand écran, avant qu'il n'entreprenne la réalisation d'un nouveau film en ce début de millénaire. C'est ainsi que naquit peu à peu Arrivederci Amore, Ciao, thriller inspiré d'un roman de Massimo Carlotto qui fit grande impression aux yeux de Soavi. Et voici sans nul doute le chef-d'œuvre en date de celui ayant jadis été le disciple et l'homme à tout faire d'Argento ou encore de Fulci. Un modèle rare d'écriture scénaristique, de noirceur et d'épure, qui met sa passionnante intrigue et ses impeccables acteurs au service d'une mise en scène des plus soignée. Tout en tissant une réflexion intelligente sur l'utopie de la rédemption, Soavi nous délivre un des plus fascinants portraits d'ordure jamais vus depuis longtemps dans le genre. La conviction exceptionnelle et le jeu irréprochable de l'acteur principal, Alessio Boni, doivent beaucoup à la réussite psychologique de ce personnage de gauchiste italien anciennement terroriste en Amérique Centrale et reconverti dans le banditisme une fois de retour au bercail. Un grand thriller, glauque, subtil, cruel et électrisant, qui élève définitivement Michael Soavi au rang des maîtres du cinéma de genre italien. Quel dommage que son exploitation en salles fut si modeste…