Oz
Critiques spectateurs
Réalisateur: Adam Bernstein, Alex Zakrzewski, Jean de Segonzac Avec Harold Perrineau, Lee Tergesen, Lauren Vélez, Terry Kinney, Ernie Hudson, J.K. SimmonsInscrivez-vous ou connectez-vous pour ajouter votre avis !
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publié le 23/07/2009 - 09:35
Très bonne.
publié le 01/01/2007 - 00:00
LE must
publié le 01/01/2007 - 00:00
« Débout, Dorothy »
De là, tout le reste n'est que secondaire tant les personnages eux-mêmes semblent être des pantins malmenés par cette entité supérieure — capable de faire se clore des vies à sa guise, de vicier les esprits et de parfois, seulement parfois, distiller de rares touches de bonté. La plus belle preuve de l'influence du décor sur les personnages est sans doute la manière dont toute personne bonne y étant introduite finit par succomber au Mal ; que l'on prenne Beacher, avocat honnête qui finit par devenir l'un des personnages les plus fous et dangereux de la série ; ou encore par exemple que l'on prenne Kareem Saïd, chef suprême des Musulmans d'Oz jusqu'à la saison 3, pur, réfléchi, cultivé, prônant la paix, le calme, et qui finit par lui-même faire les fautes qu'il dénonçait.
Il y aurait mille milliards de paragraphes à composer sur les personnages de Oz, leur complexité et leur crédibilité, mais ça serait inutile. Ils se lient, se délient, s'aiment et se détestent, parfois les deux en constante alternance (cf. Beacher et Keller); et en parlant de liens, quoi de meilleur que ce système de "groupes" très tôt instauré par la série ? Tout le monde sait que jamais les occupants d'Emerald City ne seront tous amis la main dans la main, et de là se sont crées des groupes que tout le monde a assumé (la direction d'EC y compris), qui ont des relations entre eux, et qui eux aussi dans une moindre mesure influe beaucoup sur les comportements des personnages, souvent contre leur grès. Mine de rien, la plupart des personnage ont un fond de bien autant qu'un fond de mal, et intérieurement regrettent souvent leurs actes (cf. Alvarez).
Mais ce serait être aveugle que de séparer les personnages entre deux groupes : le bien et le mal. Aucun personnage n'est réellement méchant dans Oz, tout comme aucun personnage n'est jamais vraiment bon, et ça c'est bien une chose que la série s'efforce de nous montrer : il n'y a pas forcément que des personnes à jeter en prison, mais bien souvent des personnes n'ayant qu'une mince part de haine en eux, et que l'isolement entre des murs met en exergue et amplifie. Bien que ça revienne à se poser l'éternelle question "Avaient-il tout ce mal en eux, ou est-ce Oz qui l'a placée en eux ?".
Car plus qu'une série très sombre et étrange (que les musiques et leurs "Wooowooo" soulignent) ne cachant rien des indénombrables facettes malsaines de l'homme ; oui, par-delà tous ces aspects concrets et tous les personnages, Oz se veut une profonde série de réflexion. Une réflexion qui intervient en deux temps : premièrement via les moults interventions du narrateur – Augustus – dont les phrases ont quasi systématiquement un "second sens de lecture" plus profond qu'il n'y parait; et secondement via les agissements des caractères d'Oz eux-mêmes, nous poussant à nous poser des questions sur le "Pourquoi" derrière chaque acte, et nous faisant nous interroger sur les relations humaines, sur la notion de groupe et d'individualisme, et bien sûr avant tout, sur la société actuelle, pour autant qu'Oz colle toujours plus ou moins à la réalité contemporaine.
Enfin, il y aurait trop à dire sur Oz. J'ai découvert cette série parce que beaucoup dans mon entourage et sur Internet à l'époque, disaient que Prison Break était une série pour bisounours mentant sur la réalité; et que la seule vraie série ayant un jour retranscrit pleinement toutes les nuances de la vie carcérale, était l'indétrônable Oz. Et ainsi, comme nombre de personnes, j'ai suivi cette série lors de sa diffusion sur Série Club... une chose à retirer de cette expérience ? Quelque chose de gratifiant, oui; on ne peut pas regarder Oz dans son intégralité (chaque épisode fait quand même une heure, quand même) et en ressortir le même qu'avant — Oz marque au fer rouge votre âme, ad vitam.