Critiques spectateurs de Cushing

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La Maison du Diable

La Maison du Diable

M’étant enfin procuré le DVD de ce bijou signé Robert Wise (The Day the Earth Stood Still (1951) ; The Sand Pebbles (1966)), je n'ai pu m'empêcher de me délecter à nouveau devant. C'est en effet un des meilleurs films de fantôme de tous les temps.

The Haunting narre l'expérience menée par le Dr Markway (Richard Johnson) sur les esprits dans une terrifiante et imposante demeure réputée hantée. Pour ce faire il invite à ses côtés Eleanor (Julie Harris) et Theo (Claire Bloom) dans la bâtisse, ainsi que le neveu de la propriétaire, Luke (Russ Tamblyn). C'est donc tout en subtilité et en questionnements que l'on nous embarque dans un voyage vers la peur.

Ici, il n'est aucunement question d'effets spéciaux kitsch à souhait, non, ici il est question d'une pure horreur psychologique. La mise en scène ingénieuse et innovante pour l'époque – avec ses mouvements de caméra et ses angles de prise de vue – sert à elle seule à nous terrifier. A aucun moment nous ne rencontrons ces esprits, à aucun moment nous n'avons la preuve qu'ils existent. En effet, les faits semblent tous être explicables, mais le sont-ils vraiment ? C'est en permanence ce questionnement qui torture nos sens et ceux des personnages. Aussi, comme dirait le Dr Markway, « A closed mind is the worst defense against supernatural », il nous aura prévenu !

Mais ces fantômes ne sont pas les seuls choses angoissantes, c'est également cette plongée dans la psyché fragile d'Eleanor – incarnée à merveille par Julie Harris parfaite dans son rôle – dans son long chemin vers la folie. La peur, la mort de sa mère, cette maison qui l’obsède la mènera dans des confins d'épouvantes où nous sommes les seuls témoins impuissants et pétrifiés. La terreur va crescendo, les vingt dernières minutes sont les plus angoissantes, les plus prenantes, votre rétine reste collée à l'écran espérant que tout ceci cesse et là le drame final intervient, implacable ! Jusqu'à la dernière minute nous nous demanderons ce qui s'est passé dans cette maison sans trouver de réponses suffisamment rassurantes.

Que Saw, Hostel, The Hills Have Eyes et tout ces films au gore écœurant au goût douteux aillent au diable, la vraie horreur se trouve dans The Haunting, dans ces films à atmosphère, dans ces plongées dans l'esprit des dérangés, dans ces visites de maisons. Wise nous gâte réellement avec l'un de ses meilleurs film, l'un de ses plus inventif et mémorable. Ne vous faites pas avoir le titre VF, c'est bien un must, un incontournable pour tous les fans de The Others (2001) et compagnie...

8.88235

Publié le 26 Janvier 2013

Django Unchained

Django Unchained

Souvent dit-on que les bandes annonces dévoilent trop d'un film où donnent de fausses illusions, ici ce fut l'inverse. Tantôt le trailer me donnait l'impression d'un énième film d'un Tarantino en perte de vitesse, loin des débuts fastes de sa carrière de réalisateur, tantôt la vue du film prouva que j'avais tout faux !

Django Unchained se penche sur le parcours sanglant (qui l'eut cru de la part de Tarantino) d'un esclave, Django (Jamie Foxx), affranchi par un chasseur de prime, le Dr Shwartz (Christoph Waltz). Rapidement les deux hommes se lient d'une amitié forte alors que Django se révèle être un brillant tireur et un très bon chasseur de prime. Au nom de cette amitié, Shwartz accepte d'aider l'ancien esclave à affranchir son épouse (Kerry Washington) au main de Candy (Leonardo DiCaprio), un riche planteur du Mississipi retranché dans sa plantation gargantuesque surnommée Candyland.

C'est donc pendant 2h50 que l'on découvre cette fantastique épopée sur fond de traite des nègres. Dans ce long métrage, Tarantino rend un vibrant hommage aux westerns spaghettis. Le point d'orgue de cet hommage est sans conteste le nom Django, patronyme du héros de Sergio Corbucci incarné par Marco Nero. Le cinéaste le soulignera d'ailleurs dans les quelques lignes qu'échangent Foxx (nouveau Django) et Nero (premier des Django) accoudés à un comptoir, l'un expliquant comment son nom se prononce et l'autre soulignant qu'il le savait déjà. On notera aussi la reprise de la magnifique chanson du film de 1966 (cf ci-dessous). C'est d'ailleurs là que je pourrais chipoter un peu en critiquant la BO, bien qu'il y ait de très bons titres, j'avoue que le rap m'a un tant soit peu consterné dans ce type d'histoire qui se veut un héritier du passé glorieux du 7ème Art. Néanmoins, le film serait bien limité s'il se contentait d'être un simple hommage, aussi ce serait méconnaître Tarantino que de se borner à ce simple constat.

En effet, comme je le soulignais l'histoire est très bonne. On pourrait peut être reprocher une narration un peu décousue, comme sur Death Proof (2007), mais arrivé à la fin, on se rend compte que l'ensemble forme en réalité, un tout parfait et incessible. Aussi, la construction du personnage de Django et sa relation avec Shültz font vraiment la force de ce long métrage. Long métrage appuyé par des dialogues comme seul Tarantino sait en écrire, mais pas le Tarantino de Inglorious Basterds (2009), non je parle du Tarantino de Pulp Fiction (1994) ! Il y a de véritables répliques d'anthologie dans ce film et Spike Lee pourra bougonner comme il veut dans son coin, '' nega '' n'est en aucun cas utilisé à outrance. Au contraire, il me semble normal qu'un film qui traite des esclaves dans le Sud profond des années 1850 emploie ce terme et présente tant de cruauté envers les noirs. Ce n'est en aucun cas un manque de respect envers les ancêtres de cette communauté et encore moins une marque de racisme.

Pour achever ce petit tour d'horizon, il faut évidemment se pencher sur les performances des acteurs. Christoph Waltz s'impose incontestablement. Après avoir joué un officier SS dans Inglorious Basterds, le voici de retour dans celui du partenaire de Django, et il se révèle encore meilleur que dans le précédent film. Son jeu s'allie à merveille à la patte Tarantino et le duo Django / Shültz est sans aucun doute renforcé par l'alchimie entre Waltz et Foxx. Citons de même, DiCaprio qui ne finit plus de nous montrer ses talents d'acteur depuis quelques années, après avoir excellé dans Shutter Island (2010) et J. Edgar (2012), il était tout normal de le voir jouer du Tarantino dans un rôle sur mesure. Achevons, par le rôle de Stephen incarné par Samuel Jackson, acteur incontournable pour le cinéaste qui lui créé ici un sacré personnage haut en couleur aux répliques percutantes et mémorables.

Au final, Django Unchained est un des meilleurs films de Tarantino qui excelle en tout point à raconter son western spaghetti en l'honneur de deux de ses cinéastes favoris, Sergio Leone et Sergio Corbucci, pères de ce sous-genre. Le cinéaste, épaulé par un casting première classe, rend une copie soignée qui souffre seulement par quelques détails mineurs mais qui brille par son histoire, ses personnages et sa mise en scène. Tarantino est de retour et ça fait du bien !

9.33333

Publié le 25 Janvier 2013

Moonraker

Moonraker

Après le très bon The Spy Who Loved Me, c'est la douche froide face à Moonraker, un des épisodes les plus ridicule de la saga.

Le pitch de base c'est quand même : Bond dans l'espace qui se bat au laser contre des criminels. Et ce n'est pas tout, ajoutons de l'humour burlesque, parce que c'est bien de surfer sur Star Wars, mais surfons aussi sur Le gendarme et les extra-terrestres ! Bon d'accord, il est vrai que j'exagère un peu, tout ridicule qu'il soit, Moonraker ne tombe quand même pas aussi bas. Même si l'humour quasi-omniprésent fait davantage penser à une comédie qu'à un thriller d'espionnage. En effet, il suffit de voir ce qu'est devenu Jaws, un être totalement absurde qui se fiance ! Je ne parlerai même pas de Roger Moore déguisé en espèce de Clint Eastwood du pauvre ou alors en touriste visitant Venise dans sa gondole-mobile. Passons aussi vite fait sur Michael Lonsdale qui interprète un vilain bien peu charismatique au plan machiavélique mais hautement absurde même pour du James Bond.

Et pourtant, il y a pas mal de bons concepts. Corinne Clery, aussi bref que soit son rôle reste le personnage le plus mémorable du film. N'oublions pas non plus la résidence Drax en Californie qui est très classe et digne des repères des plus grands vilains de la saga. Les effets spéciaux ainsi que les décors de la base de lancement et de la station orbitale (je ne pensais pas un jour associer ces mots avec ceux de James Bond) sont également magnifiques et très bien réussit. Moonraker possède vraiment les qualités pour un être un bon film. Même Rio, pour la première fois Bond arrive au Brésil, il y aurait pu avoir un potentiel énorme, mais non, même OSS 117, Rio ne répond plus s'avère être plus réaliste que cet opus de 007. Tout aussi ridicule que soit la bataille dans l'espace (sigh), force est d'avouer également que c'est un climax digne de la série. Aussi, durant les deux heures du film, on ne s'ennuie pas une seconde.

En réalité le problème c'est que tous ces ingrédients offre un très bon divertissement populaire mais pas un James Bond. Moonraker s'éloigne vraiment trop des autres films. C'est un fait, c'est le style Moore d'avoir de l'humour et des situations absurdes, mais ici c'est too much, on tomberait presque dans la parodie. En effet, la plaisanterie est poussée trop loin et fait de cet opus un des moins réussit de la saga.

7.22222

Publié le 29 Octobre 2012

Skyfall

Skyfall

Que dire de Skyfall ? Ce genre de film, c'est exactement le type d’½uvre qui offre un sentiment indescriptible. Tentons d'en voir ses défauts et ses qualités.

Commençons par l'histoire. Elle est dingue, elle sait reprendre les acquis du reboot en y ajoutant une dose d'humour à mi chemin entre Connery et Dalton. En cela le film est parfait, les répliques sont croustillantes sans alourdir pour autant le métrage. Mais l'intrigue ce n'est pas que cela, c'est aussi un magnifique hommage à la franchise qui aura fait du personnage de Fleming un mythe. En effet, les scènes et les dialogues sont truffés de clins d’½ils à GoldenEye, Licence to Kill, Goldfinger, et j'en passe ! Ajoutons à cela la belle BO de Thomas Newman qui réinterprète les ères célèbres de la saga avec brio. Néanmoins le film ne s'arrête pas à un simple passage en revue de la carrière de 007, il propose également une histoire qui explore les démons de Bond, une histoire hors des sentiers battues, une histoire qui surprend et interpelle. L'ensemble est très tendu, on se demande ce qu'il va se passer quand arrive enfin le final, un choc inimaginable.

On peut néanmoins regretter le manque d'exotisme dans la seconde moitié du film, c'est là le reproche majeur. Ce film, tout génial qu'il soit, manque grandement à une règle importante dans la saga : nous faire voyager. Et pourtant les scènes chinoises ainsi que celle sur l'île de Silva sont somptueuses ! La photographie et les prises de vues sont irréprochables. Ce casino de Macao restera gravé à jamais dans ma mémoire.

Aussi, bien qu'il est original de donner plus de place à M, on regrette le peu d'importance qu'ont les Bond girls sur l'histoire. Et pourtant Bérénice Marlohe en incarne une ensorcelante et fascinante, c'est un véritable gâchis scénaristique que le traitement de son personnage. Toutefois, le gâchis est vite compensé par un Javier Bardem brillant ! Sa prestation de salaud bondien terrifie et subjugue, je ne sais pas si j'irais jusqu'à dire qu'il est l'un des meilleurs, mais en tout cas il s'en approche. Craig de son côté s'est totalement approprié le rôle, il se montre vraiment à la hauteur de géants tel que Sean Connery ou George Lazenby. Le personnage fait aussi moins action man américain que dans Quantum of Solace. On peut quand même reprocher quelques traits ''out of character'' de Bond comme sa remarque peu constructive face au Dernier Voyage du Téméraire de Turner, lui qui est normalement un homme plutôt cultivé et raffiné. Mais ceci étant plus le fait des scénaristes que de Craig lui-même.

Au final, Sam Mendes réussit la prouesse de mêler hommage et histoire constructive. La toute fin laisse d'ailleurs planer un moment de nostalgie et de mélancolie. A la manière de la dernière scène de Star Wars VI, on verrait presque les fantômes de Bernard Lee, Lois Maxwell et Desmond Llewylen, regarder d'un air bienveillant une relève assurée ! Skyfall est donc un excellent Bond, un opus charnière dans la saga qui mérite amplement d'être découvert, malgré des défauts somme toute quand même assez importants.

8.1

Publié le 28 Octobre 2012

L'Espion Qui M'Aimait

L'Espion Qui M'Aimait

Après un correct Live and Let Die et un très agréable The Man with the Golden Gun, voici le retour de Roger Moore dans ce très bon épisode.

Le pré-générique annonce la couleur, un Moore qui s'est pleinement approprié 007 avec un certain sens d’auto-dérision qui ne tombe pas pour autant dans l'auto-parodie. L'humour est effectivement bien dosé, ne tombe pas dans le grotesque et sert plutôt bien l'histoire (ce qui n'était par exemple pas le cas dans Live and Let Die). L'intrigue se montre des plus classiques certes, mais s'avère être efficace et très bonne. Le film peut se diviser en deux parties, l'Egypte et la Sardaigne. La partie égyptienne est la plus aboutie visuellement, il y a de très belles images et une mise en scène plutôt inventive. Les scènes du Caire et du train ne sont pas sans rappeler From Russia with Love de par leur aspect mais surtout par cette ambiance d'espionnage pur et ce suspense. Une très belle réussite magnifiée par une BO envoûtante de John Barry. Ajoutons à cela de l'action justement dosée et c'est le cocktail parfait. La seconde partie se montre moins ambitieuse et plus classique mais elle conserve ses bons moments et les décors gargantuesques de Ken Adam ajoutent de la splendeur à la chose. Parlons aussi de la très belle bataille finale dans le bateau de Stromberg résurgence des climax de You Only Live Twice ou encore Goldfinger. La Lotus Esprit submersible offre aussi de grands moments de rigolades et d'actions.

Les personnages sont également très bien écrit. Comme je l'évoquais Moore semble s'être approprié pleinement Bond. A noter qu'il a enfin laisser le Bourbon de côté pour le vodka/martini de rigueur. Le clin d'oeil à On Her Majesty's Secret Service est aussi très bien trouvé et permet de montrer que derrière la façade Bond reste ravagé par la mort de son épouse. La ravissante Barbara Bach se montre excellente dans son rôle d'espionne même si au final le sub-plot avec Bond qui tue son petit ami, idée des plus intéressantes soit dit en passant, ne sert pas à grand chose. Le tour ne serait pas complet sans parler des salauds de l'histoire. Curt Jurgens semble avoir bien compris les codes et offre une prestation plutôt bonne même si sa mort est des plus ridicules. Jaws se montre assez terrifiant dans son rôle de colosse aux dents d'aciers, ce qui ne sera hélas pas le cas dans Moonraker où le personnage ne deviendra plus qu'un simple running gag.

Le film comporte tout de même quelques idioties mais c'en est une en particulier qui gâche le film, c'est la relation M/Gogol. Certes, c'est la période de la Détente, on essaie le rapprochement Est/Ouest, mais on reste tout de même en Guerre froide ! Il me semble totalement irréaliste que le chef des services secrets russes et du MI-6 se montrent mutuellement leur visages, deviennent de grands amis et s'appellent par leurs vrais noms ! C'est une véritable brèche dans la sécurité du Royaume-Uni et de l'URSS. Ne parlons même du fait que Bach connaisse la véritable identité de Q et de la stupide base secrète dans les ruines d'un temple égyptien.

Néanmoins The Spy who Loved Me reste un très bon film qui pourrait facilement se glisser dans le top 10 des meilleurs Bond. Ça a ses défauts, mais dans l'ensemble ce film reste une véritable réussite qui mérite que l'on s'y attarde !

8.125

Publié le 25 Octobre 2012

Quantum Of Solace

Quantum Of Solace

Marc Foster reprend la main pour nous offrir la suite directe de Casino Royale. Autant dire que cet opus n'est pas mauvais mais n'en a ni la grandeur, ni l'excellence.

En effet, commençons par cette surenchère d'action. Il est vrai qu'un Bond a par définition de l'action, mais ici ça prend littéralement le pas sur le développement de l'histoire et des personnages. Ceci n'aidant pas une intrigue encore une fois très dure à suivre. Ajoutons à cela l'illisibilité de ces scènes, ça saute dans tous les sens et c'est tellement désagréable à regarder.

L'autre gros point noir, c'est bien le peu de cas qui sont fait des codes de la saga cinéma, d'accord, le mot d'ordre du reboot est de jouer avec ces derniers, encore faut-il les utiliser ! L'ironie est quasiment absente, le James Bond theme n'est pas utilisé (si ce n'est dans le générique de fin). Ensuite, il ne séduit même pas la Bong girl principale (jouée par Kurylenko) et se contente d'un petit baiser d'adieu. Mais c'est surtout le personnage de Bond qui a perdu ce flegme et cette touche british qui faisait toute l'originalité de la saga. En effet, 007 aurait tout aussi pu être remplacé par n'importe qu'elle action man américain de Jason Bourne à John McClane.

Néanmoins, l'histoire est intéressante et dans l'ère du temps. Amalric jouant à merveille le salaud bondien, on le sent des plus à l'aise. Aussi, je trouve cela une très bonne idée que cette organisation Quantum qui rappelle l'époque bénit de la saga avec le SPECTRE. A noter aussi le clin d'oeil à Goldfinger avec une des Bond girl secondaire couverte, cette fois-ci, de pétrole et jetée morte sur son lit dans une position similaire à celle de Shirley Eaton.

En somme, Quantim of Solace est un bon divertissement et un sympathique film d'espionnage mais qui s'éloigne trop des fondements de la saga, notamment à cause de cette déplorable américanisation. Ce n'est donc pas un incontournable certes mais l'ensemble reste tout de même regardable et plaisant.

6.68182

Publié le 25 Octobre 2012

Casino Royale

Casino Royale

Finit la rigolade pour James Bond, c'est l'heure d'un reboot... et il était temps !

En effet, c'est un véritable retour au source pour la saga après les errements de la période Brosnan. Casino Royale se montre dans la pure lignée des premiers Connery et du Lazenby, une histoire plus centrée sur l'espionnage et sur une intrigue se voulant davantage réaliste, que sur le bling bling et le spectaculaire. Bien que le roman ne soit pas parfaitement respecté, les grandes lignes et l'essentiel en a été extrait. Le scénario se montre toutefois un peu confus et difficile à suivre par moment mais la tension de certaines scènes furent magnifiquement retranscrites, comme la partie de carte ou la séance de torture.

Aussi, Daniel Craig est vraiment excellent dans son rôle. Sa gueule ressemble bien aux descriptions qu'en avaient faites Fleming (si ce n'est qu'il est brun et non blond). Psychologiquement également, on revient au temps de Dr No et From Russia with Love, un tueur froid et violent tout en étant un homme distingué et porté sur le luxe.

Je poursuivrais en parlant de Vesper qui s'avère être elle aussi très proche de la création de Fleming. Eva Green colle effectivement parfaitement à ce personnage. Mads Mikkelsen réussit aussi sa performance envoûtante de sadique et de petit génie.

S'il y avait à chipoter, on pourrait critiquer les décors pour les Bahamas dont on sent l'écran vert derrière ces ciels parfaitement bleus et cet océan parfaitement plat. On pourrait aussi déplorer la sous-utilisation du James Bond theme ainsi que le quasi non-emploi de répliques pleines d'ironies chère à la saga.

En somme, Casino Royale est un virage à 360° après la grosse blague que pouvait être Die Another Day. Un virage bienvenue dans une saga qui s'était embourbée dans ses propres clichés, ne devenant plus que la parodie d'elle-même. Il est vrai que l'on peut reprocher certains choix mineurs et une histoire à la narration un peu trop complexe mais l'objectif est tout de même atteint. Cet opus se hisse en effet, parmi les meilleurs films de la saga.

8

Publié le 23 Octobre 2012

L'Homme au Pistolet d'Or

L'Homme au Pistolet d'Or

Guy Hamilton revient pour la troisième pour nous proposer cette fois-ci l'adaptation de The Man with the Golden Gun qui marque la fin de la collaboration mythique entre Saltzman et Broccoli.

C'est un film plutôt classique, qui se montre plaisant et très agréable à suivre. Le tout est toujours aussi porté sur l'humour éloignant énormément Bond de la vision de Fleming mais l'on a droit tout de même à de très bonnes répliques (notons également, l'excellente chanson-titre de Lulu). Aussi, la narration est moins décousue et mieux maîtrisée que dans Live and Let Die ce qui permet une meilleure immersion dans le long métrage. Néanmoins, il existe beaucoup d'incohérences sur la partie thaïlandaise du film. En effet, la villa et l'environnement de Hai Fat me paraissent bien chinoisantes (l'architecture, les vêtements des gardes, même le nom du millionnaire, ...) et depuis quand le sumo et le karaté sont des disciplines thaïs ? De plus comment ce fait-il que les nièces de l'agent hongkongais qui travaille avec Bond vivent en Thaïlande ?

Au niveau des personnages, Roger Moore commence à prendre ses marques, en imposant un Bond dans la lignée de Simon Templar. De son côté, Christopher Lee semble vraiment à l'aise et l'on ressent tout l'amusement qu'il tire de son rôle de Scaramanga. Scaramanga qui s'avère être un des salauds bondiens les plus originaux et marquants de la saga. Le duel final est par ailleurs un des sommets du film. Les Bond girls de leur côté, sont par contre parmi les plus transparentes de la série, entre une Britt Ekland incarnant une blonde écervelée agaçante et une Maud Adams en amante silencieuse. Il reste toujours quelques sourires devant le rôle surjoué et récité de Hervé Villechaize.

En somme, ce neuvième opus n'est certainement pas le meilleur de la saga mais possède des moments agréables et un vilain des plus marquant.

8.3

Publié le 21 Octobre 2012

Vivre et Laisser Mourir

Vivre et Laisser Mourir

Sean Connery a définitivement tiré le trait sur James Bond (enfin sans compter Never Say Never Again, un film à part n'étant pas produit par Eon), c'est donc au tour de Roger Moore de reprendre le smoking. Ce film marque aussi le retour de Guy Hamilton à la réalisation qui nous avait déjà offert Goldfinger en 1964.

Commençons par nous pencher sur le nouvel interprète de James Bond, Roger Moore. Il nous offre un jeu plus distingué (la cigarette et la vodka/martini de rigueurs sont désormais remplacés par un cigare et un bourbon à l'eau sans glaçons), un jeu qui est aussi un peu moins décomplexé notamment avec un humour british omniprésent et une attitude encore plus flegmatique. Néanmoins l'acteur reste dans l'ombre de son prédécesseur, il aura encore du chemin à faire avant de vraiment s'imposer.

Au niveau de la mise en scène, l'ensemble est très peu inventif, presque télévisuel. La photographie reste toutefois de qualité.

La narration de son côté est totalement décomplexée, on saute de location en un claquement de doigt, sans effort pour véritablement nous faire ressentir l'ambiance du lieu. Aussi, l'humour domine largement le long métrage est affaiblit des scènes qui auraient pu devenir anthologique (par exemple, l’excellente course poursuite en bateau est parasitée par les stupides scènes avec le très caricatural shérif Pepper). Mais bon, dans l'ensemble ce n'est pas déplaisant pour autant. C'est un autre genre, loin du roman certes, mais qui a marqué une période importante dans la saga.

Enfin, on ne peut négliger l'impact de la blaxploitation dans Live and Let Die. A tout moment, dans les scènes de New York, on s'attend à voir débarquer Richard Roundtree ou Pam Greer au détour d'une rue. Il y a d'ailleurs des seconds couteaux de ce courant artistique qui jouent dans ce film comme Julius Harris (dans le rôle au combien ridicule mais au combien charmant de Tee Hee) ou encore Earl Jolly Brown. Il y a même la première Bond girl afro-américaine de la saga en la personne de Gloria Hendry.

Au final, Live and Let Die n'a certainement pas l'envergure et l'excellence d'un On Her Majesty's Secret Service ou d'un From Russia With Love mais il tient la route malgré ses défauts et offre un bon divertissement bondien agréable à regarder.

7.33333

Publié le 19 Octobre 2012

James Bond 007 contre Dr. No

James Bond 007 contre Dr. No

Dr No est la première incarnation live de James Bond qui lui rende justice !

En effet, l'histoire et l'ambiance sont assez proche du roman originel. Bon, il est vrai que certains détails furent enlevés ou ajoutés, mais l'esprit de l'oeuvre de Fleming est là. Aussi, on ne s'y trompe pas, le cocktail (au shaker pas à la cuillère) fait d'aventure, de mystère, d'exotisme et d'espionnage est une recette gagnante. Il sera la base pour nombres de film du genre qui suivront. L'atmosphère de l'intrigue, néanmoins, serait incomplète, s'il n'y avait pas ces autres marques du thriller bondien : BO envoûtante (accompagnée d'excellentes chansons : Three Blind Mice et Under the Mango Tree), décors géniaux de Ken Adam (la décoration et l'aspect général de l'intérieur de la base de No sont magnifiques) mais surtout photographie au délicieux charme rétro.

L'ensemble est accompagné par de très bons acteurs. En premier lieu, Ursula Andress, une royale inconnue qui se propulse au rang de sex symbol grâce à son rôle sensuel de Honey Ryder. Ensuite, Sean Connery qui pose sa marque flegmatique inimitable sur le rôle de 007. Mais aussi Jack Lord qui incarne un Leiter des plus réussis. Et enfin Joseph Wiseman, premier salaud bondien de la saga, qui nous propose le style pour tous les autres super criminel à venir. En somme, un délice que ce casting !

Un classique donc, incontournable pour quiconque veut se pencher sur la saga de James Bond.

8.71429

Publié le 16 Octobre 2012

On ne Vit que Deux Fois

On ne Vit que Deux Fois

You Only Live Twice est un divertissement bondien de grande qualité sans être le meilleur de la série.

Tout d'abord, l'histoire, bien que peu fidèle au roman, se suit très agréablement avec son lot de mystères et de coups de théâtre bondiens. Elle fait penser sur plusieurs points par ailleurs à une réécriture un peu plus pompeuse de Dr No. Le tout avec moins de charme et de fraîcheur. En effet, le film a mal vieilli sur certains aspects, comme les maquettes de navettes spatiales plutôt risibles (mais au combien jouissives). L'ensemble baigne néanmoins dans une ambiance orientale un peu kitsch, mais qui sied parfaitement au long métrage en lui donnant un certain cachet, un certain caractère. Ajoutons la photographie qui est encore une fois de très belle facture. Il est vrai néanmoins que le film gagne en qualité parce qu'il est estampillé James Bond, je ne pense pas qu'il marcherait aussi bien si tel n'était pas le cas.

Bien évidemment, la touche bondienne serait incomplète sans l'excellente BO d'un John Barry très inspiré. On ne peut aussi qu'évoquer Nancy Sinatra qui signe un des meilleurs générique de la saga.

Sur le plan des acteurs, Pleasance surpasse tout le monde dans la peau de Blofeld. Son rôle surjoué et caricatural à souhait mène indéniablement le film vers des sommet ! Les personnages secondaires sont eux plutôt sympathiques et nous laissent une bonne impression. Ce ne sont pas les plus marquant, mais certainement pas les plus oubliables. Hélas, on ne peut pas en dire autant de Sean Connery, dont on sent qu'il est lassé par 007 et qu'il souhaiterait passer à autre chose.

Je finirais en parlant du final génial du film dans une des bases de salaud bondien les plus cool de la saga. On se croirait dans les combats gargantuesques de Captain America et Rick Jones contre l'HYDRA dans la célèbre histoire de Jim Steranko, sortit à la même époque. Un final très comic book donc mais qui sait respecter tous les codes bondiens.

En somme, un nouvel opus un peu moins inspiré que les précédents mais qui tient ses promesses et offre un très bon moment.

7.85714

Publié le 16 Octobre 2012

Opération Tonnerre

Opération Tonnerre

Thunderball est le quatrième opus de James Bond et s'avère être l'un des meilleurs de la saga.

Le scénario peut paraître classique au premier abord mais la touche bondienne le rend des plus captivant. Le retour de Terence Young à la réalisation marque aussi un retour à un côté plus espionnage, à une histoire plus à la Dr No. Le tout est prenant donc et se conclue par un très bon final ! Ajoutons à cela un début explosif et de savoureux moments dans les scènes de la maison de repos. Ainsi que des passages très drôles comme les retrouvailles avec Felix Leiter (Rik Van Nutter nous en offre une très bonne version par ailleurs). L'ensemble est servit par une magnifique photographie.

De son côté, Connery se montre au meilleur de sa forme, son jeu est rôdé et maîtrisé, les codes sont établis, Sean est désormais le maître incontestable en la matière et cela se voit ! Mais que serait le film sans Bond girls ? Nous ne sommes pas face aux plus mémorables de la saga mais elles incarnent ce à quoi on pourrait s'attendre. De plus Fiona Volpe (incarnée par Luciana Paluzzi) est envoûtante par sa bestialité et son sadisme (Famke Janssen n'a rien inventé dans son rôle de Xenia Onatopp dans GoldenEye). Néanmoins, on déplore le peu de développement de Paula qui est très mal introduite et exposée.

Le film offre aussi un des meilleurs vilain de la saga. En effet, Adolfo Celi excelle en salaud bondien. Sa maîtrise et sa connaissance des fonds marins en font un adversaire qui a peu d'équivalent dans la saga. Et que dire si ce n'est "excellent" devant sa piscine aux requins si jouissive ! Paradoxalement, hélas, c'est justement les scènes sous-marines qui cassent le rythme de l'intrigue sous tension.

Pour finir, je ne peux que parler de l'excellente BO qui participe magnifiquement bien à l'atmosphère du film ! John Barry est incontestablement le meilleur compositeur de la saga. De plus, le générique est interprété superbement par un Tom Jones digne de lui-même.

En somme, voici un très bon film qui se trouve indéniablement en dessous des trois premiers de la série mais qui sait nous contenter et remplir ses promesses. Un Bond à voir donc.

7.71429

Publié le 13 Octobre 2012

Au Service Secret de sa Majesté

Au Service Secret de sa Majesté

On Her Majesty's Secret Service est un coup de maître dans la carrière cinématographique de l'agent secret britannique le plus célèbre de tous les temps. Peter Hunt nous offre une des adaptations les plus réussit de la saga aux vingt-trois épisodes.

Commençons par George Lazenby, il a toutes les qualités requises pour remplacer Sean Connery : flegme à toute épreuve, humour so british ainsi que classe et aisance imparables. Le tout semble naturel. Lazenby se veut la continuité de Connery tout en se détachant de lui, dégageant alors un style unique. En un seul film, il a réussit à créer un style Lazenby, une prouesse. L'acteur est sans doute devenu un, si ce n'est le meilleur Bond depuis Sean Connery. Sa prestation marque à jamais en 140 min, alors que Timothy Dalton peine à convaincre et ce malgré deux films à son actif.

Au niveau de l'histoire, un sans faute également. Il existe indéniablement un rapprochement avec l'oeuvre de Fleming. En effet Bond est plus ambiguë et violent, et l'on a droit à moins de gadgets et de bling bling. Cette volonté est néanmoins moins prononcée que dans Casino Royale 2006. Aussi, on ne manque des indispensables ingrédients pour faire un film sur 007 : courses poursuites à couper le souffle sur les cimes neigeuses des Alpes suisses, une base qui explose, un héros qui se sort de toutes les situations mais surtout un vilain charismatique !

Telly Savalas incarne effectivement à merveilleuse le salaud bondien. Kojak est la quatrième incarnation de Blofeld à l'écran et autant dire qu'il est l'une des meilleures aux côtés de Donald Pleasence.

Et ce n'est pas le seul personnage réussit. Diana Rigg joue à merveille son rôle de Bond girl. Son personnage a vraiment une personnalité tridimensionnelle. Ce n'est pas la simple "princesse à sauver", mais une femme qui contribue à la construction psychologique de James Bond. On assiste en effet à un véritable travail sur la psyché de 007 et de sa fiancée vraiment unique dans la saga. La scène finale nous le montre à visage humain, en dehors de son métier de tueur. La fin est d'ailleurs très surréaliste et contraste avec brio avec le reste du long métrage.

Au final, On Her Majesty's Secret Service est une des adaptations les plus abouties et réussit de la saga. Le film se place sans problème dans le Top 5 des films de James Bond, derrière Goldfinger et Dr No. Une prouesse unique et particulière qui mérite que l'on s'y attarde un peu plus.

8.2

Publié le 7 Octobre 2012

Le Fantôme de l'espace

Le Fantôme de l'espace

Lorsque je me suis procuré ce film je m'attendais à tout sauf à cela. Je pensais être tombé sur un énième film de série B stupide et naïf à souhait. Et bien non !

En effet, nous voici face à un long métrage plein de surprises et de points forts. Tout d'abord, l'histoire. Je la trouve étonnamment en avance sur son temps. C'est une analyse intéressante sur la peur de l'étranger et les conséquences de l'ignorance entre les peuples. Ça tombe rarement dans le spectacle grand guignolesque et l'ensemble offre quelque chose qui tient surprenamment bien la route. Bon, certes comme toute série B digne de ce nom, ça a ses stupidités et ses incohérences mais ce n'est pas ce qui justifie le visionnage du film. L'histoire en elle-même suffit pour donner envie de rester tout le long de cette production. Aussi, les performances des acteurs ne tombent pas dans le grand ridicule. Elles ne méritent pas un prix d'interprétation mais on sent derrière des acteurs motivés et professionnels. Ajoutons à cela des effets spéciaux vraiment soignés et inventifs. Cela peut paraître étonnant, mais les trucages sont vraiment bien réalisés lorsque l'on voit le budget du film. Même lorsque l'on découvre l'apparence de l'extra-terrestre à la fin ça reste relativement crédible. Ensuite, il vrai que sa combinaison spatiale est plutôt kitsch, mais ici encore, bien que nous sommes face à une série B, elle n'est pas plus ridicule que celle de Klaatu dans The Day The Earth Stood Still par exemple.

Dans l'ensemble Phantom From Space est vraiment un film qui sort des standards du genre et qui offre un ensemble créatif et agréable à suivre. Le film est d'ailleurs dans le domaine public, il est donc facile de se le procurer à bas prix. Si vous en avez l'occasion, regardez-le, il vaut le détour et sort du chaland des films de SF de seconde zone habituels indissociable des années 50.

7

Publié le 12 Août 2012

Kairo

Kairo

Avant tout, Kaïro est une véritable réussite visuelle. Le jeu d'ombres et de lumières est maîtrisé à merveille et contribue à une ambiance sombre et désespérée. Aussi, l'atmosphère qui se construit peu à peu est vraiment très enivrante et intrigante tout en étant terrifiante.

Tout ceci, permet de servir une réflexion très intéressante sur la mort et notre perception de nous, les vivants, de l'au-delà. Le cinéaste nous offre une vision très loin des stéréotypes du genre beaucoup plus pessimiste et glauque. L'ensemble mis bout à bout offre ainsi un film très prenant et envoûtant. Hélas, un immense défaut rend tout ceci vain.

En effet, l'histoire y ait confuse et peu accessible. La première heure est très tendue, le mystère s'épaissit de minutes en minutes. L'intrigue se construit et s’enchaîne habilement quand tout à coup arrive la seconde heure. Ici, la curiosité prend place à l'incompréhension et au questionnement absolu. Les scènes désormais se suivent d'une façon de plus en plus incompréhensible pour s'achever dans un final totalement inaccessible tant l'histoire nous aura perdu dans ses méandres. Même la raison pour laquelle ce logiciel pousse au suicide n'est pas clair et vient s'ajouter aux nombreuses zones d'ombres de ce scénario.

En soit, c'est un véritable gâchis. Ce film avait toute les qualités requises pour être un chef d'oeuvre du genre, une réflexion brillante sur la mort et nos relations avec autrui. Le tout dans une atmosphère quasi-parfaite. Mais il est sapé par une histoire mal construite et un mystère tellement épais que même les scénariste n'ont pu le démêlé. Ce qui est d'autant plus frustrant

8.33333

Publié le 7 Août 2012

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