Incubus

Une petite ville se retrouve confrontée à un violeur en série. Malgré toutes les mesures de la police, il continue à agir en toute impunité et avec une rare brutalité. Présenté comme un film d’horreur, Incubus n’en porte que le titre. En effet, le film de John Hough se rapproche davantage du thriller. On y dénote quelques éléments fantastiques, mais on se trouve relativement déçu par ce rythme fastidieux auquel est victime l’histoire. Chaque meurtre se déroule selon le même scénario, sous un point de vue subjectif, une pauvre victime, des cris, parfois une poursuite. Puis, lors des scènes de viols, on coupe et on enchaîne sur la découverte du cadavre. Ne pas sombrer dans le scabreux n’est pas un mal, cela peut même servir à donner de l’épaisseur au récit. Cependant, ce qui vaut pour un thriller, n’est pas forcément le meilleur choix pour un film d’horreur. On attend impatiemment quelques rebondissements ou un tant soit peu d’action, mais cela ne viendra jamais. A bien y réfléchir, le film de John Hough peut se comparer au plus récent La faute de Narcisco Ibanez Serrador. Nos attentes sont trahies par une approche trop frileuse et peu convaincante. Il y a donc deux moyens d’aborder le film. Premier moyen, être prévenu que nous sommes en présence d’un thriller. Dans ce cas, Incubus se révèle relativement bon. Le suspense est bien entretenu et les acteurs sont convaincants. D’autant plus que l’atmosphère devient stressante à force de découvrir l’incapacité à capturer ce violeur insaisissable. Dans cette optique, on peut lui offrir un 7/10. Deuxième moyen, s’attendre à un film d’horreur (ce qui fut mon cas), si classique soit-il, et en ressortir complètement dépité après un dénouement grand guignolesque. Dans ce cas, je serais tenté de lui mettre un 3/10, car il ne comble nullement nos attentes. Un double constat contradictoire et ambivalent. En conclusion, Incubus n’est pas un mauvais film, mais il nous trompe quant à sa véritable nature. Une note médiane qui traduit une certaine ambiguïté.