Rats 2: L'invasion finale

Le premier film était sympathique, sans plus. Agréable, mais manquant de budget et de rythme, le tout compensé par de bons moments et des acteurs sympathiques. Cette suite s'affranchit de pas mal de défauts de son modèle, pour offrir un spectacle plus rythmé, plus culotté niveau gore, avec parfois une ambiance "film d'horreur" très réussie. Mais elle ne l'est que par instants, le film ne parvenant pas à maintenir sa qualité de manière homogène toute sa durée. Notons également une photographie bleutée absolument magnifique, qui participe beaucoup à l'atmosphère instaurée.

Certaines séquences sont très soignées, très prenantes, et d'autres franchement ridicules et peu crédibles (la scène avec le type qui reste assit sur la cuvette des toilettes pour empêcher les rats de sortir, par exemple). Le film balance souvent entre le sérieux et la parodie plus ou moins volontaire, sans réellement trouver un juste milieu, un véritable équilibre.

Attention, ne lisez pas le paragraphe suivant si vous ne voulez pas connaître une révélation importante!

SPOILER: "Internaute, je suis ton père!"... Nan j'déconne! ... En fait je voulais parler de ce retournement scénaristique qui consiste contre toute attente à se débarrasser du héros en cours de métrage. Particulièrement culotté (ou idiot), cet "effet de surprise" est rarement utilisé au cinéma. Cela peut être avec bonheur et talent, pour manipuler le spectateur comme dans "Psychose", mais cela peut-être aussi de manière plus contestable comme ici. Le héros du 1er film, l'est toujours jusqu'à la 45e mn, puis après une séquence il faut avouer riche en suspense et spectaculaire, il finit par perdre la vie de manière assez horrible... laissant le flambeau à un second rôle qui devient subitement la tête d'affiche. Si celui-ci est tout à fait à la hauteur, cela créé une rupture assez gênante je trouve, et pas vraiment justifiée (autrement que de vouloir surprendre). D'une part cela constitue la scène la plus forte du film en milieu de métrage, alors que c'est toujours la fin qui doit être mémorable; et d'autre part, contrairement à "Psychose" où il y avait un transfert affectif sublimement orchestré entre l'héroïne-victime et le nouveau "héros" (Norman Bates) -le bourreau-, lorsqu'il nettoie son forfait en prenant son temps, à tel point qu'on finit par avoir peur qu'il se fasse attraper; ici il n'y a rien de tout ça! Rien de réellement utile pour l'intrigue, juste un effet "choc" finalement un peu facile...

FIN DU SPOILER.

Un film encore loin d'être mémorable, à l'humour balourd mais qui fait parfois mouche; qui réserve quand même de solides moments bien troussés, quelques plans gores bien craspecs, le tout soutenu par des acteurs qui à défauts d'êtres géniaux, savent se montrer attachants une nouvelle fois.