Twilight - Chapitre 1 : Fascination

J'avoue, j'ai regardé ce... truc avec un énoorrme apriori (justifié) et, comme je ne suis pas une demoiselle en manque d'amour à deux balles, je m'attendais à m'ennuyer. En fait j'étais loin de la réalité, je me suis emm*** comme pas possible! Didju! Dracula, qui est THE vampire de base, est un vieux schnoke et pourtant il est plus badass que cet espèce de tête d'endive! Un vampire, normalement, ça grimpe aux murs pépère, ça a une force herculéenne, ça a des jolis crocs, ça peut se transformer en un tas de trucs (chauve-souris, loup etc...) et ça se laisse pas marcher dessus. Là on a une tafiole qui tombe amoureux d'une tête de linotte (ok, c'est mignon mais quand même ça devient vite gavant). En plus, le jeu d'acteur est....mauvais (pour être gentil).

Qu'il ne boive pas de sang humain, je peux comprendre, mais qu'il en devienne lui-même un légume...

Imaginez si le public cible avait été non pas les demoiselles mais les mâles virils et hormonaux. On aurait eu une vampirette pét****** et un geek, 9 chances sur 10.

Et bien je ferais parti de ses défenseurs, pas des plus fervents, certes, mais un défenseur sincère. Je crois que beaucoup n'ont tout simplement RIEN compris au véritable propos du film. Il ne s'agit pas d'abord d'un film de vampires et de loup-garous, mais avant tout une histoire d'amour, contrariée par la différence et la haine.

Il est vrai que le film est trop bavard, trop long, qu'il fonctionnerait bien mieux avec un quart d'heure de moins; il est vrai aussi que le reste, pour peu que l'on se laisse aller à cette ambiance si particulière, sait se montrer intelligent et émouvant! Malheureusement les dialogues sont inégaux. Certains sont très forts... d'autres complètement tartes, ce qui vient facilement apporter de l'eau aux moulins de ceux qui ne regardent que la surface de ce qu'ils ont sous les yeux.

Mais il faut être juste, savoir faire la part des choses, ne pas s'arrêter à quelques défauts, fautes de goût ou tout simplement démarches commerciales foireuses pour les pucelles effarouchées; et ne pas mettre bêtement de côté les nombreuses autres qualités plusqu'évidentes.

Les interprètes sont excellents, vraiment excellents, et n'étant (heureusement) pas sous le charme du sex-appeal de Robert Pattison, je suis sous celui de son jeu très personnel, mystérieux, lent, plein de retenu, et explosant de temps à autres, pour redevenir ensuite ce personnage au rythme si particulier.

Kristen Stewart, outre le fait que je visiterais bien son joli popotin pour assurer ses arrières, et dans le jeu, l'aider à approndir son fondement; est également particulièrement charismatique et est totalement en osmose avec son partenaire. Ils deviennent un couple évident dès les premières secondes, et non un casting hasardeux de belles gravures pour fantasmes boutonneux. Et la charmante jeune femme, bien qu'étant la seule humaine parmi les vampires, n'a pas à en rougir tant je suis certain qu'elle doit elle aussi sucer avec beaucoup d'entrain...

Mais en dehors du fait que le film est trop long, il est également bancal. Ainsi, l'apparition des "méchants" est trop tardive, l'enjeu qui suit également, et la résolution, même si excellente, trop précipitée au regard du reste. Malgré tout, si on se laisse prendre par l'atmosphère, et que l'on accepte des concession commerciales évidentes, des prises de risque avortés, et des scènes trop explicatives, on peu largement se laisser prendre par des images de toutes beautés, des personnages attachant, un rythme envoûtant et une histoire qui n'est pas destinée qu'aux adolescents si on sait regarder plus loin que le bout de son nez.

Bien sûr, comme me disait récemment mon ami Geoffrey, membre indispensable et désormais mythique du staff d'horreur.net, et grand romantique dans l'âme : "Ils ont coupé la scène la plus importante du film, celle où il l'enc*** !". C'est vrai mon Geoff, comme je l'ai dis plus haut, pas beaucoup de prise de risque, tout est bien sage et bien formaté tout public. Mais l'histoire est ingénieuse, belle, intriguante et émouvante, et mérite à mon avis que l'on s'y intéresse autrement qu'avec un mépris moqueur...

Je visionne donc la suite dans la foulée!

J'ai beau être un homme, je suis toujours preneur de belles histoires d'amour (ça ne fait jamais de mal un peu de beaux sentiments dans ce monde de brutes) mais ici difficile de rester captivé par ce produit hollywoodien aussi formaté que crétin (et dire qu'on l'a comparé à un ROMEO et JULIETTE! C'est prendre les vessies pour des lanternes!).

Eloge moralisateur de la chasteté faussement déguisée en (vague) film fantastique, TWILIGHT n'est qu'une historiette sans saveur qui se traduit le plus souvent par un défilé de situations convenues (rendez vous dans la forêt, la fille en danger sauvée par son héros, le slow durant le bal etc etc...) dont le romantisme de pacotille, poussé à son paroxysme, les fait plonger dans les abysses de la niaiserie bien peu crédible.

TWILIGHT, c'est en somme du Barbara Cartland ou du Harlequin filmique: des dialogues affligeants de banalité, des héros jeunes et beaux complètement lisses (fait encore plus grave: l'absence totale d'alchimie entre les deux tourtereaux ce qui décridibilise encore plus le film) et une histoire inexistante (pas de trace de psychologie, pas de véritable enjeux, pas de surprise...rien, néant total!). A croire que toute forme de pistes narratives intéressantes (les tourments d'Edward entre ses pulsions de prédateurs et son amour, la révulsion/attirance de Bella, la condition marginale de la famille d'Edward dans la communauté vampirique...) a été balayé pour éviter de faire réfléchir le spectateur.

Bref autant le genre "film de vampire" a parfois fait preuve d'un romantisme poignant (il suffit de jeter un oeil sur le magnifique DRACULA de Francis Ford Coppola, ENTRETIEN AVEC UN VAMPIRE ou encore le superbe AUX FRONTIERES DE L'AUBE pour s'en convaincre), autant avec TWILIGHT on atteint le niveau d'une sitcom incroyablement niaise et rétrograde qui prend véritablement son public pour des attardés....Si l'on excepte une photographie très soignée (allez faut bien trouver un bon point quand même!), voilà un beau navet qui n'a de remarquable que sa rentabilité.

L'histoire se déroule dans l'Etat de Washington aux Etats-Unis, et la réalisatrice a eu le bon goût de ne pas oublier les magnifiques paysages de cette région, où se mêment montagnes et océan pacifique, le tout généralement enveloppé dans une brume humide ... Ensuite, la partition de Carter Burwell est plutôt réussie, entraînante sans être trop envahissante, et confère au récit une douceur bienvenue.

Quant à l'histoire en elle-même, elle reste assez classique, ce qui est généralement le cas avec les films de vampires ... Mais le personnage d'Edward Cullen demeure assez fascinant, tant par son look que par son attitude ! La romance évite les clichés poussifs que l'on retrouve habituellement dans les teen-movies, et c'est tant mieux ! En fait, il émane une réelle maturité de ce film, une volonté d'imposer un style réel, que l'on retrouve tant dans le visuel soigné que dans le rythme du récit.

Bref, cette adaptation prend à contre-pied les idées reçues, et même si l'on reste encore loin du chef-d'oeuvre, l'ensemble mérite une véritable attention, notamment pour sa volonté d'affirmer une identité propre. Une bonne surprise : 7,5/10