Le Fantôme de l'Opéra

The Gaston Leroux Session 4/5

Dario Argento avait déjà en tête de réaliser sa propre version du Fantôme de l’Opéra à l’époque de Suspiria. Il faudra attendre la fin des années 90 pour qu’un sondage auprès du public italien lui donne l’occasion de se mettre à l’ouvrage. Comme pour la plupart de ses films depuis sa période dorée, la pression est énorme. Il faut satisfaire les amateurs tout en prouvant qu’il est bien plus que le spectre du Dario des 70’s…

Avant de commencer, il faut savoir qu’en 1987, le maître de l’horreur avait déjà repris les grandes lignes de l’œuvre de Gaston Leroux pour son Opera. A mon sens, cet emprunt est la meilleure partie de l’histoire, le final déviant carrément vers les délires argentesques, noyant ainsi la cohérence de l’ensemble. Voir ma vision du film pour ceux que ça intéresse (à paraître dans quelques heures).

Il fantasma dell'Opera version 1998 est donc une nouvelle approche de l’œuvre et une nouvelle façon de l’apprécier… ou pas. Pour ma part, je n’ai cherché qu’à comparer cette version aux quatre autres que j’avais sélectionnés. Je n’ai pas trop tenu compte du parcours de Dario afin de lui laisser toutes ses chances. Mais comme je m’y attendais, même si j’ai passé un bon moment, il s’agit bien de l’adaptation la moins marquante.

On aurait pu croire que Dario chercherait à rivalisé avec le film de Dwight H. little en se concentrant sur l’aspect horrifique. Même pas. Robert Englund reste pour moi l’incarnation la plus immonde d’Eric. Alors sur quel fil rouge s’est construit ce film italien ? Difficile à dire tant le métrage a le cul entre deux chaises (minimum). On touche au gore, au romantisme, à l’humour et même au WTF le plus complet. J’en déduis donc qu’il faut voir cette version au second degré pour se retrouver dans ce labyrinthe des genres.

Pour commencer, Argento repompe (en moins bien) l’into du Batman Returns de Tim Burton. On sait qu’il considère le jeune cinéaste comme un rival, mais le copier ne redore pas son blason. Ensuite, la caméra passe le maximum de temps sur Asia. Certes, elle est très bien mise en valeur. Mais j’ai pris plus de plaisir à contempler sa poitrine et son arrière train (en gros plan) qu’à la voir rater ses playbacks. Sinon, c’est à elle que l’on doit l’apparence très surprenante du fantôme. Ici, il ne portera jamais de masque puisqu’il n’est pas défiguré. On peut alors considérer que son (élégante ?) apparence cache la noirceur de son âme. Plus surprenant encore, il se définit comme un rat et pas comme un fantôme. A ce propos, il passe des moments intimes très spéciaux avec les rongeurs.

Ce fantôme aura au moins eu le mérite d’offrir une relation passionnelle forte et charnelle avec Christine. Selon moi, l’histoire d’amour impossible à trois est mieux exploitée que dans la version de 1990. Elle suscite même quelques émotions. Côté horreur, les quelques scènes sanglantes commencent là où s’arrêtaient les ambitions du film de H. Little. C’est original et réjouissant. D’ailleurs, un humour assumé (quand il est vraiment volontaire) est souvent complice de ces passages. La chasse aux rats est par exemple un moment délirant qui m’a bien fait marrer !

Malheureusement, en plus des déséquilibres scénaristiques, les effets spéciaux sont particulièrement foireux. La scène sur le toit est sans doute le ratage le plus dur à digérer du film. Contre toute attente, c’est la bonne humeur générale de l’ensemble qui sauve cette version. Ce n’est pas une grande réussite, mais on échappe au désastre.

« Ce film sera un Chef-d’œuvre » avait prédit Dario. En voyant l’étrange mix qui en résulte, j’ai peine à croire qu’il est vraiment cru à ses propos. Heureusement que l’humour vient aider à faire passer la pilule. Après, je trouve que son approche plus personnelle de 1987 est plus convaincante, même s’il ne s’agit pas d’une adaptation officielle.

J'en attendais pas grand-chose de ce film de notre dario mais je dois dire que l'ai apprécié. Les décors sont superbes, c'est bien filmé, les scènes gores sont bien réussies, l'interprétation est correcte notamment asia argento que je n'ai jamais trouvé formidable, mais là elle est bien dans son rôle, ensorcelante et belle!! Bon bien sur, ce n'est pas un chef-d'oeuvre non plus, il y a pas mal d'invraisemblance, la scène de la machine à tuer les rats est certes drole mais n'apporte pas grand-chose au film!! Bon voilà, c'est pas mal dans l'ensemble!!

Une adaptation originale, pas trop de gore contrairement à ce qu'on pourrait penser vis à vis du travail d'Argento, mais une histoire intéressante et trouble!! Pas une merveille mais ça se laisse regarder!!

Piètre adaptation du roman de Gaston Leroux, à l'interprétation exécrable et à l'intrigue soporifique, qui s'enfonce dans le grotesque et le raté pour atteindre des sommets de balourdise (les scènes avec les rats, le final ahurissant de maladresse). S'il n'y avait pas ce talent manifeste dans la composition de la lumière et des plans de caméra, on jurerait sur n'importe quoi qu'Argento n'a jamais participé à cette triste farce involontaire. Un bien mauvais film à ranger aux côtés du non moins catastrophique Card Player par le même réalisateur.

C'est mauvais, y a pas à dire... les quelques scènes gores sont sympas sans être transcendantes non plus... mais ce qui gène c'est que le fantôme de l'opéra n'est pas sensé être un film d'horreur, mais une histoire d'amour. Le problème est que l'on ne croit pas une seconde à cette histoire, à cause d'une mauvaise réalisation (qu'est-il arrivé à Argento? C'est pas possible, c'est pas le même mec qui a fait Suspiria?! Ah, si...). Les acteurs sont très mauvais, soi inexpressifs, soi lourdingues (style "j'exagère bien mon jeu pour montrer les sentiments du personnage"). Tout cela rend les sentiments flous, ainsi que les intentions du réalisateur, formant un mélange très bizarre de téléfilm "feux de l'amour" et d'horreur... ce qui est dommage, car le film aurait pu être très bien s'il allait plus loin dans l'étrange ou s'il était plus conventionnel. On voit par moment les intentions louables des scénaristes et d'Argento, mais encore fallait-il être à la hauteur pour concrétiser ces intentions...