Voir la fiche complète du film : Zombie Shark (Misty Talley - 2015)

Zombie Shark

Un énième film de requins sans le sou qui dissimule bien difficilement sa nullité omnipotente par des frasques éculées où les acteurs meurent tous plus stupidement les uns que les autres. Fauché, incohérent et affublé d’un montage douteux, Zombie Shark use de tous les artifices et ficelles du survival animalier pour parvenir à un résultat… navrant et sans suite ; du moins, on l’espère.

Publié le 21 Septembre 2020 par Dante_1984Voir la fiche de Zombie Shark
2
Requin

Quand il s’agit de tourner des films de requins fauchés aux velléités purement mercantiles, les producteurs ne sont jamais avares en aberrations scénaristiques et biologiques. Entre des poissons mal fagotés ou un contexte ubuesque, la sharksploitation multiplie les exactions pour malmener les squales. De même, la récidive tient autant à la présentation de bestioles hybrides qu’à un massacre sorti de son lieu de prédilection. Avec un titre aussi explicite, Zombie Shark s’échine à amalgamer le survival animalier à une autre figure emblématique du cinéma d’horreur. Les morts-vivants et les requins font-ils bon ménage ?

 

L'instant selfie bronzette

S’il y a bien quelques cadavres défraîchis qui font une irruption tardive au cours de l’intrigue, le film de Misty Talley se lance dans un concept phagocyté à sa simple évocation. Si l’on a eu droit à peu près à toutes les dérives possibles et inimaginables en matière de squales, le requin mort-vivant constitue une petite première en son genre. Dès lors, la menace semble insurmontable, a fortiori lorsqu’on intègre une contamination interespèces. On l’aura donc aisément compris, le scénario est, une fois de plus, l’occasion de se confronter à une situation invraisemblable dont le seul prétexte est de flouer une bande de protagonistes aussi faméliques que stupides.

Dans un tel contexte cinématographique, il peut paraître louable de saluer le cadre de vie naturel des requins en question. À savoir, le bord de mer. Pour autant, on se heurte rapidement à un déroulement poussif qui multiplie les errances et les inconstances. De comportements improbables en moments embarrassants, ce séjour sur une île de villégiature tente apparemment de recenser les différentes manières de périr dans la gueule d’un poisson mort ; que l’on soit près de l’eau ou en train de barboter. En guise de massacres, les repas des requins sont vite expédiés, quitte parfois à sombrer dans un ridicule consommé.

 

Voilà ce qui arrive quand on essaye de devenir un triton !

Preuve en est avec cette séquence de gobage progressif sur la plage ou celui sur le ponton de l’embarcadère. Certains de ces passages sont tellement rapides que l’on ne s’embarrasse guère de l’identité de la victime. Mention spéciale aux plans sous-marins qui s’apparentent à une observation sous microscope ! Comme c’est devenu la norme depuis quelques années, la violence est sciemment mise en retrait. Et ce n’est pas de malheureuses gerbes de sang qui inversent la tendance. On peut également s’appesantir sur l’ineptie qui entremêle recherche scientifique, régénération des tissus cellulaires, et résurrection d’un être vivant. Les propos demeurent surfaits et échappent même à l’intelligibilité de la principale interlocutrice.

Il y a bien quelques allusions à Peur bleue ou Les Dents de la mer, notamment avec le surnom du requin (Bruce), mais ce sont surtout des clichés doublés d’absurdités en tout genre qui rendent le tout imbuvable. La progression est tellement chaotique qu’elle en oublie d’expliquer à minima le vecteur qui vient justifier la présence de zombies humains. De même, on ressasse une tempête dévastatrice qui n’arrivera jamais ; un peu comme le père des deux sœurs. Une nouvelle mention spéciale à l’accouchement d’une morte-vivante par le cadavre frais d’un requin-zombie, conférant un dénouement pathétique, en plus de proposer une itération à la nullité consommée.

 

Ça peut toujours être utile pour la pêche aux andouilles...

Au final, Zombie Shark est à l’image de son antagoniste putréfié : une erreur cinématographique et biologique proprement indigeste. Malgré sa légèreté emportée, il en émane une odeur de poisson avarié face à un scénario d’une profonde débilité. Non satisfait d’infliger des trucages fauchés et un cabotinage omniprésent, cette énième redite du requin-tueur (et tué, au préalable) enfonce le clou d’un métrage famélique en termes d’ambitions. Ce qui contraste avec l’ego démesuré de la production pour jouer la carte de la facilité et de la rentabilité à (très) court terme. Guère amusant, jamais menaçant, Zombie Shark s’avance comme un téléfilm pénible à tous les égards.

 

A propos de l'auteur : Dante_1984
Portrait de Dante_1984

J'ai découvert le site en 2008 et j'ai été immédiatement séduit par l'opportunité de participer à la vie d'un site qui a pour objectif de faire vivre le cinéma de genre. J'ai commencé par ajouter des fiches. Puis, j'ai souhaité faire partager mes dernières découvertes en laissant des avis sur les films que je voyais.

Autres critiques

Puppet Master
Créateur de poupées réputé, André Toulon est parvenu à insuffler la vie à ses petits protégés. Au courant de ce prodigieux don, les nazis cherchent à l'incarcérer. Toulon décide de se suicider et met à l'abri ses créatures avant que les soldats ne le retrouvent. De nos jours, un riche homme d'affaires invite quatre personnes, dotées de pouvoirs psychiques particuliers, dans un grand...
The Traveler: le Justicier des Ténèbres
La déchéance, c'est vraiment quelque chose de moche. Prenez Val Kilmer , par exemple. Son talent est indéniable et reconnu par tous. Du moins, il l'était au temps de sa splendeur. Top Gun , Willow , Les Doors , Heat , L'ombre et la Proie , et j'en passe, tous témoignent de sa qualité d'interprétation. Malheureusement, si son talent est connu de tous, il en va de même pour son...
Nuits rouges du Bourreau de Jade, Les
Attiré par l'Asie et plus particulièrement la Chine, le duo français Julien Carbon et Laurent Courtiaud ont tôt fait de quitter la France pour s'adonner à leur passion et offrir leur service sur des productions aux noms prestigieux : Tsui Hark, Johnnie To ou Wong Kar-Wai. Depuis une dizaine d'années, ils ont donc officiés en tant que scénaristes et assistants-réalisateurs. Lorsqu'ils créent leur...
Casper
Ah! Casper le gentil fantôme ! Un chouette petit dessin animé sans prétentions qui a bercé l’enfance de pas mal d’entre nous. La transposition en film ne paraissait pas devoir poser trop de problèmes au vu des possibilités offertes, mais on sait tous comment ça peut se terminer avec les adaptations sur grand écran… Un look très "Burtonnien" pour l'intérieur de la...
His Name was Jason: Les 30 Ans de Vendredi 13
La saga des Vendredi 13 est un peu particulière puisque Jason, le tueur qui a fait sa renommée, n'apparaît pas dans le premier épisode (en tout cas pas de la manière dont tout le monde le voit aujourd'hui), ce qui ne manque pas de désarçonner les personnes qui s'attaquent seulement aujourd'hui aux aventures du "Gros". Mais il faut savoir qu'il y a 30 ans, quand...
Zombie Shark
Réalisateur:
Durée:
1.33333
Moyenne : 1.3 (3 votes)

Devinez le film par sa tagline :

Un ancien masque en or avec le pouvoir de contrôler les esprits.

Thématiques