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La Sentinelle des Maudits

Mannequin à succès, la belle Alison Parker, fragilisée par un passé trouble, souhaite emménager seule dans un appartement. La Sentinelle des Maudits mérite incontestablement une seconde chance, après une sortie cinéma plutôt discrète. Riche d'un casting de grande qualité, ce film démontre surtout les qualités d'un cinéaste aujourd'hui un peu oublié.

Publié le 24 Novembre 2018 par GORE MANIACVoir la fiche de La Sentinelle des Maudits
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Attention, cette critique contient des spoilers.

Mannequin à succès, la belle Alison Parker, fragilisée par un passé trouble, souhaite emménager seule dans un appartement. Elle trouve refuge dans un vieil immeuble new-yorkais, et fait la connaissance d'étranges voisins.

Les années 70 marquent un tournant majeur dans le fantastique, avec de nouvelles thématiques et des effets visuels plus élaborés. A la suite de L'Exorciste, de nombreux films tentèrent de profiter de cette embellie du genre pour proposer moult films de possession démoniaque, avec une belle part offerte aux prêtres, tour à tour gardiens du Bien ou simples guides spirituels.

Surtout réputé pour sa collaboration avec Charles Bronson sur la saga épique des Death Wish, Michael Winner s'essayait ici à l'épouvante, en y apportant toutefois sa propre touche. Même s'il est très ancré dans les seventies (habits, décors, publicités dans lesquelles évolue Alison), la première demi-heure du film instille une ambiance pesante, Winner soignant à merveille les caractéristiques techniques du métrage.

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Dans un style évoquant le poisseux Rosemary's Baby, on découvre le passé tumultueux de l'héroïne, victime d'une double tentative de suicide. Dans ce rôle complexe, la trop rare Cristina Raines, qui joua surtout pour la télévision, est aussi touchante qu'attachante, face à un Chris Sarandon (Jeu d'Enfant) lui aussi parfait en avocat froid et pragmatique.

A la fois nostalgique d'un faste passé et mystérieux, le vieil immeuble va occuper rapidement une place prépondérante dans La Sentinelle des Maudits. Tour à tour témoin d'étranges moeurs (dont le couple de lesbiennes), puis actrice des cauchemars d'Alison (le lustre qui bouge la nuit, les bruits de pas au dessus de l'appartement de l'héroïne), cette vieille demeure, propriété du diocèse, va devenir le théâtre d'une lutte antédiluvienne entre le Bien et le Mal.

La force de ce film, qui alterne en fait entre suspense, fantastique et horreur pure (avec d'excellents effets spéciaux pour l'époque) réside dans un son étincelant casting. Outre le plaisir de découvrir certains grands acteurs à leurs débuts (Walken, Goldblum), Winner s'offre de grands noms qui portent à merveille un scénario plutôt réussi. Ainsi, Eli Wallach (Le Bon, la Brute et le Truand) campe un flic obstiné mais néanmoins très sarcastique. Burgess Meredith, l'entraineur mythique de Rocky, interprète un vieux locataire aussi malicieux qu'effrayant dans un épilogue remarquable. Ava Gardner, en logeuse sévère, ne manque pas de classe et de délicatesse. Enfin, le trouble couple formé par Beverly D'Angelo et Sylvia Miles (Massacres dans le Train Fantôme) propose un érotisme malsain rarement évoqué à l'époque dans ce type de films, mais qui démarque nettement La Sentinelle des Maudits d'autres productions des années 70.

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Ce parti pris original et (ré)créatif continuera d'envahir notre rétine durablement, à mesure que la vérité s'éclaircira sur les raisons du décès de la première femme du fiancé d'Alison. L'épilogue, avec un défilé de monstres que n'aurait pas renié un Tod Browning, finit par emporter définitivement l'adhésion, Michael Winner offrant une tonalité sombre à l'ensemble dont il a le secret.

Edité en Blu-Ray par Elephant Films depuis quelques jours, avec d'autres raretés, à l'occasion de fêtes de fin d'année placées sous le signe du fantastique, La Sentinelle des Maudits mérite incontestablement une seconde chance, après une sortie cinéma plutôt discrète. Riche d'un casting de grande qualité, ce film démontre surtout les qualités d'un cinéaste aujourd'hui un peu oublié.

A propos de l'auteur : GORE MANIAC
Portrait de GORE MANIAC

J'essaie de partager ma passion pour un cinéma méconnu, mais qui mérite incontestablement qu'on s'y arrête !

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Durée:
92 min
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