96 Heures

Malgré un casting haut-de-gamme (Gérard Lanvin, Niels Arestrup, Sylvie Testud) et un pitch intéressant, le film ne tient pas ses promesses. Il a tendance à tourner en rond et se perdre en longueurs et digressions inutiles. Certes il est bien d'approfondir les personnages dans un film comme celui-ci, autant policier que psychologique, mais encore faut-il qu'il y ait de réelles évolutions dans l'intrigue et le comportement des intervenants. Le metteur en scène très occupé à régler ses affrontements verbaux, ne se rend finalement pas compte que si le verbe est important, il faut qu'il soit bien choisi. Et que dans un scénario, et des dialogues, il ne faut garder que l'essentiel qui fait réellement progresser l'histoire. Le film est intéressant, mais un peu laborieux à cause de ce manque de maîtrise de l'essentiel, et l'utilisation de "coups de théâtre" qui font un peu sourire. Quelques bons coups de ciseaux auraient déjà donné un film plus percutant, ainsi qu'un travail plus rigoureux sur la manière d'amener chaque élément nouveau "censé" faire basculer l'intrigue. Un des éléments les plus représentatifs de ce problème est cette petite fliquette à la recherche de son patron, qui va arriver quelques secondes APRÈS que l'affrontement soit terminé. Un personnage quasi inutile donc, que l'on voit pourtant enquêter tout le film sans interaction avec l'action principale. La fin laisse planer un certain doute sur la réalité des choses, laissant chacun libre de son interprétation, y compris la fliquette qui pose les questions qui fâchent tout en restant naïve à cause du lien qui l'unit avec son cher patron. Un film à voir quand même. Surtout pour les acteurs, même si les deux têtes d'affiches semblent un peu se regarder jouer par moments...