La Prophétie des Andes
Critiques Spectateurs de La Prophétie des Andes
Missionné par un programme international d'observation de la vie sous-marine, un submersible a été attaqué par une créature gigantesque qu'on croyait disparue.
Sérieusement endommagé, il gît désormais dans une fosse, au plus profond de l'océan Pacifique, où son équipage est pris au piège.
Il n'y a plus de temps à perdre:
Jonas Taylor, sauveteur-plongeur expert des fonds marins, est engagé par un océanographe chinois particulièrement visionnaire, contre l'avis de sa fille Suyin.
Taylor a pour mission de sauver l'équipage - et l'écosystème marin - d'une redoutable menace: un requin préhistorique de 23 m de long connu sous le nom de Megalodon.
Or, il se trouve que le plongeur s'est déjà retrouvé face-à-face avec le squale plusieurs années auparavant.
Avec l'aide de Suyin, il doit à présent surmonter sa peur et risquer sa vie pour sauver les hommes et les femmes prisonniers de l'embarcation… et accepter d'affronter une fois encore le prédateur le plus terrible de tous les temps...
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publié le 29/03/2010 - 00:09
Prenez conscience de votre destin
Avant de regarder le film, je me suis attelé à lire la trilogie de James Redfield dans son intégralité pour connaître l’œuvre de l’auteur. Dans chaque livre, il expose ses conceptions sur la vie et notre but spirituel pour atteindre un stade d’évolution supérieur. La prophétie des Andes s’attarde sur le sens de l’existence humaine. Nous avons tous un destin à accomplir, même si nous n’en sommes pas conscients ou que l’on croit à un certain libre-arbitre dans nos choix. Chaque coïncidence possède un but précis. Rien n’est laissé au hasard. Notre vie est un chemin dont il nous incombe de découvrir l’itinéraire le plus adéquat à notre épanouissement. Le second tome (La dixième prophétie) expose une certaine philosophie sur la vie après la mort. Il se veut dans la continuité de son prédécesseur en s’attardant sur les relations humaines et les conflits intérieurs. Enfin, le troisième et dernier tome (Le secret de Shambhala) est un résumé des précédents opus. On se penche sur l’application (la compréhension occupe les deux premiers livres) des préceptes évoqués auparavant.
Ceci étant dit, l’adaptation cinématographique de La prophétie des Andes pose nombre de problèmes. En premier lieu, le héros est impersonnel. Rédigé à la première personne, on ne connaît ni son identité, ni son apparence. Ainsi, on pouvait facilement s’identifier au personnage. Ce qui n’est pas le cas dans le métrage. D’autre part, le roman de James Redfield consent à laisser une place prépondérante aux divagations de notre imaginaire. Le réalisateur impose sa vision personnelle de l’œuvre. Dans ce cas, certains aspects de l’histoire semblent contradictoires par rapport à la nôtre.
On retrouve l’essentiel des idées de l’auteur, mais nombre de réflexions que suscite le roman passe à la trappe. Certes, le roman est assez court (environ 300 pages), mais tenter de le résumer sur 100 minutes relève de la gageure compte tenu de sa densité. Avant d’être un récit haletant et bien écrit, La prophétie des Andes et avant tout un voyage initiatique sur l’existence humaine. Que faisons-nous sur Terre ? Pourquoi naître à tel endroit ? Avons-nous un but spirituel supérieur qu’il advient d’accomplir ? Des questions universelles à toute l’humanité que l’on s’est tous posé un jour (du moins je l’espère). Voilà l’une des raisons du succès internationale du livre. Au-delà des religions, des préjugés, des origines et que sais-je encore, James Redfield propose une vision philosophico-spirituelle de la vie parfois naïve (les conflits entre pays et les maladies disparaîtraient comme par enchantement), mais surtout réconfortante sur une prise de conscience collective de par le monde au début de ce siècle.
Vous l’aurez compris, l’histoire de La prophétie des Andes est passionnante à plus d’un titre. Elles méritent une analyse approfondie de notre part (chacun l’interprète à sa façon sans en modifier l’essence) et, pourquoi pas, l’exercice des révélations dans la vie quotidienne. A ce titre, James Redfield a également écrit 3 romans sur l’éveil spirituel et le potentiel humain où il met en pratique les idées qu’il présente dans ses romans.
En dépit du formidable message d’espoir de l’histoire, nous sommes en présence d’une adaptation moyenne. La complexité du récit est atténuée au profit de situations rapidement expédiées via des rebondissements difficiles à cerner si, encore une fois, on n’est pas familier du roman. Les péripéties s’enchaînent et ne s’attarde guère sur les révélations du manuscrit. Tout cela manque d’intensité et d’émotions. Alors que le livre nous impliquer directement dans son périple, on se détache du film. La faute à une réalisation sommaire et peu engageante. Il reste des paysages somptueux nous laissant entrevoir une autre facette de notre monde.
En conclusion, Armand Mastroianni nous délivre une adaptation en demi-teinte. Les fondamentaux du livre sont respectés, mais les conceptions de James Redfield s’en retrouve édulcoré. La prophétie des Andes ne se prêtait par forcément à une adaptation cinématographique étant donné sa nature et sa profondeur. Les personnes découvrant l’histoire avec le film auront très certainement envie d’approfondir le sujet en s’intéressant à l’œuvre littéraire (ce que je leur conseille vivement ;). A contrario, les amateurs du roman seront déçu par le film et préfèreront se cantonner à l’œuvre littéraire, bien plus fascinante.