Les dossiers de l'impossible
Le dossier des enfants verts
Un jour de la saison des moissons, au début du XIIe siècle, les villageois de Woolpit, dans le comté du Suffolk (Angleterre), font la rencontre de deux jeune enfants, un frère et sa sœur. Tous deux possèdent la peau verte, portent des habits étranges et s’expriment dans un langage inconnu. Refusant toute nourriture pendant plusieurs jours, on finit par leur donner des fèves crues, qu’ils dévorent goulûment. Au fil des jours, ils apprennent peu à peu à se nourrir correctement, et leur peau finit par perdre sa pigmentation verte. Les habitants de Woolpit, curieux, décident alors de leur enseigner l’anglais, si bien qu’ils se montrent bien capables de raconter leur incroyable histoire.
Ils affirment venir d’une région appelée « le pays de Saint-Martin » où le soleil ne brille jamais et où règne une lumière crépusculaire. Alors qu’ils gardaient un troupeau de bétail, ils ont entendu un grand bruit. Voulant découvrir son origine, ils se sont aventurés dans un tunnel. Ensuite, ils ne se souviennent plus de rien, sauf qu’ils se sont retrouvés dans une grotte et que c’est en la quittant qu’ils ont fait la rencontre des gens de Woolpit.
Adoptés, les enfants s’installent dans le village. Malheureusement, un an après son arrivée, le garçon tombe malade et décédé. Sa sœur, baptisée Agnès, demeure à Woolpit et finit par épouser un homme de King’s Lynn, une bourgade voisine.
Les historiens ont longtemps cherché des explications à cette énigmatique affaire. On a ainsi observé que non loin de Woolpit se trouve le village de Fornham Saint Martin, qui aurait pu être ce mystérieux « pays de Saint-Martin ». Cette région est également connue pour abriter de nombreuses galeries d’anciennes mines de silex.
La pigmentation verte de la peau des enfants peut également s’expliquer assez facilement. Certaines anémies possèdent en effet la particularité de rendre la peau verte et ce symptôme s’aggrave en cas de malnutrition. Le fait que la pigmentation soit redevenue normale après plusieurs semaines d’une alimentation équilibrée semble en être la preuve.
Quant à leur langue qui fut incomprise des habitants de Woolpit, certains mettent en avant les nombreux Flamands installés à cette époque sur la côte Est de l’Angleterre ; de plus, une communauté de fouleurs flamands vivait justement à Fornham St Martin. Les Flamands étaient l’objet de nombreuses persécutions à l’époque, il est donc possible que les parents des deux enfants aient été tués et qu’ils se soient enfuis jusqu’à Woolpit, où leur langue et leurs costumes auraient intrigué la population locale.
Cette histoire est mentionnée dans deux sources médiévales : l’Historia rerum Anglicarum du chanoine William de Newburgh (mort vers 1198) et la Chronicum Anglicanum de l’abbé Raoul de Coggeshall (mort vers 1226). Elle constitue peut-être le compte rendu d’un événement ayant réellement eu lieu, mais il est également possible qu’il ne s’agisse que d’une légende populaire décrivant une rencontre imaginaire avec des créatures souterraines ou extraterrestres.
A noter qu’une histoire en tous point similaire se serait produite au cours du mois d’août 1887 près de Banjos, en Espagne.
Source : https://www.historic-uk.com/CultureUK/The-Green-Children-of-Woolpit/