BIFFF 2010 : Compte-rendu

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28ème édition du "Brussels International Fantastic Film Festival", du 8 au 20 avril 2010

http://www.bifff.org

Introduction

C'est la première fois que j'ai dû carburer au nucléaire pour participer au BIFFF ! Car la sélection de cette année était pour le moins juteuse : pas loin d'une soixantaine de films d'horizons plus qu'hétéroclites pour cette deuxième édition au Tour et Taxis de Bruxelles après de nombreuses années passées au Passage 44 et au cinéma Nova de Bruxelles. Un choix fort judicieux car offrant plus de place pour laisser s'éclater les organisateurs du festival. Body Painting, bandes-dessinées et comics, maquillages, DVD... et encore beaucoup d'autres !

Du temps où les frontières des pays européens existaient encore, le site de Tour & Taxis était celui des douanes. Tout passait par ces bâtiments, aujourd'hui, la place ne manque vraiment pas et celle utilisée pour le festival est infime. Mais celui-ci reste quand même assez grand. En plus des éléments cités ci-dessus, il avait aussi le stand du « Questions & Answers » où le public pouvait aisément poser ses questions aux différents réalisateurs et comédiens venus présenter leurs films. Sans oublier les expositiions permanentes de maquillages, de photos de body painting amateurs et semi-professionnels et de dessins futuristes.

PREMIER JOUR

VENDREDI 9 AVRIL. Pour mon premier jour, j'ai eu le loisir d'assister aux projections de The Collector, Skjult et Survival Of The Dead. Mais avant ces projections, j'ai eu le privilège de voir en personne Luc Besson (entouré de 150 gardes du corps), Louise Bourgoin (très grande !) et Jean-Paul Rouve (avec un air « fais pas chier ») venus présenter Les Aventures Extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec. Le long temps d'attente avant le film de George A. Romero dû à ce dernier m'a permis de faire la plus belle rencontre du festival, si pas de ma vie ! Hey oui, j'ai eu l'honneur d'être pris en photo avec Bishop ! Heu non, Frank Black. Zut... Je veux dire le grand Lance Henriksen ! Sympathique et accessible, je n'ai quand même pas osé lui demander de me refaire le coup du couteau d'Aliens. Je suis courageux mais pas à ce point là !


Lance Henriksen et moi

Il faut quand même que je vous parle des films, non ? Pour commencer voici The Collector de Marcus Dunstan, scénariste de Saw IV, VI et VII (mon Dieu…). Sans être inoubliable, son premier film en tant que réalisateur est ce que toutes les suites de Saw auraient dû être au minimum. En résulte donc un film sans surprise avec un tueur peu charismatique mais dont les qualités techniques en font une petite perle du genre. Sans jamais en faire trop mais toujours en le faisant bien, il « shoote » son film avec brio et se permet l'un des meilleurs génériques que j'ai pu voir dans ma vie.


La saga Saw revisité !

Ensuite, j'ai aussi eu le privilège d'assister à la projection de Skjult en la présence du metteur en scène Pål Øie, dont le Villmark datant de 2003 est paraît-il très violent. Après un petite interlude musical norvégien par celui-ci, l'un des films de la série phare After Dark Horrorfest 4 (bêtement titré « Hidden ») a enfin montrer son visage. Un superbe thriller psychologique tortueux teinté de fantastique. Une histoire simple mais efficace portée par des comédiens talentueux. Excepté une conclusion téléphonée, il y a un réel bon travail d'artisan et ce à tous les niveaux.


Norvège en force !

Mais que serait un festival de ce genre sans un film de zombies ? Après le sous-estimé Diary Of The Dead, George A. Romero revient-il une nouvelle fois en force ? Oui ! Le moins que l'on puisse dire à la vue de ce Survival Of The Dead, c'est que ce vieux bougre s'est méchamment fait plaisir. Se prenant moins au sérieux que d'habitude, le maître du film de morts-vivants se permet, une fois n'est pas coutume, une bande horrifique politiquement virulente. Mais surtout très drôle car de l'humour, il y en a pas mal ! Doté d'effets spéciaux parfois décevants mais ne rebutant en rien le plaisir, c'est avec joie qu' on assiste à un film de zombie bien gore mais curieux. Un mélange des genres très intéressants où vient même se greffer du pure western ! A 70 ans pile , George A. Romero a encore plusieurs cordes à son arc.


Les morts n'ont jamais été aussi vivants !

DEUXIEME JOUR

SAMEDI 10 AVRIL. Le soleil tape anormalement fort sur la Belgique. Etant du genre prévoyant, je suis arrivé fort à l'avance. J'ai pu apercevoir en pleine rue lors de mon arrivée la traditionelle Zombie Parade. Des centaines de personnes, si pas plus, défilant dans les rues de la capitale.


Des maquillages saisissants pour une ode passionnante et passionnée au genre fantastique.

J'ai profité de cette belle et glorieuse journée pour visiter les lieux plus en profondeur, dont le stand de dvd qui est pour le moins incroyablement bien fourni. De « Chucky 20th birthday Edition » en passant pas un nombre palpitant de films de zombies introuvables dans nos contrées habituelles, il y avait même dans les rayons une grosse partie des films à l'affiche ! Comme quoi les versions originales sont toujours meilleures que les doublages.

Cette visite approfondie des lieux n'aurait guère été plus intéressante s'il n'y avait pas eu les créations futuristes de l'illustrateur graphique Sam Van Olffen duquel vous pouvez déguster les oeuvres sur son blog : http://vanolffen.blogspot.com

 

Malgré qu'un seul film était prévu aujourd'hui dans mon agenda, ce jour était l'un des plus important. Car le film en question est le très attendu Pontypool. Un curieux film de zombies (si l'on peut dire ça…) canadien mis en scène par le plus ou moins connu Bruce « Queer as Folk » McDonald. De très bons échos de part et d'autre pour un long-métrage original au dessus de la moyenne. Notamment grâce à l'interprétation mémorable de Stephen McHattie. A ce titre, il faut l'entendre essayer de parler français. Dans le bon sens, hilarant ! Une curiosité qui est à découvrir le plus rapidement possible sous peine de rater sûrement l'un des meilleurs films de ce festival.


Ferme ta gueule ou crève !

Venu présenter son Solomon Kane, je n'ai pas pu apercevoir le réalisateur Michael J. Bassett. Mais cela n'est rien en comparaison du prix que Lance Henriksen a reçu ce soir. Un "Chevalier de l'ordre du Corbeau" pour un comédien inoubliable.

TROISIEME JOUR

DIMANCHE 11 AVRIL. Muni de mon petit appareil photo, c'est avec hâte que je me suis attelé sur la route du BIFFF. Parce qu'aujourd'hui, c'est The Human Centipede – First Sequence ! Cette histoire complètement timbrée contant les méfaits dévastateurs d'un médecin allemand s'amusant à fabriquer un mille-pattes humain. Mais avant ça, il y avait le Deliver us from evil d'Ole Bornedal. Une salle plus comblée que d'habitude. Normal, c'est quand même le gars qui a fait Le Veilleur de Nuit version danoise : Nattevagten. Le réalisateur n'est pas venu seul mais accompagné de son épouse Vicky Leander Bornedal et de ses deux petites filles. Dont l'une, prénommé Fanny, a eu le grand privilège d'avoir un petit rôle dans le film.


A droite, une Fanny Bornedal très contente !

Toute mignonne, elle précéda son papa sur le podium. Le public bruxellois étant un grand amateur de chansonnettes, Ole et Fanny Bornedal se sont volontiers prêtées au jeu. Ce soir, j'ai découvert la variété danoise !

Deliver Us From Evil est un véritable un OVNI cinématographique. Une histoire banale, laquelle le réalisateur nous la conte comme une sorte de bataille entre l'enfer et le paradis. Le tout sur terre où des gens « normaux » se querellent bêtement jusqu'à la mort et l'ignominie. Difficile de s'accrocher à ce monde si nous ne sommes pas coutumier de cet univers. Pour ma part, un film en demi-teinte intelligemment traité.


Un accident de la route qui change tout ?

A peine la séance de 22h00 terminée, c'est avec précipitation que je me suis dirigé vers la file d'attente pour le film du néerlandais Tom Six. Ne voulant rater aucune miette, je me suis précipité dans mon siège telle une pucelle à son premier bal. Un, deux et trois ! Le présentateur ayant à peine fait son petit « spitch » d'introduction, voilà que déboule en personne le réalisateur du film Tom Six et son comédien principal Dieter Laser. Chapeau de cow-boy, au facies à la serpe inclus, ils entonnèrent l'un à la suite de l'autre une chanson. Et oui, encore…


… I want to be a part of it… New York, New York…

En plus d'être LE meilleur film du festival, The Human Centipede (First Sequence) est à l'image de son créateur: complètement timbré ! Il suffit de lire le résumé du film pour comprendre que l'on ne va pas assister à n'importe quoi. Enfin façon de parler... Avec son scénario complètement fou, Tom Six shoote sa bande au premier degré. Ne reniant pas pour autant un humour qui fait froid dans le dos, c'est avec une curiosité macabre qu'on avance pas à pas dans les méandres de l'esprit d'un maniaque comme on en fait plus. Une maitrise presque totale due en grande partie à son comédien principal Dieter Laser. Halluciné et hallucinant en médecin allemand complètement dingue. Les mots me manquent tellement le personnage est cruel. Sans conteste un très grand film qui fera encore beaucoup parler de lui en attendant sa suite. Pour le moment intitulée : The Human Centipede II (Full Sequence).


Constipation assurée !

Ayant curieusement mal au c…, pouvais-je partir sans un souvenir ? C'est avec une très grande gentillesse et une décontraction sans nom que Dieter Laser et Tom Six ont accepté de prendre la pose à mes cotés.


Dieter Laser, moi et Tom Six


Dieter Laser et Tom Six lors du « Q & A » d'après film

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