Vendredi 13 - Chapitre Final
Un bon coup de hache en pleine poire semblait avoir eu raison du gros Jason Voorhees dans Meurtres en 3-D. En effet, la police découvre son corps inerte dans la grange où il avait bien faillit tuer encore une pauvre demoiselle. Une ambulance arrive et son corps est embarqué à la morgue. Dans celle-ci, un infirmier peu consciencieux essaye de séduire une jeune infirmière. Il croit parvenir à ses fins lorsque - bouh! - la main de Jason se pose sur l'épaule de la jeune femme. Elle prend ses jambes à son coup, laissant le pauvre gars devant une émission qui diffuse des séances d'aérobic. Il met Jason au frais mais - ah, le crétin - il laisse la porte ouverte. Bien sûr, Jason n'est pas mort et va se remettre au boulot. Coup de bol pour lui : une bande de six jeunes adolescents (plus deux nanas pas farouches du coin) viennent d'arriver dans une petite maison perdue au beau milieu de la forêt de Crystal Lake. En prime, une petite famille avec une mère, sa fille et son jeune fils, Tommy Jarvis (Corey Feldman, le "bagoo" des Goonies)...
Bon, comme d'habitude, le scénario tient sur un post-it et le schéma est toujours le même : des adolescents pas malins, un Jason toujours aussi increvable, la forêt, des maisons isolées dans les bois aux abords du lac... Pourtant, ce Chapitre Final se hisse sans mal dans le peloton de tête des meilleurs Vendredi 13. Et c'est sans nul doute au réalisateur, Joseph Zito, que l'on doit cet "exploit". Déjà, le bonhomme a de l'expérience en matière de slashers puisqu'il a réalisé le très gore Rosemary's Killer (1981, a.k.a. The Prowler) juste avant. Ensuite, parce qu'il s'est déjà adjoint les services de Tom Savini sur Rosemary's Killer et que celui-ci rempile sur Vendredi 13 : Chapitre Final...
Le film reprend donc là où s'était arrêté le précédent (à la manière d'Halloween 2). En réalité, pas tout à fait puisque l'on a droit, en début de métrage (avant le générique et l'écran-titre) à un drôle de mix d'images des trois premiers films. C'est un peu monté n'importe comment et ça n'a pas vraiment de sens mais bon, ça ne dure que quelques minutes et on a droit à un petit best-of des meurtres du "gros". Bon, passons. Donc, Jason se réveille à la morgue et ouvre le bal avec un meurtre bien gore comme il faut : il tranche la gorge d'un infirmier avec une scie avant de faire faire un 180° à la tête du gars. Fumant. L'infirmière qui refusait les avances de l'infirmier se retrouve plaquée contre le mur pendant que Jason lui ouvre le bide (on ne voit pas les entrailles mais bon, c'est déjà ça!). Deux meurtres sympas qui laissent présager du meilleur pour la suite. Et, une fois n'est pas coûtume, la suite se révèle à la hauteur : Jason croise une pauvre auto-stoppeuse. Celle-ci entreprend de manger une banane. La malheureuse ! Jason lui perfore la gorge comme il sait si bien le faire (souvenez-vous, Kevin Bacon avait subit le même sort dans le premier Vendredi 13). Passés ces trois meurtres, le film s'installe tranquillement en nous présentant la famille Jarvis et la petite bande d'adolescents qui arrive pour squatter la maison voisine de celle des Jarvis. Bon, concernant les dialogues du film, vous ne serez pas surpris si je vous dit que l'essentiel des conversations (des ados bien sûr) tournent autour du sexe. Un sujet intéressant en soit mais bon, ça ne prête pas toujours à rire dans le film. En fait, ce qui fait bidonner, c'est Crispin Glover (George McFly des Retour vers le futur !) qui danse comme un débile sur du hard rock. Oui, ça c'est poilant!
Tous les acteurs font leur boulot, rien à dire de ce côté-là. Rien à signaler non plus du côté de la mise en scène. Sans être particulièrement inventive, elle est agréable et tranche nettement avec celle de Steve Miner sur les deux précédents volets. En effet, elle lorgne fortement du côté d'un Halloween plutôt que d'un Vendredi 13 (voir les scènes se déroulant en intérieur : la maison des Jarvis et celle du groupe de jeunes). Pourtant, tous les ingrédients d'un Vendredi 13 sont bien présents : meurtres sanglants (mais pas toujours très originaux), ados portés sur la "chose", la forêt de Crystal Lake... Mais Joseph Zito agrémente le film avec un bon gros zeste d'érotisme (soft quand même) ce qui n'est pas pour déplaire non plus, même si c'est souvent gratuit. Comme d'habitude, quelques incohérences sont au programme dont la plus flagrante concerne le sort de Mrs Jarvis (est-elle morte ou pas ? on pense que oui...). Rien de très grave cependant.
En conclusion, Vendredi 13 : Chapitre Final (pas si "final" que ça!) figure parmi les meilleurs Vendredi 13. Et même si la formule reste inchangée et s'il n'y a rien d'autre à se mettre sous la dent que les meurtres, on passe un moment plutôt agréable. On déplorera quand même que Jason ne soit pas suffisamment mis en valeur (il faut attendre le dernier quart-d'heure du film pour qu'on aperçoive plus que ses mains). Enfin, signalons que le personnage de Tommy Jarvis reviendra dans les deux volets suivants : Vendredi 13 chapitre 5 : Une Nouvelle Terreur (1985) et Jason le mort-vivant (1986).
Un film de Joseph Zito
Avec : Kimberly Beck, Erich Anderson, Corey Feldman, Barbara Howard