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Quiet Ones - Critique

Dans les années 70, Joseph Coupland essaie de soigner la jeune Jane Harper, orpheline suicidaire qui prétend être possédée par une certaine Evey. Les Ames Silencieuses assure parfaitement son cahier des charges, en conciliant fantastique british d'antan et exigences commerciales actuelles.

Publié le 3 Avril 2016 par GORE MANIAC
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Dans les années 70, Joseph Coupland, professeur renommé à l'université d'Oxford, essaie de soigner la jeune Jane Harper, orpheline suicidaire qui prétend être possédée par une certaine Evey. De retour aux affaires depuis près de dix ans, la cultissime firme Hammer s'attaquait ici au found footage, sous-genre horrifique à la mode depuis le Projet Blair Witch.

A Oxford, passionné par la psychologie, le professeur Coupland (Jared Harris) multiplie les expériences qui le confronte à des événements surnaturels, principalement dans le but de les démystifier. Le cas de Jane Harper (Olivia Cooke), jeune femme suicidaire et violente, l'intéresse au plus haut point. Epaulé par trois étudiants, il décide de poursuivre son expérience dans un manoir isolé à la campagne, afin de soigner la jeune fille de ses troubles psychotiques.


Mythique firme horrifique des années 50 et 60, les studios Hammer ont joué les fantômes durant plus de vingt ans (de 1984 à 2008), avant de ressusciter via le net, avec la mini-série vampirique Beyond the Rave. Depuis cette production, le studio s'applique à concilier les attentes de la nouvelle génération, sans oublier les fans de la première heure, avec un certain succès (Laisse-moi Entrer, la Dame en Noir).

Les Ames Silencieuses souhaite associer, dès les premières minutes du film, ces deux esthétiques, pourtant assez éloignées, en reconstituant à merveille l'ambiance des seventies (costumes, faculté d'Oxford, campagne anglaise old school) et principe du found footage, avec le personnage du cameraman, témoin actif des crises de Jane.


Ce sous-genre horrifique, lancé sur les chapeaux de roue à la fin des années 90, avec le Projet Blair Witch, a ensuite proposé quelques bonnes surprises (Rec, Cloverfield). Mais, force est de constater que la plupart de ces métrages à faible budget s'avèrent en général répétitifs et assez ennuyeux. On attendait donc avec une certaine impatience, mais aussi quelques craintes justifiées, cette première immersion de la Hammer dans cet exercice de style déjà bien érodé.

Après un démarrage plutôt conventionnel, les Ames Silencieuses nous immerge graduellement dans cette histoire de possession visiblement adaptée d'un fait réel. Côté casting, on retrouve la jeune Olivia Cooke (l'amie malade de Norman dans l'excellente série Bates Motel) dans le rôle de Jane. Tour à tour fragile, troublante et dangereuse, elle livre une composition fascinante et démontre un réel talent, qu'on espère revoir régulièrement sur le grand écran. Face à elle, Jared Harris (le Mortimer des derniers Sherlock Holmes), campe avec brio un professeur habité par ses recherches, particulièrement inquiétant durant le dernier tiers du film, dévoilant une personnalité trouble. Les jeunes comédiens les accompagnant dans ce huis clos bien mené étant bien plus convaincants que les habituels ados abonnés au found footage de base, ce Quiet Ones constitue une belle réussite, même si la terreur pure est rarement au rendez-vous.


En effet, hormis quelques séances de spiritisme assez intenses, et la séquence du grenier, plutôt éprouvante, ce thriller fantastique privilégie principalement l'horreur psychologique, même si le final ne dédaigne pas quelques spectaculaires mises à mort. Même si on peut regretter le manque d'originalité d'un épilogue ouvert sur une possible suite, les Ames Silencieuses assure parfaitement son cahier des charges, en conciliant fantastique british d'antan et exigences commerciales actuelles, grâce aux talents multiples de John Pogue, scénariste et producteur avisé qui signait seulement ici sa seconde réalisation, après En Quarantaine 2.

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A propos de l'auteur : GORE MANIAC

J'essaie de partager ma passion pour un cinéma méconnu, mais qui mérite incontestablement qu'on s'y arrête !

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