Voir la fiche complète du film : Puppet Master (David Schmoeller - 1989)

Puppet Master

Un film d'horreur vite vu, vite oublié, plutôt old school mais qui permet d'entamer une saga aux multiples suites...
Publié le 10 Octobre 2012 par AqMEVoir la fiche de Puppet Master
6
Poupée

Les poupées, au même titre que les requins, les serpents, les fantômes et les psychopathes, font partie du folklore et du paysage cinématographique d'horreur. Sont-elles l'objet d'un fantasme inavoué ? Je ne saurai répondre à cette question. Cependant, elle représente un danger potentiel, car malgré leur faiblesse, elles sont petites et peuvent en silence se faufiler partout. On se souvient encore des frissons qu'a provoqué Chucky lors de sa première apparition.
Mais visiblement, le « brave gars » a fait des émules et c'est en 1989 qu'arrive Puppet Master, premier film avec un lot de poupées aux multiples talents d'une saga qui va aller vers du bon puis vers du très mauvais.
Mais que vaut vraiment ce film en comparaison de Chucky ? Le film n'a pas trop souffert des affres du temps et de l'avancée des effets spéciaux ? Le scénario est-il correct ou avons-nous droit à un gros tas d'idées sous forme embryonnaire ?
Ouvrons la boîte et découvrons nos nouveaux jouets.


C'est pas moi ! J'le jure ! C'est de la framboise !

Si l'on devait étudier de près le scénario de Puppet Master, il y aurait matière à dire du bien comme du mal. Il faut dire que malgré les bonnes idées, le métrage se perd dans un fatras d'incohérences et que parfois le tout se décrédibilise dans une sorte de surenchère vers du fantastique bas de gamme. Au départ, l'idée de base est assez excellente et le mélange avec l'histoire et les nazis de la seconde guerre mondiale aurait pu donner un autre film. Malgré cela, le film préfère aller vers un aspect plus fantastique et plus simple, se terminant par un twist final assez décevant. D'ailleurs, plutôt que de partir vers quelque chose de justifié, de simple, avec des poupées qui tuent pour une bonne raison, on va aller vers des meurtres qui ne se justifient pas tellement et vers un lot de personnages pas forcément intéressant.
La partie où l'on découvre les personnages possédant des dons et les utilisant afin de retrouver un ami défunt demeure très nanardesque et ne sert en rien le film. Bien au contraire.
Alors attention, je ne dis pas que tout est à jeter dans le film, et certaines idées sont plutôt sympathiques, mais le mélange de tous les genres est assez discutable et range le film dans la catégorie des gentils nanars.

L'autre gros problème du film provient de l'ambiance qui ressort du métrage. Loin d'être effrayante, elle pose le problème des différents effets et de l'aspect des poupées. Pour le coup, le design des différentes marionnettes est relativement bien trouvé. Blade, la poupée blanche se servant d'un couteau est assez mystérieuse, mais ne possède pas forcément l'aspect effrayant escompté. Par contre, on aura plus la trouille de la poupée qui vomi des sangsues dans un bruit affreux ou encore de la poupée aux mains humaines qui cogne et qui étrangle en silence.
Ceci dit, passé ces moments-là, on reste dans une sorte de platitude ambiante qui provient des personnages eux-mêmes. N'arrivant pas à trouver un rythme juste tout au long du métrage, on va vite perdre le fil de l'histoire et plutôt que de se centrer sur le mystère d'André Toulon et des marionnettes, on va se contenter de quelques meurtres et de quelques animations sympathiques. Tout cela est bien maigre et ne suscite à aucun moment notre intérêt. Et quand on n'a pas d'intérêt, que ce soit pour l'histoire ou pour le devenir des personnages, on s'ennuie ferme et l'ambiance globale en pâtit.


Bien envie d'abréger mes souffrances d'être dans ce film...

Quand on regarde le film, on se rend vite compte que les poupées ne sont que des acteurs secondaires, et David Schmoeller a concentré son attention sur les différents protagonistes du film, mais format humain. Ainsi, on va se retrouver avec des personnages pas forcément intéressants et aux pouvoirs douteux, mais on se dit qu'après tout, si dans un film où les poupées marchent et tuent, on ne peut plus avoir de télépathe, où va le monde ! Seulement, les acteurs semblent assez peu concernés par leur sort et surtout par les étranges phénomènes se déroulant dans l'hôtel. Prévalant sur des relations ambiguës et pas forcément intéressantes, les acteurs ne semblent pas convaincus. Le héros demeure assez peu sympathique et certains personnages sont carrément insupportables. Je veux dire, quand on voit la femme qui ressent les choses passées et qui se trémousse sur le lit en s'échaudant comme une péripatéticienne, on ne peut qu'être atterré et ne pas donner beaucoup de crédit au film. Le méchant du film est peut être celui qui s'en sort le mieux, mais on le voit relativement peu malgré sa bonne prestation finale. Je pense qu'il aurait été plus judicieux de mettre en avant les poupées surtout si c'était pour nous présenter des protagonistes aussi peu travaillés.

Le film se reprend lors des différents meurtres et des différents pouvoirs des marionnettes. Sans pour autant être gore à outrance, le film reste assez audacieux concernant certains crimes et c'est plutôt amusant. Evidemment, la poupée la plus glauque est la femme qui crache des sangsues et le passage où elle tue le type faisant l'amour est assez savoureux tout en étant sale. D'ailleurs, lui-même croit que c'est sa femme qui lui fait des choses agréables au début puis beaucoup moins sympathiques par la suite. Le reste est plus conventionnel, mais il faut dire que Blade est assez limité dans ses actions, car hormis son petit couteau pour égorger il est plutôt démuni. Son pote avec les grosses pognes est aussi limité mais il présente l'avantage d'un design plus effrayant car beaucoup plus énigmatique et imposant. Mais le pire, c'est résolument Pine Head (rien à voir avec Hellraiser), qui possède une vrille sur le sommet du crâne et qui va se faire plaisir avec un certain personnage. Les effets spéciaux restent de bon acabit pour l'époque et malgré une animation parfois un peu saccadée, on reste dans quelque chose d'agréable et de bien fichu. Loin des effets numériques, le film gagne en crédibilité et c'est tant mieux. La fin reste assez décevante et vite expédiée, ce qui est dommage.


Je pars en vrille !

Au final, Puppet Master reste un film assez moyen qui ne dépasse la moyenne. Malgré une idée de base très intéressante, le film perd de sa puissance en privilégiant des humains aux pouvoirs paranormaux plutôt que les poupées tueuses et ce n'est pas le bon choix. D'autant plus que les personnages ne sont pas intéressants et surtout pas attachants contrairement aux différentes marionnettes qui semblent cacher un plus lourd secret.
Bref, un film d'horreur vite vu, vite oublié, plutôt old school mais qui permet d'entamer une saga aux multiples suites. A voir pour la suite, mais pour l'instant, Chucky est largement en tête !

Autres critiques

Phantom Racer
Comme vous le savez peut-être, les Américains aiment les courses de Nascar, sorte de bolides urbains qui tournent en rond sur un circuit fermé dont vitesse et prise de risque sont les maître mots. Genre quasiment inconnu en France, il s'agit pourtant d'un sport automobile que l'on voit souvent à la télé ou parfois dans des films. Je pense bien évidemment à Destination Finale 4 ...
A Girl Walks Home Alone at Night
Récompensée du Prix Kiehl's de la Révélation au Festival du cinéma américain de Deauville de 2014, Ana Lily Amirpour ( The Bad Batch ) tentait pourtant un pari risqué en donnant à son métrage des aires de film d’auteur sur fond de romance vampirique. Combinaison alléchante ou rebutante, au choix. Qu’importe, car la réalisation inspirée et le bon goût de sa narration méritent que l...
Halloween 2
En 2007, Rob Zombie nous avait proposé sa vision du grand classique de John Carpenter , Halloween: La nuit des masques . L'exercice n'avait rien de facile puisque le film de Big John est un classique pour une grande majorité des amateurs de films d'horreur. Pourtant, le "jeune" réalisateur qui n'avait alors que deux longs métrages à son actif s'en était sorti avec...
Chroniques de Tchernobyl
Si le nom d'Oren Peli ne vous dit rien, c'est que vous vivez dans une grotte ou alors vous ne vous intéressez sûrement pas au cinéma d'horreur et par la même occasion, vous n'en avez strictement rien à foutre de cette critique. Ce monsieur est le responsable de bons nombres de méfaits dans le cinéma d'horreur de ces dernières années, et c'est aussi le responsable d'une saga qui tire un peu trop...
Blood Snow
Blood Snow ... Quel titre d'une banalité affligeante alors que le Necrosis originel a tout de même une autre gueule. Vous me direz que ça ne change rien au contenu du film (et vous aurez raison) mais il n'empêche que cette manie de remplacer les titres anglophones par d'autres également en Anglais afin d'assurer l'exploitation en France est agaçante. Bref, après ce petit coup de gueule salvateur...
Puppet Master
Réalisateur:
Durée:
90 min
6.33333
Moyenne : 6.3 (12 votes)

Films en tendance

Thématiques