Little Deaths
Mais comme trop souvent dans ce genre de films, Little Deaths souffre d'inégalités entre ses différentes composantes.
Un film plein de sexe qu'on vous dit !
House And Home de Sean Hogan
On entame donc la projection par le métrage House And Home qui est sans doute le plus classique des trois, et constitue un bon moyen d'ouvrir le bal. Sean Hogan nous propose une plongée dans l'univers d'un couple normal en apparence, Richard et Victoria. En réalité, ces braves chrétiens charitables s'avèrent être des adeptes de la torture et du viol de SDF. Tout un programme.
Si l'histoire est assez prévisible, House And Home reste un film intéressant car avec sa mise en scène efficace, ses bons acteurs et ses images travaillées, il parvient à créer une ambiance poisseuse. Il a également le mérite de surprendre grâce à un final inattendu, mais malheureusement un peu (trop) à contre-courant de tout ce qui a précédé.
Dommage, mais pas rédhibitoire.
Perversion et sadisme derrière un visage d'ange...
Mutant Tool de Andrew Parkinson
Ce second segment est sans doute le moins abordable car il se montre particulièrement barré et parfois peu compréhensible. Il démarre pourtant de manière tout à fait banale avec une droguée tentant de se défaire de son addiction. Mais par la suite, l'histoire va s'orienter vers une espèce de trip hallucinatoire à base d'expérimentations nazis, de récolte de sperme, de sexe énorme, de vol d'organes et de nymphomanie. Un cocktail aussi explosif que bizarroïde.
Mutant Tool bénéficie heureusement d'une qualité visuelle aussi réussie que celle de House And Home, de même pour l'interprétation. Par contre, sa grosse faiblesse se situe au niveau de son scénario mal construit et trop déviant pour être crédible. Néanmoins il a le mérite d'intriguer et de déranger, mais ses incohérences le rendent un peu plus faiblard que son prédécesseur.
Y z'avaient de drôles d'idées les nazis...
Bitch de Simon Rumley
Claire et Pete vivent une relation assez particulière : ayant une phobie envers les chiens, Claire a transformé son petit ami en véritable toutou à sa maman. Tout fonctionne donc plus ou moins bien jusqu'au jour où Pete en a marre d'être traité comme un animal...
Bitch est assurément le plus réussi des trois segments et se présente sous la forme d'un revenge movie avec une mise en scène oppressante et une musique superbement utilisée. L'histoire revient à quelque chose de plus réaliste mais n'en reste pas moins dérangeante, que du contraire. Son ancrage dans la réalité, dans la "normalité" du monde, ne fait que le rendre plus éprouvant et dérangeant.
Car les humiliations que fait subir Claire à son compagnon ne sont qu'une variante de jeux de rôle plus classiques, sauf qu'au lieu du patron et de la secrétaire nous avons ici le maître et le chien.
Toutefois, le plus réussi dans le métrage Simon Rumley est la manière dont sont dépeints les personnages. Claire, égoïste mais sensible, mais surtout Pete, touchant malgré sa condition de dominé. Le spectacteur ne peut faire autrement que se rallier à sa cause et le soutenir dans sa quête de vengeance, laquelle éclatera dans un final magnifiquement mis en images et en musique. Une vraie réussite.
Pete a été un vilain toutou...
Bref, Little Deaths est une expérience à tenter.
Geoffrey Claustriaux
Un film de Sean Hogan, Andrew Parkinson, Simon Rumley
Avec : Daniel Brocklebank, Christopher Fairbank, Siubhan Harrison, Amy Joyce Hastings