Voir la fiche complète du film : Bunny the Killer Thing (Joonas Makkonen - 2015)

Bunny the Killer Thing

Véritable némésis du film d’auteur, Bunny the Killer Thing va toujours plus loin, jusqu’à très souvent dépasser les limites, nous mettre mal à l’aise, et toujours flirter avec la ligne de ce gouffre de mauvais goût dans lequel il menace de se précipiter.
Publié le 21 Juillet 2018 par KinemaVoir la fiche de Bunny the Killer Thing
7
Rongeur

Au pays du ridicule, les lapins baiseurs sont rois. Une citation bien éloignée d’un trait d’esprit de Jean-Paul Sartre, mais surtout une bonne occasion pour introduire une œuvre dont dire qu’elle est atypique relèverait de l’euphémisme. Bunny the Killer Thing est un pur délire nous montrant que le cinéma n’est limité que par notre imagination et même si c’est relativement peu rassurant pour l’humanité, certains ont un imaginaire laissant des doutes sur leur santé mentale.

Un homme lapin mutant violeur – et déjà beaucoup trop de qualificatifs cinglés – s’invite à une soirée improvisée par une bande de jeunes. Conformément à sa libido débordante, il va défroisser plus de culottes qu’un acteur de films pour adulte. Voilà donc assez d’éléments scénaristiques pour annoncer la couleur d’un nanar nordique qui se déguste encore plus facilement qu’un bon vin. À bon entendeur bien sûr, il faudra passe son cerveau en mode veille pour pouvoir profiter correctement du spectacle.

Véritable némésis du film d’auteur, Bunny the Killer Thing mérite-t-il, d’un point de vue totalement qualitatif, d’être encensé de la sorte ? Probablement pas, mais il s’agit d’une pelloche s’éloignant assez des sentiers battus pour qu’elle soit présentée ici en quelques lignes. Alors, avant de poursuivre cette glorification trop appuyée pour être de bonne foi, passons rapidement sur ce qui fâche, à savoir un jeu d’acteur en roue libre et des effets souvent ratés.

En revanche, cela ne pas réellement problème, car ces éléments potentiellement négatifs sont mis au service du charme qui transpire de cette série B-Z. Bien sûr que cette heure trente de n’importe quoi sent la sous-marque de qualité fast-food, mais l’on s’y complait tellement, sans une once de culpabilité, que l’on remettrait bien le couvert, sans hésiter, pour une suite avec une musaraigne lubrique.

Le résultat est donc un film durant lequel l’on ne s’ennuie pas une minute, un film qui va toujours plus loin, jusqu’à très souvent dépasser les limites, nous mettre mal à l’aise, et toujours flirter avec la ligne de ce gouffre de mauvais goût dans lequel le métrage menace sans cesse de se précipiter. Comme dans cette toute dernière scène non spoilée où le grotesquement gore atteint un paroxysme non espéré et s’en suit un rebondissement nous éclairant sur l’absence totale de signification de ce jouissif Bunny the Killer Thing.

Il y a des appréciations que l’on arrive à peine à s’expliquer à soi-même. Pourquoi un Avengers 3 : Infinity War peut nous laisser de marbre alors que l’on crie au génie face au dernier des nanars nordistes sorti des tréfonds du cinéma bis. Tout est une question de contexte, vous ne serez peut-être pas autant séduits que l’auteur de cette critique trop partisane, mais vous rigolerez. C’est presque sûr. Enfin, si vous aussi, vous êtes adepte de l’humour un peu douteux.

Autres critiques

Frightmare
Une jeune femme, Jackie, s'inquiète pour sa demi-soeur, jeune délinquante récemment sortie de l'orphelinat, et dont elle a désormais la garde depuis la mort de ses parents. En effet, celle-ci semble liée à une affaire de meurtre. En parallèle, Jackie cache à sa demi-soeur un terrible secret concernant leurs parents. En 1974, alors que la Hammer commence à décliner face à la concurrence de...
Sucker Punch
Une jeune femme est internée dans un hôpital psychiatrique par son beau-père afin que ce dernier rafle l'héritage familial. Sans aucun moyen de s'enfuir, elle se créé une échappatoire par le biais de son imaginaire et explore autant d'univers différents que merveilleux. En l'espace de seulement trois longs-métrages, Zack Snyder s'est imposé comme un réalisateur incontournable...
Lovely Bones
La jeune Susie Salmon est assassinée par l’un de ses voisins. Alors que la police enquête et que ses parents se retrouvent désemparés, elle observe la vie s’écoulait sans elle depuis l’entre-deux monde, un endroit à mi-chemin entre la Terre et le Paradis. Le visage de l’innocence même Il aura fallu quatre longues années pour que Peter Jackson revienne derrière la caméra...
Le rituel
Qu’il s’agisse de littérature ou de cinéma, se faire un nom dans le domaine horrifique n’est guère chose aisée. Des écrivains intemporels tels que Graham Masterton, Clive Barker, James Herbert ou Stephen King occupent une place essentielle dans la démocratisation et la réussite du genre. Parmi les «nouveaux» auteurs à l’excellente réputation, on peut évoquer...
47 Ronin
Le tournage de 47 ronin aura été pour le moins chaotique. De nouvelles scènes filmées, travail sur une 3D toujours aussi inutile, tensions au sein de la production, scénario écrit et réécrit… Les déboires du premier métrage de Carl Rinsch sont nombreux. Après deux dates annoncées (initialement prévu pour fin 2012), puis repoussées consécutivement, l’hexagone est servi en dernier pour...
Bunny the Killer Thing
Réalisateur:
Durée:
88 min
7
Moyenne : 7 (1 vote)

Films en tendance

Thématiques