2001 Maniacs : Field of Screams
Une suite abominable qui aurait mieux fait de rester dans la tête de son géniteur. Scénario incohérent, réalisation minable, acteurs au rabais et meurtres vite expédiés sont le lot de cette série Z même pas drôle au second ou troisième degré.
Tous les ans, les habitants de Pleasant Valley organisent un grand festival où les invités d'honneur font office de barbecue. Mais cette fois-ci, ils sont contraints de s'exiler sur les routes pour continuer le carnage...
Remake sympathique et décomplexé, 2001 maniacs nous narrait l'histoire d'un village paumé répondant au doux nom de Pleasant Valley où ses habitants s'amusaient à massacrer les malheureux touristes tout aussi perdus dans leur contrée bucolique. En dépit d'une trame prévisible, on se souvient de meurtres plutôt inventifs sur fond de musique sudiste. Mais c'est surtout la présence de Robert Englund qui rehaussait le niveau et l'intérêt du film grâce à son charisme et son interprétation. Entre l'humour noir et le sang qui coulait à flot, il en ressortait une production modeste et néanmoins distrayante. Cinq ans plus tard, Tim Sullivan récidive. Seulement, la vallée des plaisirs prend un tout autre aspect…...
Petit portrait de psychopathes cannibales.
Pour ceux qui s'attendraient à un road-movie gore, oubliez. Le pitch de départ n'est qu'un prétexte maladroit pour justifier ce second volet nullissime. Malgré une petite introduction sous forme de comics assez plaisante, l'on se rend compte que ce Field of screams n'a presque rien en commun avec son aîné. Une fois cette minute trente de plaisir somme toute furtive, le calvaire commence et ne s'arrêtera qu'une fois les 84 minutes écoulées (très longues). Tim Sullivan régresse dans son métier et nous inflige une mise en scène vomitive avec des angles dégueulasses, une direction lamentable et des choix techniques qui ne se justifient que par le manque de moyen. La photographie est horrible, les trucages grotesques et rapidement éludés par des hors-champ bienvenus.
Et ne comptez pas sur l'histoire pour rattraper un tant soit peu ce constat déplorable. D'une part, il n'y avait pas forcément lieu de faire une suite. D'autre part, il aurait mieux fallu revoir la copie avant d'entamer la production. Au lieu de marcher dans les pas du précédent opus, les scénaristes nous pondent un récit absurde et contradictoire. Les 2001 maniacs sont contraints de s'expatrier (un comble) pour trouver le repos et tuer un nombre égal à leur population. Outre les incohérences qui foisonnent çà et là, le film ne raconte finalement rien. On s'embrasse et on touche la marchandise sans que rien ne se passe.
Beuhhhh... C'est quoi cette bouse ?
Enfin presque, car les meurtres s'insinuent avec les plus grandes difficultés entre ces moments plats et complètement inutiles. Massacre qui n'a rien d'exaltant ou d'original. Hormis le clin d'oeil de la scène du tonneau en début de métrage, vous n'aurez droit qu'à de piètres exécutions (électrocution, éviscération ou un étranglement radical…). On noie la médiocrité sous un déluge d'hémoglobine et de hors-champ qui masquent en partie les misérables trucages. Aucun effort n'a été esquissé ne serait-ce que pour proposer un spectacle distrayant comme l'avait fait le remake.
On s'ennuie ferme et le subterfuge d'un groupe de jeunes sur les routes pour une émission de télé-réalité fleure bon les stéréotypes (voire le plagiat) de circonstance. Robert Englund brille par son absence. Pour le remplacer, Bill Moseley fait pâle figure pour mener sa troupe et se targue même de mettre son bandeau sur le mauvais oeil ! Pour le reste, est-il besoin d'en faire le tour ? Une brochette d'ados aux hormones dégoulinantes par tous les orifices et à la cervelle de pois chiches. Ils disparaissent les uns après les autres, mais personne ne s'en inquiète. Irritant au possible lorsque l'on voit les décisions prises individuellement ou collectivement. On ne demande qu'une chose : qu'ils claquent le plus vite possible.
On aime les chatouilles, petite cochonne ?
À cela, la caractérisation (si l'on peut l'appeler ainsi) des « maniacs » n'est absolument pas respectée. Leur côté profondément raciste, fervent catholique et néanmoins aux manières bienséantes avec qui de droit, a été totalement supprimé. Et ce n'est pas quelques blagues vaseuses sur le juif de la troupe qui fera illusion. En lieu et place de cela, il ne s'agit plus que de bêtes psychopathes aux moeurs légères et au vocabulaire très très limité. Entre vengeance sanglante et copulation d'un soir, ces sudistes de la première heure n'ont plus grand-chose en commun avec ceux des films précédents.
Bref, cette suite aurait mieux fait de ne jamais voir le jour. Entre les incohérences d'une histoire creuse et sans fondement, un jeu d'acteurs irritants au possible et une réalisation lamentable, Field of screams ne parvient qu'à nous faire hurler de dépit. Les 2001 maniacs passent à une petite dizaine pour faire face à autant de débiles sans cervelle (qui n'ont jamais aussi bien porté leur surnom de chair à saucisse). Mais la réduction de la population est surtout marquée par l'absence de Robert Englund (Aurait-il pu faire quelque chose pour rattraper cette catastrophe ?). L'affreux doublage est à la hauteur de dialogues ineptes. Le film multiplie les séquences où chacun y met du sien pour s'envoyer en l'air et ceci jusqu'à un dénouement pathétique.
Un film de Tim Sullivan
Avec : Bill Moseley, Christa Campbell, Nivek Ogre, Lin Shaye